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Économie - Marché de l’art

Plus d’un demi-million de dollars pour les artistes libanais à Doha

La vente aux enchères d'art contemporain organisée au Qatar par Sotheby's a fait la part belle aux artistes libanais. Parmi eux, c'est Ayman Baalbaki qui explose encore les records.

« Al-Mulatham I » d’Ayman Baalbaki a été adjugée hier à 187 500 dollars, soit le double de son estimation initiale.

Ils sont venus de tous les pays du Golfe et de plus loin encore pour assister à la vente aux enchères, organisée mardi soir par la maison Sotheby's à Doha. Le catalogue était, il est vrai, alléchant : une cinquantaine des plus grands artistes contemporains du monde s'y côtoyaient, dont une majorité d'artistes régionaux, arabes et iraniens. Le résultat a été à la mesure : 7,5 millions de dollars en tout (commissions de 15 % comprises). Les Libanais n'ont pas démérité : leurs œuvres totalisent un demi-million de dollars (568 750 dollars, très exactement, commissions comprises). Avec un panel varié : on notait ainsi la présence d'artistes de la diaspora comme le New-Yorkais Walid Raad ou, au contraire, des peintre dont l'œuvre se nourrit du réel libanais comme Ayman Baalbalki. Pour Abraham Karabajakian, cofondateur avec Roger Akoury de la Collection Ka – une collection accessible au grand public sur rendez-vous – « les enchères valorisent les grandes stars du milieu. Mais aujourd'hui, les amateurs ne courent plus après un nom ; ils cherchent les pièces les plus exceptionnelles d'un peintre. Une preuve que le marché gagne en maturité ».

 

Risque d'emballement spéculatif
C'est encore Ayman Baalbaki, ce jeune artiste d'à peine 40 ans, qui rafle la mise : sa toile al-Mulatham I, datée de 2008, était proposée entre 80 000 et 100 000 dollars. Représentant un fedayin, au keffié rouge des paysans arabes camouflant son visage, cette huile a doublé ses estimations, montant finalement jusqu'à 187 500 dollars. Ayman Baalbaki commence à être un habitué des records : lors de la vente Christie's (Dubaï) début avril, sa toile, Babel (2005), réinterprétation du thème de la tour de Babel, cher au peintre Bruegel, a été adjugée 485 000 dollars à un collectionneur privé. Pour Saleh Barakat, de la Galerie Agial, qui représente le peintre, on risque désormais l'emballement spéculatif. « La carrière d'un artiste ne se construit pas sur quelques enchères, mais sur le très long terme. » Pour donner une idée de l'évolution des prix de ce peintre, on peut rappeler qu'une huile de cette même série al-Mulatham s'était vendue 35 000 dollars en novembre 2013 lors de la vente aux enchères Syri-Art, organisée à Beyrouth au profit de l'Unicef pour venir en aide aux enfants syriens réfugiés.


Parmi les autres œuvres libanaises, la toile de Aref el-Rayess (1928-2005) intitulée Espace homme, machine dans la fantaisie orientale, datée de 1964. Ce peintre libanais tardait à émerger sur la scène internationale. C'est désormais un nom à suivre : son tableau a été adjugé 60 000 dollars quand son estimation la situait entre 30 000 et 40 000 dollars. Pour mémoire, une huile représentant une baie de Djeddah du même Aref el-Rayess était partie pour 137 000 dollars à Dubaï en avril.
Parmi les grosses pointures internationales, peu d'artistes ont véritablement explosé. L'Indien Anish Kapoor, dont le miroir martelé (sans titre) était estimé entre 800 000 et 1,2 million de dollars, a été adjugé 1,03 million de dollars. L'enchère la plus élevée a porté sur l'artiste américain Christopher Wool, dont un tableau (sans titre) est parti pour 1,33 million de dollars, en ligne avec son évaluation (entre 1 million et 1,5 million de dollars).

 

Pour mémoire

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Ils sont venus de tous les pays du Golfe et de plus loin encore pour assister à la vente aux enchères, organisée mardi soir par la maison Sotheby's à Doha. Le catalogue était, il est vrai, alléchant : une cinquantaine des plus grands artistes contemporains du monde s'y côtoyaient, dont une majorité d'artistes régionaux, arabes et iraniens. Le résultat a été à la mesure : 7,5...

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