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Moyen Orient et Monde - Yémen

Des fissures dans l’alliance des groupes rebelles commencent à apparaître

Une trentaine de civils tués et plus de 300 blessés après des raids sur Sanaa.

Une énorme colonne de fumée s’élevant du dépôt de missiles surplombant Sanaa et bombardé hier par la coalition arabe. Khaled Abdullah/Reuters

Des fissures sont apparues dans le camp de la rébellion au Yémen mais les houthis, accusés de liens avec l'Iran, ont promis de se battre jusqu'au bout. Coup sur coup dimanche, le commandement militaire de la plus vaste province du Yémen a annoncé le ralliement de 25 000 soldats au président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, et un parti jusqu'ici allié aux houthis a déclaré soutenir l'appel de l'Onu à un cessez-le-feu.
Cependant, dans un discours télévisé, le jeune chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé que le « peuple yéménite ne cèdera jamais » face à « l'agression sauvage » menée selon lui par l'Arabie saoudite qui poursuit des frappes aériennes depuis le 26 mars pour stopper l'avancée des houthis dans le Sud. Abdel Malek al-Houthi, barbe bien taillée et portant le poignard traditionnel du Yémen à la ceinture, s'en est pris violemment à Riyad et a rejeté les accusations de soutien militaire iranien à ses combattants. Téhéran « n'a pas d'influence au Yémen », a-t-il assuré.
Hier toujours, le ministre yéménite des Affaires étrangères en exil a rejeté toute médiation de l'Iran dans le conflit et a évoqué l'idée d'un « plan Marshall arabe » pour la reconstruction du pays une fois que la stabilité sera revenue. « Tout effort de médiation venant de l'Iran est inacceptable car l'Iran est impliqué dans le conflit au Yémen », a déclaré Riyad Yassine.
Sur le terrain, au moins 28 civils ont été tués hier par de spectaculaires explosions ayant suivi deux raids de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre un dépôt de missiles à Sanaa, au 27e jour du conflit au Yémen. Plus de 300 personnes ont été blessées dans ces explosions décrites par des habitants comme les plus violentes dans la capitale depuis le début des frappes lancées pour empêcher des rebelles chiites et leurs alliés de contrôler l'ensemble du Yémen. Le bilan des victimes pourrait s'alourdir, a indiqué une source médicale, faisant état de nombreux blessés graves. Il était impossible dans l'après-midi de s'approcher des lieux tant la chaleur était intense, selon un correspondant de l'AFP. La base touchée se trouve à Fajj Attan, une colline surplombant le sud de Sanaa. Une dizaine de maisons voisines ont été détruites et une station-service a pris feu, ont indiqué des témoins. « Ces bombardements ont eu lieu sans alerte au préalable, en violation directe du droit international humanitaire », a déploré l'ONG Action contre la faim (ACF), dont les bureaux ont été endommagés. Anticipant la poursuite probable des raids, ACF a décidé de « suspendre temporairement » ses activités à Sanaa.
La chaîne de télévision al-Yemen al-Youm a été touchée : trois de ses employés ont été tués, dont un journaliste, selon des secouristes. La chaîne a suspendu ses programmes. L'ambassade indonésienne a également été endommagée et deux diplomates légèrement blessés, a indiqué le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi, en condamnant « avec force le bombardement ». À cinq kilomètres à la ronde, les explosions ont soufflé les vitrines et endommagé habitations et véhicules.
Les agences des Nations unies n'ont cessé de déplorer le coût humain de la guerre, comptabilisant près d'un millier de morts, avant tout civils, alors que les organisations humanitaires peinent à soulager la population. Oxfam a regretté hier un raid aérien qui a touché samedi un de ses dépôts à Saada, fief des rebelles chiites houthis, dans le nord du Yémen. Et un avion de Médecins sans frontières arrivé à Sanaa hier est coincé à l'aéroport, selon le porte-parole de la coalition arabo-sunnite, qui pointe du doigt des « difficultés » causées par les houthis, maîtres de la capitale.
Ailleurs dans le pays, les raids et combats se poursuivaient notamment dans le Sud. Un drone américain a tué cinq membres présumés d'el-Qaëda à Saed, dans la province de Chabwa, en visant leurs véhicules. L'Arabie saoudite a dans le même temps annoncé qu'un de ses soldats avait été tué dimanche par des tirs en provenance du Yémen à la frontière des deux pays, le 8e depuis le 26 mars.
(Source : AFP)

Des fissures sont apparues dans le camp de la rébellion au Yémen mais les houthis, accusés de liens avec l'Iran, ont promis de se battre jusqu'au bout. Coup sur coup dimanche, le commandement militaire de la plus vaste province du Yémen a annoncé le ralliement de 25 000 soldats au président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, et un parti jusqu'ici allié aux houthis a...

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