Israël retire le nom d'un Palestinien du mur dédié aux victimes d'attentats

Israël a retiré le nom d'un jeune Palestinien brûlé vif par des juifs du mémorial dressé à Jérusalem pour rendre hommage aux "victimes d'actes terroristes", a indiqué mercredi un officiel israélien.

Haïm Pitoussi, porte-parole de l'institution qui administre ce mur du souvenir, a confirmé à l'AFP des informations rapportées la veille par la télévision israélienne. Il n'a pas fourni de justification. Mais la famille avait exprimé mardi son opposition à l'initiative des autorités israéliennes d'ajouter Mohammed Abou Khdeir à la liste des noms figurant sur le mémorial du mont Herzl, à l'occasion de la journée du souvenir célébrée ce mercredi.

L'inscription du nom de Mohammed Abou Khdeir était significative dans la mesure où il est l'un des très rares Palestiniens victimes de juifs dont le nom a été porté sur le mur. Mohammed Abou Khdeir, 16 ans, avait été enlevé le 2 juillet 2014 à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Son cadavre entièrement brûlé avait été retrouvé quelques heures plus tard dans un bois de l'ouest de la ville.

(Lire aussi : « Je suis français, je suis juif et je voudrais que Netanyahu me laisse tranquille ! »)

Trois juifs extrémistes ont avoué l'avoir assassiné pour venger l'enlèvement et le meurtre trois semaines auparavant de trois adolescents israéliens près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, attribués par Israël au Hamas. Ces événements s'étaient produits dans un climat de vives tensions entre Israéliens et Palestiniens qui devaient culminer avec la guerre de Gaza en juillet-août.

Israël marque ce mercredi la journée du souvenir dédiée aux soldats morts ainsi qu'aux victimes d'attentats. Le mont Herzl, lieu de mémoire où se trouvent le cimetière national mais aussi le mémorial Yad Vashem consacré à l'Holocauste, devait être le cœur des commémorations à travers le pays. Deux monuments commémoratifs s'y dressent en mémoire des soldats pour l'un et des victimes d'attentats pour l'autre.

Le ministère de la Défense avait pris la décision d'y ajouter le nom de Mohammed Abou Khdeir auprès de 2.540 qui y figurent déjà. Mais le père du jeune Palestinien, Hussein Abou Khdeir, s'était ému mardi qu'on ne lui demande pas son consentement. "Je suis Palestinien, pas Israélien, même si j'ai le statut de résident à Jérusalem accordé par Israël, et je ne veux pas que son nom soit inscrit à côté de ceux de soldats israéliens", avait-il dit à l'AFP. "Ce que j'attends d'Israël, c'est que justice soit rendue et que les assassins de mon fils soient condamnés à la prison à vie", avait-il ajouté, alors que le procès de ses trois assassins est toujours en cours à Jérusalem.

Lire aussi
Risque de cancers? La mairie de Haïfa organise le siège d'usines pétrochimiques

Pour mémoire
La présidente argentine accusée d'avoir couvert les suspects iraniens d'un attentat anti-juif