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Liban - Sécurité

Machnouk sur l’opération de Roumieh : « C’était la seule option »

« Nous avons longuement négocié, mais les prisonniers ne voulaient pas lâcher le contrôle du bâtiment », a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse.

Nouhad Machnouk lors de la conférence de presse, hier. Photo Ani

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, s'est longuement expliqué hier sur l'opération qu'il avait ordonnée pour mettre un terme à la mutinerie menée le 17 avril par des détenus islamistes à la prison de Roumieh, assurant qu'il n'avait pas d'autre option et justifiant ses décisions.
M. Machnouk s'exprimait lors d'une conférence de presse qui intervient à la suite d'une polémique suscitée dans certains milieux sunnites et dont le député de Tripoli, Mohammad Kabbara, partenaire de M. Machnouk au sein du bloc du Futur, s'était notamment fait l'écho. M. Kabbara avait accusé le ministre de l'Intérieur de s'en prendre exclusivement à des sunnites. Il avait été cependant désavoué par les responsables du Futur.
« En tant que ministre, je dois assumer mes responsabilités envers l'ensemble des Libanais, et la mutinerie à Roumieh ne plaît ni aux sunnites, ni aux druzes, ni aux chiites. Cela n'a rien à voir avec la rue sunnite et tout ce qui a été dit ne change en rien mon engagement à l'égard de mon bloc parlementaire et de mon environnement politique », a lancé M. Machnouk.
Insistant sur le fait qu'il ne permettrait jamais que la prison soit « contrôlée par les détenus », il a détaillé le déroulement de la mutinerie dans le bâtiment D de Roumieh. Sur des vidéos diffusées lors de la conférence de presse, en présence du directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), Ibrahim Basbous, on voit des policiers se faisant rouer de coups par les détenus ou se faisant déshabiller.
Dans une autre vidéo, des détenus poursuivent dans la cour de la prison un policier et le rouent de coups. « Les gardes de la prison ne sont pas armés », a souligné M. Machnouk. On voit également les prisonniers prendre aux gardes les clefs des cellules, les ouvrir ou démonter des portes pour libérer d'autres détenus. Sur d'autres images, des prisonniers mettent le feu à leurs matelas pour provoquer un incendie. Les films prennent fin sur les images de détenus détruisant les caméras de surveillance de l'établissement pénitentiaire.
Le ministre a également présenté des photos prises à Roumieh après la mutinerie. Elles montrent des caméras détruites, les portes des cellules entassées les unes sur les autres et le dispensaire, dont l'aménagement a coûté 196 000 dollars, totalement saccagé.

De longues négociations avant l'opération
Onze membres des FSI ont été blessés au cours de la mutinerie. M. Machnouk a précisé que 21 prisonniers ont également été blessés et ont besoin d'un suivi médical. Le ministre a précisé qu'il attend de recevoir le rapport du Comité de la Croix-Rouge internationale pour plus de détails. Après la fin de la projection des images, M. Machnouk a expliqué avoir tardé à tenir cette conférence de presse car il rassemblait les éléments d'information et souhaitait attendre que la tension soit retombée, les parents des détenus islamistes ayant manifesté leur colère après la mutinerie.
Le ministre de l'Intérieur a expliqué que la mutinerie a commencé quand de nouveaux prisonniers sont entrés le 17 avril à Roumieh. Ce même jour, une cinquantaine de prisonniers se sont mis à détruire les portes et les caméras de surveillance. Il a rappelé que des hommes politiques et des hommes de religion ont entrepris des négociations avec les détenus pour mettre fin à la mutinerie.
« Nous avons longuement négocié, mais les prisonniers ne voulaient pas lâcher le contrôle du bâtiment, a-t-il poursuivi. En conséquence, j'ai décidé de contacter le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, et de lancer une opération au sein de la prison afin que la situation ne tourne pas à la catastrophe. C'est notre seule option et nous l'avons faite. Nous avons également libéré 12 policiers et médecins qui étaient détenus par les prisonniers. »
« On nous a accusés d'avoir agressé les prisonniers, mais personne n'a pensé un seul instant à ce que faisaient les prisonniers, a martelé M. Machnouk. 100 prisonniers disent avoir été battus, mais il faut savoir qu'au total, il y avait 1 147 détenus dans le bâtiment D. Neuf pour cent d'entre eux disent avoir subi de légers coups. Beaucoup de choses ont été dites sur l'opération militaire, or personne ne connaît les détails. »
En janvier dernier, une opération à la prison de Roumieh avait visé le bâtiment B occupé alors par de dangereux islamistes qui y faisaient la loi. Ils avaient été transférés dans des cellules plus sécurisées dans le bâtiment D. « Je ne permettrai pas que ce qui s'est passé alors dans le bâtiment B se répète ni que la prison soit contrôlée par les détenus », a insisté Nouhad Machnouk.
« Nous essayons de répondre aux demandes des prisonniers, mais après ces images je pense que leurs demandes ne constituent pas actuellement une priorité », a poursuivi le ministre qui a estimé que son ministère n'est pas responsable du fait que 60 pour cent des prisonniers n'ont pas encore été jugés. « Je suis responsable d'assurer la protection des policiers d'abord, puis de faire régner la discipline et ensuite d'essayer de répondre aux besoins des prisons », a-t-il déclaré.
Le ministre a enfin expliqué que l'interdiction de faire entrer toute sorte de nourriture aux prisonniers a pour raison d'empêcher le trafic de substances illicites.
Par ailleurs, le ministre a fait état de l'approbation avant-hier par le Conseil des ministres de l'édification d'une nouvelle prison. La prison de Roumieh, qui a une capacité de 2 500 personnes, accueille actuellement 7 800 détenus.

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, s'est longuement expliqué hier sur l'opération qu'il avait ordonnée pour mettre un terme à la mutinerie menée le 17 avril par des détenus islamistes à la prison de Roumieh, assurant qu'il n'avait pas d'autre option et justifiant ses décisions.M. Machnouk s'exprimait lors d'une conférence de presse qui intervient à la suite d'une polémique...

commentaires (2)

OPTION À ÉTENDRE SUR TOUS LES EMIRATS ET MINI ETATS SUR TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL !!!

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 51, le 02 mai 2015

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Commentaires (2)

  • OPTION À ÉTENDRE SUR TOUS LES EMIRATS ET MINI ETATS SUR TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 51, le 02 mai 2015

  • Il a tout à fait raison... S'il n'avait pas régi de cette manière, il aurait été encore plus critiqué.

    NAUFAL SORAYA

    09 h 06, le 01 mai 2015

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