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Liban - diplomatie

De Washington, Hariri accuse le Hezbollah de mener une « politique du chaos » dans la région

M. Hariri, hier, à Washington, en compagnie du vice-président des États-Unis, Joe Biden. Photo Dalati et Nohra

Le chef du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a été reçu hier à Washington par le vice-président des États-Unis, Joe Biden, avec qui il a évoqué la situation au Liban et les derniers développements dans la région, surtout en Syrie, en Irak et au Yémen.
Ces thèmes ont été au cœur de l'ensemble des réunions de M. Hariri, qui a également rencontré le chef de file du Parti démocrate minoritaire à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ainsi que M. Adam Kinzinger, membre du Congrès US. Il s'est par ailleurs entretenu avec la présidente de la sous-commission des attributions budgétaires chargée des actions extérieures à la Chambre des représentants, Kay Granger, avec qui il a discuté des moyens d'aider le Liban à assurer les besoins de première nécessité aux réfugiés syriens, en particulier l'éducation, ainsi que du soutien à l'armée et aux forces de sécurité libanaises. Mme Granger a promis de soulever ces requêtes aux responsables afin de fournir l'assistance possible.

« Nous combattons tous les extrémismes »
L'ancien Premier ministre s'est en outre réuni avec les coordinateurs du courant du Futur en Amérique du Nord et au Canada (Washington, Boston, New York, Michigan, Toronto, Montréal, Londres et Windsor). L'occasion pour Saad Hariri de souligner que « le courant du Futur est un mouvement de modération, d'ouverture et de justice ». « C'est le courant du Premier ministre martyr Rafic Hariri, et nous continuerons sur cette voie face aux forces de l'extrémisme au Liban et à l'étranger », a-t-il indiqué.
« Il est essentiel que les expatriés connaissent à travers vous la réalité de ce message et ce que nous faisons au Liban pour poursuivre le chemin tracé par le Premier ministre martyr Rafic Hariri, qu'ils ont essayé de tuer après avoir découvert que son projet visait à rendre à l'État son prestige et ses institutions, et replacer le Liban sur la carte du progrès et de la stabilité », a indiqué le chef du Futur durant la rencontre.

« Nous combattons les différents mouvements extrémistes, que ce soit le Hezbollah ou el-Qaëda, parce que notre projet est basé sur l'édification de l'État et le soutien à la modération, qui est contraire à la politique du chaos que le Hezbollah est en train de mettre en place, que ce soit en bloquant la vie politique locale ou en se lançant dans des projets à l'échelle régionale, en particulier en Syrie, en Irak et au Yémen. Nous voulons préserver notre pays, et ce n'est pas une tâche facile, compte tenu de la situation actuelle », a poursuivi M. Hariri.
« Nous sommes pris pour cibles parce que nous sommes sur la bonne voie et que nous œuvrons dans l'intérêt de tous les Libanais, indépendamment de leur confession (...) », a-t-il ajouté, affirmant que « l'extrémisme est contre l'islam ».

« Rafic Hariri disait : "Un chrétien modéré est plus proche de moi qu'un radical musulman." Rafic Hariri a gagné le cœur des gens parce qu'il respectait les musulmans et les chrétiens. Pas de trêve avec l'extrémisme, quel qu'il soit », a souligné le chef du Futur.
« Comme vous le savez, nous avons entamé un dialogue avec le Hezbollah au Liban. Certains critiquent cela et se demandent comment une telle initiative peut aider. Le dialogue aide à apaiser les tensions sunnito-chiites dans le pays et constitue une soupape de sécurité pour tous les Libanais qui craignent un retour à la guerre civile. Il est impossible que nous acceptions la politique du Hezbollah au Liban ou à l'étranger. Nous sommes contre les agissements du Hezbollah en Syrie, en Irak et au Yémen, mais cela ne nous empêche pas d'œuvrer autant que nous le pouvons pour protéger le Liban », a indiqué Saad Hariri.
« Le Liban a connu une guerre civile qui a duré 18 ans et a tué 200 000 personnes. Nous sommes conscients de cela et je suppose qu'ils le sont aussi. Le différend politique doit être résolu par le dialogue, comme c'est le cas dans toutes les démocraties. Nous devons maintenir la stabilité qui prévaut dans le pays, même si ce n'est pas la stabilité à laquelle nous aspirons. La stabilité réelle implique une vie démocratique normale et l'élection d'un président de la République, ainsi que la formation d'un nouveau gouvernement qui préparerait de nouvelles élections législatives », a-t-il ajouté.

