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Culture - Festival

Byblos, un peu bipolaire, joliment audacieux

Réunir dans la même programmation toutes les variantes du rock, le « Legend » du néo soul et R&B américain, et la légendaire Mireille Mathieu : le Festival de Byblos et ses (très) grands écarts ont décidément toutes les audaces, ou alors il commence à devenir un tantinet bipolaire... Au menu de cette 16e édition : 9 concerts, hautement éclectiques, qui se dérouleront du 13 juillet au 18 août.

Les ministres Araigi et Pharaon entourés de Ziad Hawat, Latifeh Lakkis et Sfeir, membres du comité du Festival de Byblos. Photo Émile Eid

Le Festival de Byblos, on le sait, a construit sa réputation sur une programmation variée allant du populaire au plus pointu, mais s'adressant essentiellement aux jeunes. Et cette ligne de mire reste la sienne en 2015. Même si le nom de Mireille Mathieu peut (d)étonner dans une affiche largement rock. Sauf qu'en intégrant dans la série des concerts de cet été l'icône de la variété française aux 50 ans de carrière, Naji Baz a voulu rappeler « que le Festival de Byblos est l'un des plus anciens, en dépit de ses nombreuses plages d'interruption ». Lancé dans les années soixante, il avait accueilli en 1974 Mireille Mathieu, qui avait même enregistré, à l'époque, un disque intitulé Mireille Mathieu à Byblos. Aujourd'hui, 41 ans plus tard, la plus célèbre frange de la chanson française revient sur nos rivages, accompagnée par 11 musiciens, pour interpréter un pot-pourri de ses plus grands succès ainsi que des reprises de Piaf.
Voilà pour la séquence nostalgie du festival.


Pour le reste, la tonalité est très largement rock. Dans toutes ses déclinaisons. Allant du pop-rock avec le groupe irlandais The Script, à l'alternatif (avec les British Alt-J), en passant par le heavy metal allemand (Michael Schenker's supergroup) ou encore le rock-folk métissé (avec le duo mexicain Rodrigo Y Gabriela). Mais la soul, le R&B et le jazz vocal sont aussi amplement représentés par deux pointures américaines : la star John Legend et son compatriote, le charismatique baryton Gregory Porter, « l'une des plus belles voix nouvelles du jazz », assure Nagi Baz. Et puis, comme chaque année, le producteur et directeur du Festival de Byblos n'a pas manqué d'inclure des artistes du Liban, comme l'a relevé avec satisfaction le ministre de la Culture Rony Araigi. Il s'agit, en l'occurrence, de Hiba Tawaji, dans une production totalement indépendante de « The Voice France » signée Oussama Rahbani, et de la soprano Samar Salamé qui présentera une soirée opératique en deux séquences à l'église Saint-Marc de Jbeil.

 

Capitale arabe du tourisme 2016 ?
Voici donc les grandes lignes du programme annoncé, hier, par la présidente du comité de ce festival, Latifeh Lakkis, et son producteur Naji Baz au cours d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Byblos-sur-Mer, en présence, notamment, des ministres du Tourisme et de la Culture, Michel Pharaon et Rony Araigi ; du président de la municipalité de Jbeil, Ziad Hawat ; du représentant de la IBL Bank (principal sponsor), Habib Lahoud, ainsi que de Hiba Tawaji, Oussama Rahbani et Samar Salamé.
Saluant la persévérance et le dynamisme des organisateurs de ce festival qui, en dépit de tous les écueils, continuent d'avoir foi dans le Liban et de relever le défi d'y diffuser l'art et la culture, les deux ministres ont témoigné de leur satisfaction à se trouver sur cette tribune pour en parrainer une nouvelle édition. « Même si j'avais préféré qu'il y ait déjà eu élection d'un président de la République et qu'un autre ministre de la Culture soit assis à ma place aujourd'hui », a lancé dans une boutade Rony Araigi. Tandis que Michel Pharaon signalait, pour sa part, que pour « relativement optimiste » qu'il soit toujours, il compte maintenir cette année aussi le plan sécuritaire mis en place l'année dernière.


