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Moyen Orient et Monde - Catastrophe

Au Népal, des temples, des statues et des palais ne sont plus que des tas de gravats

Un édifice historique en ruine, hier, à Katmandou. Prakash Mathema/AFP

Dans le cœur historique de Katmandou, des temples et statues édifiés entre les XIIe et XVIIIe siècles ne sont plus que des tas de gravats. Les spécialistes redoutent que l'immense héritage culturel népalais n'ait le plus grand mal à se remettre du séisme. Sous l'effet du puissant tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu samedi, la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale sur la place du Durbar, s'est effondrée. Des neuf étages de cette tour blanche dotée d'un escalier en spirale de 200 marches et surmontée d'un minaret de bronze datant du XIXe siècle, ne restent que des décombres.
« Je venais d'acheter mon billet pour visiter la tour et je me trouvais sur sa base quand j'ai ressenti une secousse », raconte Dharmu Subedi, 36 ans, dans son lit d'hôpital à Katmandou. « En l'espace de quelques minutes, la tour s'était écroulée. Il y avait peut-être plus de 100 personnes à l'intérieur », a-t-il dit.
L'Unesco tentait d'obtenir des informations afin d'évaluer avec exactitude l'étendue des destructions, tant aux palais de Patan et de Bhaktapur, d'anciens royaumes de la vallée de Katmandou, que dans la capitale même.
« Nous pensons que les places historiques du Durbar à Katmandou, Patan et Bhaktapur ont été gravement endommagées », explique à l'AFP Christian Manhart, représentant de l'Unesco pour le Népal. Ces places du Durbar constituent les centres urbains des trois villes avec leurs palais, leurs temples et leurs espaces publics. « Plusieurs temples se sont effondrés. Deux temples de Patan se sont entièrement écroulés et pour la place du Durbar de Katmandou, c'est pire », ajoute-t-il. « Pour l'instant, nous évaluons la situation et collectons les informations. Toutes les agences de l'Onu ont reçu des demandes d'aide du gouvernement » népalais, dit-il.
Toutefois, il est bien trop tôt pour parler de reconstruction et de l'aide que l'Unesco pourrait apporter en la matière.
L'Unesco cherche aussi à savoir si le site de Lumbini, là où Bouddha est réputé être né il y a plus de 2 600 ans, un endroit classé au patrimoine mondial de l'humanité, a également été touché. Lumbini est situé à environ 280 kilomètres de Katmandou.

Perte irrémédiable
Dans la capitale, place du Durbar, les survivants au séisme fouillaient les décombres pour trouver d'éventuelles personnes prises au piège. Lorsque le tremblement de terre a frappé, la place était bondée de Népalais et de touristes étrangers. Le site où se dressaient des temples construits par les rois Malla est désormais envahi par des montagnes de gravats, de briques, de poutres. Ces monuments constituaient « le cœur social, religieux et urbanistique de cette ville » à l'histoire très riche, issue des cultures et religions hindoues, bouddhistes et tantriques, explique l'Unesco sur son site Internet. « Katmandou, avec son héritage architectural unique, ses palais, ses temples, ses cours intérieures, a inspiré de nombreux écrivains, artistes et poètes, à la fois étrangers et népalais », ajoute l'organisation internationale.
Pour le spécialiste P.D. Balaji, il n'est pas évident que les monuments puissent être reconstruits. « Ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'une perte irrémédiable pour le Népal et le reste du monde », dit M. Balaji, qui dirige le département d'histoire et d'archéologie de l'université de Madras. « Une restauration complète ne serait pas possible compte tenu de l'étendue des dégâts sur les sites historiques », a-t-il ajouté.
En 1833 et 1934, après « deux tremblements de terre catastrophiques », certains monuments de la vallée de Katmandou avaient pu être reconstruits, relève l'Unesco.

Paavan MATHEMA/AFP

Dans le cœur historique de Katmandou, des temples et statues édifiés entre les XIIe et XVIIIe siècles ne sont plus que des tas de gravats. Les spécialistes redoutent que l'immense héritage culturel népalais n'ait le plus grand mal à se remettre du séisme. Sous l'effet du puissant tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu samedi, la tour historique de Dharhara, l'une des attractions...

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