A midi tapante, des milliers de personnes réunies au catholicossat d'Antélias, drapeaux libanais et arménien en main, ont débuté leur marche pour la commémoration du génocide arménien.
C'est une fanfare qui leur a ouvert la voie sur l'autoroute d'Antélias jusqu'à Bourj Hammoud. Derrière, se tenaient des politiciens, des scouts, des Arméniens de tous les âges, venus de Tripoli, d'Achrafieh, de Bourj Hammoud avec leurs familles et même des nouveaux-nés.
Pour cette marche marquant le centenaire du génocide, un important dispositif sécuritaire a été mis en place et l'autoroute en direction de Beyrouth a été fermée. Une fois n'est pas coutume, le pont de Dora était noir de monde plutôt que de voitures. Des petits commerces et des balcons des immeubles qui donnent sur l'autoroute, les gens sont sortis pour applaudir.
Chaké, la cinquantaine, est venue accompagnée de son mari Marc. "Nous sommes heureux parce que nous avons un million et demi de saints au paradis", déclare-t-elle, affirmant marcher ces "quelques centaines de mètres heureuse" et en la mémoire "de tous les Arméniens qui ont fui et marché dans le désert durant des jours". Jeudi soir, l'Église arménienne a canonisé les 1,5 million de morts, tués de manière systématique entre 1915 et 1917. Il s'agit de la plus importante canonisation en nombre jamais décidée par une Église chrétienne.
Photo Anne-Marie el-Hage
Un groupe de dames, les drapeaux libanais et arménien en main, déclarent : "nous sommes d'abord Libanais mais aussi arméniennes d’origine. Notre pays est le Liban et nous sommes heureux de pouvoir nous y exprimer librement".
Nombreux parmi les présents portent des pancartes invitant les autorités turques à reconnaitre le génocide. On peut y lire : "Nous n'oublierons jamais" et "La vérité va triompher". La Turquie a toujours refusé d'admettre le génocide ou toute élimination planifiée, évoquant la mort d'environ 500 000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie) -qui s'étaient rangés pendant la Première guerre mondiale du côté de son ennemie la Russie- lors de combats ou à cause de la famine.
Photo Anne-Marie el-Hage
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Les Libanais d'origine Arménienne peuvent compter sur la solidarité de leur compatriote pour dénoncer ce qui fut un grand massacre du siecle dernier perpétré par des turques qui refusent de le reconnaitre.
Ali Farhat
18 h 47, le 25 avril 2015