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Moyen Orient et Monde - Commémoration

Dans l’ombre du génocide arménien, la Turquie célèbre la bataille de Gallipoli

Pour la première fois, un ministre turc a assisté hier à Istanbul à une messe en l'honneur des victimes arméniennes de 1915.

Le prince Charles de Grande-Bretagne aux côtés du président Erdogan, durant la cérémonie marquant le 100e anniversaire de la bataille des Dardanelles, hier, à Gallipoli. Osman Orsal/Reuters

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan a célébré hier le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli en délivrant un message de réconciliation toutefois pollué par la polémique sur l'autre centenaire du jour, celui du génocide arménien.
Entouré d'une vingtaine de dirigeants du monde entier réunis sur les rives du détroit des Dardanelles, le chef de l'État turc a honoré la mémoire des soldats de l'Empire ottoman et du corps expéditionnaire franco-britannique tombés pendant cet épisode meurtrier de la Première Guerre mondiale, et a prêché pour la paix.
« Je veux redire à nouveau au nom de tous, devant la mémoire des centaines de milliers de jeunes qui reposent dans cette petite péninsule, notre détermination à assurer la paix et la prospérité dans le monde », a-t-il promis dans son discours.
« J'espère que Canakkale (Dardanelles) servira d'exemple au monde entier et à toutes les communautés pour transformer notre peine commune en un outil de promotion de la fraternité, de l'amour et de la paix, a-t-il insisté, un remède contre le terrorisme, le racisme, l'islamophobie et la haine. » « Nous devons honorer l'héroïsme des combattants de Gallipoli dans les deux camps », a renchéri sur le même ton le prince Charles, héritier de la couronne britannique.
Malgré ce ton très œcuménique, le message délivré par l'homme fort de Turquie est resté largement brouillé par la polémique sur le génocide arménien.
D'autres chefs d'État et de gouvernement, dont les présidents russe Vladimir Poutine et français François Hollande, ont ainsi boudé l'invitation de Gallipoli et préféré rendre hier hommage à Erevan aux centaines de milliers d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman à partir du 24 avril 1915.
Après la cérémonie internationale de Gallipoli, les anciens belligérants de 1915 ont commencé à honorer leurs morts dans des rendez-vous « nationaux ».
Le plus célèbre, le fameux « service de l'aube » organisé par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, devait se dérouler aujourd'hui au petit matin, à l'heure précise du débarquement des premières troupes alliées sur les plages turques.
Comme chaque année, de nombreux touristes ont fait le pèlerinage de Gallipoli depuis l'autre côté de la planète. « Il est très important de revenir ici pour leur rendre l'hommage qu'ils méritent », a déclaré Marjorie Stevens, 87 ans, venue d'Adelaïde (Australie). L'Empire ottoman a fini la guerre dans le camp des perdants et a été démantelé. Mais la bataille de Gallipoli est devenue un symbole de la résistance qui a abouti à l'avènement de la République turque moderne en 1923. À la tête d'un régiment, son père fondateur Mustafa Kemal Atatürk y a forgé sa légende de héros national.
À un mois des élections législatives turques du 7 juin, M. Erdogan n'a pas manqué de faire vibrer la fibre patriotique nationale. « Nous avons payé un prix élevé pour la victoire de Gallipoli. Il ne faut pas oublier que nous devons à cet esprit et à cette persévérance notre indépendance d'aujourd'hui », a-t-il dit.

(Source : AFP)

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan a célébré hier le 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli en délivrant un message de réconciliation toutefois pollué par la polémique sur l'autre centenaire du jour, celui du génocide arménien.Entouré d'une vingtaine de dirigeants du monde entier réunis sur les rives du détroit des Dardanelles, le chef de l'État turc a honoré la...

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