L'ancien Premier ministre a en outre réitéré son soutien à l'armée et aux forces de l'ordre dans leurs efforts visant à maintenir la sécurité et la stabilité, et lutter contre le terrorisme sur l'ensemble du territoire libanais. « Il est vrai que la région traverse une phase difficile et ceci exige de la patience et de la fermeté. Notre projet est l'État, et nous faisons tout notre possible pour consolider les institutions de l'État, qui représentent l'épine dorsale du salut du Liban », a-t-il noté.

Dialogue fructueux avec le CPL
Interrogé sur la relation entre le courant du Futur et le Courant patriotique libre, M. Hariri a répondu :
« Notre problème n'est pas avec le CPL. Nous avons pu, grâce au dialogue avec le général Michel Aoun, trouver des solutions à plusieurs problèmes liés aux nominations qui ont été gelées pendant huit ans et former le gouvernement actuel. Nous devons constamment arrondir les angles pour résoudre les problèmes qui se posent. »
Concernant les nominations sécuritaires, il a affirmé que « le poste de commandant en chef de l'armée est aussi important que celui de président de la République, et qu'il n'y a aucune place pour les compromis dans cette affaire ».

Il a enfin critiqué « les discours virulents et les cris que vous entendez, et qui ne sont rien que des poussières causées par l'opération "Tempête de la fermeté" face au coup d'État des houthis, soutenu par l'Iran, contre la légalité au Yémen, parce qu'ils ne s'attendaient pas à ce que l'Arabie saoudite prenne l'initiative de sauver le Yémen pour le bien de l'arabité ». « L'Arabie et les forces de la coalition poursuivront leur initiative si les houthis poursuivent leur mouvement soutenu par l'Iran contre la légalité yéménite », a-t-il conclu.

 

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commentaires (1)

"Nous avons entamé un dialogue avec ce héZébbb au Liban. Certains critiquent cela. Le dialogue aide à apaiser les tensions sunnito-chiites dans le pays et constitue une soupape de sécurité pour tous ceux qui craignent un retour à la guerre civile (tout comme en 38, les français et les Anglais craignaient un retour à une guerre du style 14-18 !). Nous sommes contre les agissements de ce héZébbb, mais cela ne nous empêche pas d'œuvrer autant que nous le pouvons pour nous protéger. Nous devons maintenir la stabilité qui prévaut, même si ce n'est pas la stabilité à laquelle nous aspirons, car la stabilité réelle implique une vie démocratique normale et l'élection d'un président de la République, ainsi que la formation d'un nouveau gouvernement qui préparerait de nouvelles élections législatives." ! C'est ainsi que nous pouvons sans scrupule citer de nouveau le Spencer Winston quand il leur balançait : "Vous avez choisi le déshonneur pour éviter la guerre, vous aurez alors et la guerre et le déshonneur." !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 14, le 25 avril 2015

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Commentaires (1)

  • "Nous avons entamé un dialogue avec ce héZébbb au Liban. Certains critiquent cela. Le dialogue aide à apaiser les tensions sunnito-chiites dans le pays et constitue une soupape de sécurité pour tous ceux qui craignent un retour à la guerre civile (tout comme en 38, les français et les Anglais craignaient un retour à une guerre du style 14-18 !). Nous sommes contre les agissements de ce héZébbb, mais cela ne nous empêche pas d'œuvrer autant que nous le pouvons pour nous protéger. Nous devons maintenir la stabilité qui prévaut, même si ce n'est pas la stabilité à laquelle nous aspirons, car la stabilité réelle implique une vie démocratique normale et l'élection d'un président de la République, ainsi que la formation d'un nouveau gouvernement qui préparerait de nouvelles élections législatives." ! C'est ainsi que nous pouvons sans scrupule citer de nouveau le Spencer Winston quand il leur balançait : "Vous avez choisi le déshonneur pour éviter la guerre, vous aurez alors et la guerre et le déshonneur." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 14, le 25 avril 2015

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