Tout en souhaitant que les conflits politiques ne débordent pas de l'arène légale, le ministre du Tourisme a également annoncé, à la grande fierté de Ziad Hawat, que son ministère a posé la candidature de la ville de Jbeil pour le titre de capitale touristique du monde arabe en 2016. Il a également chaleureusement salué, ainsi que M. Araigi, la performance de la chanteuse Hiba Tawaji qui a porté haut par son talent les couleurs du Liban à l'étranger. Une participation qui avait, semble-t-il, soulevé des contestations de certains grincheux. Ce qui amené Oussama Rahbani, son mentor et producteur, à adresser de cette tribune un message crypté à tous leurs détracteurs : « Avant de nous lancer dans cette aventure, nous avions mesuré tous les détails, les cas de figure auxquels nous pourrions être confrontés, et avions pris toutes les mesures en totale coordination avec les représentants de notre gouvernement et nos ambassades à l'étranger. » Point barre.

 

Le Top 3 de la rédaction

Parce que dans les festivals, comme dans la vie, il y a toujours des choix à faire. La rédaction a sélectionné pour vous les trois incontournables concerts de Byblos de la saison. À savoir : le groupe de trentenaires pop-rockeurs irlandais « The Script » ; le crooner en mode néo soul et R&B John Legend, et l'insubmersible Mireille Mathieu. Trois soirées qui pourraient logiquement s'adresser à trois différentes générations de festivaliers, en allant crescendo des vingtenaires aux sexagénaires... Mais qui pourraient aussi, si on inverse le baromètre générationnel, faire découvrir aux plus jeunes la modernité de la plus célèbre chanteuse française des sixties et, vice versa, le romantisme de soul man de l'acolyte de Kanye West (qui a produit son dernier album, Love In the Futur, dont est tiré le tube du moment Made to Love) et Snoop Dogg, ou encore les accents sincères des histoires personnelles ou collectives mise en musique par The Script, à l'instar du fameux Cry Me, inspiré de l'histoire contemporaine irlandaise.

 

9 concerts au compteur

Lundi 13 juillet : John Legend.

Mardi 14 juillet : The Script.

Mercredi 22 juillet : Michael Schenker's Temple of Rock. Après les Scorpions, les deux dernières années d'affilée, voici un (et même 3) de leurs « ex » qui se produit cette année à Byblos. Guitariste de hard rock et de heavy metal, le tout juste sexagenaire allemand Michael Schenker est le frère de Rudolf Schenker, membre fondateur des Scorpions, groupe qu'il avait rejoint en 1969 et quitté pour UFO en 1972, avant de fonder en 1979 son propre Supergroupe.

Jeudi 26 juillet : Rodrigo Y Gabriela. Rodrigo Sánchez (guitare solo) et Gabriela Quintero (guitare rythmique) sont originaires du Mexique. Ce duo joue depuis 2001 une musique latino très influencée par le rock, le folk, le jazz et le metal.

Mardi 28 juillet : Gregory Porter. En trois albums, il a fait ses preuves, de Water, sorti en 2010 et nominé aux Grammy Awards, à Liquid Spirit, qui remporte en 2013 le titre de meilleur album de jazz vocal. L'auteur-compositeur-interprète américain sera accompagné de son Quintet.

Jeudi 30 août : Mireille Mathieu.

Vendredi 7 août : Hiba Tawaji. En solo, avec, au menu, Whitney Houston, Feyrouz, Dalida ou encore Brel...

Mercredi 12 et jeudi 13 août : sacré-profane. Comme son nom l'indique, la soirée concoctée par Samar Salamé est un mélange de morceaux religieux et opératiques.

Mardi 18 août : Alt-J. Du rock indépendant alternatif anglais avec ce groupe de quatre musiciens originaires de Leeds qui mélangent des interludes folks, des rythmes hip-hop et des harmonies vocales.
Plus de détails : www.byblosfestival.org

 

 

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