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Moyen Orient et Monde - Nucléaire iranien

Les États-Unis cherchent à rassurer leurs alliés du Golfe

L'administration américaine semble engagée dans un jeu de devinettes pour savoir où la prochaine crise éclatera.

Le président Obama organise un sommet des dirigeants du Golfe, les 13 et 14 mai, à la Maison-Blanche et à la résidence présidentielle de Camp David, pour apaiser leurs craintes d’un rapprochement américain avec l’Iran. Jonathan Ernst/Reuters

Face à un Proche-Orient gangréné par les conflits, les États-Unis cherchent à rassurer leurs alliés du Golfe sur le fait que la stratégie américaine pour la région sera renforcée, et non anéantie, par un accord sur le nucléaire iranien.
Les défis sont déjà nombreux, et l'administration américaine semble engagée malgré elle dans un jeu de devinettes pour savoir où la prochaine crise éclatera.
Dernière en date : les frappes aériennes menées par l'Arabie saoudite et ses alliés au Yémen contre les rebelles chiites houthis soutenus par l'Iran. Une complication qui ne fait qu'ajouter aux conflits entre sunnites et chiites, et même sunnites entre eux.
De la guerre en Syrie à l'effondrement du gouvernement libyen, la lutte contre les jihadistes sunnites du groupe État islamique (EI) et le conflit au Yémen, le printemps arabe a libéré des tensions tribales et sectaires réprimées pendant des décennies.
« La complexité grandissante des différents conflits auxquels les États-Unis sont désormais confrontés a toute la convergence et la simplicité d'un kaléidoscope, et il n'apparaît pas clairement si les États-Unis et leurs alliés disposent d'options stratégiques précises offrant une réponse crédible », a écrit Anthony Cordesman, expert du Centre d'études stratégiques et internationales.
Tandis que s'approche la date limite du 30 juin pour conclure un accord définitif sur le programme nucléaire iranien, le président Obama organise un sommet des dirigeants du Golfe, les 13 et 14 mai, à la Maison-Blanche et à la résidence présidentielle de Camp David pour apaiser leurs craintes d'un rapprochement américain avec la République islamique chiite. Les discussions porteront sur « comment renforcer notre coopération en matière de sécurité et résoudre les multiples conflits qui ont causé tant de difficultés et d'instabilité à travers le Proche-Orient », a déclaré Barack Obama dans un communiqué.
L'administration américaine estime que le contrôle du programme nucléaire iranien rendra la région plus sûre, avec la disparition de la menace de la bombe atomique et la perspective peut-être de s'approcher d'une réintégration internationale de Téhéran.
Mais c'est un pari risqué, estiment les critiques qui craignent que l'accord nucléaire n'enhardisse l'Iran, déjà accusé de s'immiscer partout au Proche-Orient : en soutenant les rebelles chiites houthis au Yémen et le régime syrien du président Bachar el-Assad, et en armant le Hezbollah et le Hamas.
« Pour que l'Iran soit un membre valable de la communauté internationale, la condition est qu'il accepte des restrictions sur sa capacité à déstabiliser le Proche-Orient et, plus largement, à mettre en difficulté l'ordre mondial, ont écrit les anciens secrétaires d'État Henry Kissinger et George Schultz dans un éditorial du Wall Street Journal. Sans lien entre restrictions nucléaire et politique, les alliés traditionnels de l'Amérique en concluront que les États-Unis ont troqué une coopération nucléaire temporaire contre un accord sur l'hégémonie iranienne. »
Les analystes tirent la sonnette d'alarme s'il s'agit de « sous-traiter » le combat, en particulier contre les activistes de l'EI, à un « méli-mélo » de milices et autres acteurs non étatiques soutenus et ouvertement guidés par les forces militaires iraniennes. Si les milices gagnent en Irak, « chacun, y compris les États-Unis, aura participé à ébranler encore plus l'État central », a expliqué Yezid Sayigh, expert à la Fondation Carnegie.

« De l'huile sur le feu »
Lors d'une visite-clé à Washington cette semaine, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a exigé que toute aide militaire aille à son gouvernement et s'est plaint de ce qu'il a appelé « une compétition régionale pour le contrôle », dans une allusion à l'Arabie saoudite et l'Iran.
Fred Wehrey, autre expert de la Carnegie, a estimé qu'Obama devrait pousser ses alliés du Golfe à mettre en œuvre des réformes politiques comme « antidote à la déchirure entre chiites et sunnites », dans un contexte où « l'Iran et l'Arabie saoudite jettent de l'huile sur le feu ».
La porte-parole du département d'État Marie Harf a reconnu vendredi dernier l'inquiétude des pays du Golfe. « C'est leur arrière-cour, leur voisinage, a-t-elle admis, mais il y a des choses que nous pouvons faire pour les rassurer sur nos capacités et pour les aider à se sentir plus en sécurité. »
Reste à savoir si la stratégie américaine n'intervient pas trop tard ou si elle n'a pas déjà créé un énorme « défaut de crédibilité » en « réagissant à la pression immédiate des événements au Proche-Orient sans direction ni objectif clair », a ajouté M. Cordesman. L'administration « ne peut pas se permettre de simplifier, d'interpréter ou d'ignorer » le moindre défi qui se présente.
Jo BIDDLE/AFP

Face à un Proche-Orient gangréné par les conflits, les États-Unis cherchent à rassurer leurs alliés du Golfe sur le fait que la stratégie américaine pour la région sera renforcée, et non anéantie, par un accord sur le nucléaire iranien.Les défis sont déjà nombreux, et l'administration américaine semble engagée malgré elle dans un jeu de devinettes pour savoir où la prochaine...

commentaires (2)

TRÈS SIMPLE : LÀ Où IL Y A DES MILICES ARMÉES PAR L'IRAN LA CRISE ÉCLATERA ! SI TOUT POSSIBLE ACCORD NUCLÉAIRE NE RENFERME PAS AUSSI LES DOSSIERS PARALLÈLES LA RÉGION VA À PLUS DE CRISES ET DE DESTABILISATION.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 03, le 21 avril 2015

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Commentaires (2)

  • TRÈS SIMPLE : LÀ Où IL Y A DES MILICES ARMÉES PAR L'IRAN LA CRISE ÉCLATERA ! SI TOUT POSSIBLE ACCORD NUCLÉAIRE NE RENFERME PAS AUSSI LES DOSSIERS PARALLÈLES LA RÉGION VA À PLUS DE CRISES ET DE DESTABILISATION.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 03, le 21 avril 2015

  • Les USA n'en ont rien a cirer de deux singes qui se tapent dessus pour rien. Il feront avec les deux pour les faire se taper dessus les uns les autres toutes les fois que l'un deux relèvera la tête pour devenir arrogant, bête et méchant.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 52, le 21 avril 2015

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