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Culture - Bipod

« Sweat Baby Sweat », un éperdu corps-à-corps amoureux

Un couple en torride situation de passion sur les planches du Béryte. « Sweat Baby Sweat », chorégraphié par le Flamand Jan Martens, revisite en termes modernes, crus et d'une audacieuse impudeur les relations dévorantes entre un homme et une femme dominés par l'empire des sens...

Deux corps fluides comme du mercure qui s’imbriquent, se détachent, se lovent l’un dans l’autre. ©Klaartje Lambrecht

Scène nue, lumière légèrement tamisée et musique rythmée et lancinante pour deux danseurs (Kimmy Ligtvoet et Steven Michel) en petites tenues. Slip noir pour lui et culotte rouge et soutien-gorge gris pour elle. Corps musclés, fesses rebondies, reins cambrés, bras tendus, jambes fuselées et transes d'amour pour un duo où cœur et sens exultent et s'exaltent.

En une gymnastique adroite, précise comme une mécanique imparable, soutenue par une lenteur marquée tel un film au ralenti, équilibre, harmonie, pirouette, voltige, acrobatie et danse contemporaine, en pas déliés ou brusques, ont des répercussions dans deux corps, légers comme des plumes, souples comme des lianes.
Deux corps qui s'avalent, se caressent, se tâtent, s'effleurent, se cognent, se palpent, se sondent, se découvrent. Avec nervosité, extase, frénésie, délectation, chavirement.

Deux corps fluides comme du mercure qui s'imbriquent, se détachent, se lovent l'un dans l'autre. Les yeux grands ouverts, rivés l'un sur l'autre, dans une intimité à ras de poil et de peau, avec des gouttelettes de transpiration qui perlent le long des tendons, des tempes, des hanches, du front, des épaules, de l'échine dorsale, du cou, du torse. Transpiration née des efforts soutenus et acharnés comme une inévitable obsession de s'agripper l'un à l'autre, de se fondre l'un en l'autre, de se tenir au plus près l'un de l'autre, de se garder blottis l'un contre l'autre, de se crisper quand le moindre danger de rejet guette, quand le moindre signe de désintérêt se trace...
Fusion pour un coït, une copulation fougueuse et embrasée, pour un baiser vorace, goulu, pour une étreinte à couleur d'éternité, pour une séparation qui rend fou et désespéré...

Dans ce « Kama-sutra » suggéré et à peine voilé, entre la violence d'un désir physique cru et une certaine tendresse romantique, les corps écrivent en toute impudeur, sensualité et émotion, dans un réalisme ferme, sans complaisance, mais maîtrisé (sauf à la fin où tout devient presque tarabiscoté et grossier pour ne pas dire vulgaire !), les lignes du désir, de la volonté de jouissance, de domination, de soumission, d'ivresse du plaisir...
Depuis la nuit des temps, on ne dira jamais assez et on ne dansera jamais assez l'amour. Dans cet incendiaire et vibrant duo, avec une mécanique d'expression aux confins du « hard », cet éperdu corps-à-corps amoureux, loin d'être simple ou ostentatoire combat, est un vrai cri de vivant dans un monde peu rassurant qui perd toutes ses valeurs...
Un corps-à-corps où il n'y a ni vainqueur ni vaincu et dont le but ultime est de ne plus former qu'un seul corps dressé contre la violence du monde.

 

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