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Lifestyle - Dans la peau d’une femme

Hyam Boustany, une femme engagée pour la diaspora chrétienne

Dans sa vie, il y a une grande histoire d'amour fusionnelle avec son mari défunt Zahi Boustany. Il y a aussi la volonté, d'une part, de combler le vide laissé par son départ et, de l'autre, de poursuivre en quelque sorte le rêve de son mari concernant la diaspora chrétienne. Après sa mort en 2006 à la suite d'une longue maladie, son épouse Hyam ne pouvait plus rester en France où le couple s'était installé après la démission de Zahi Boustany en 1984 de son poste de directeur de la Sûreté générale à cause de la visite du président Amine Gemayel en Syrie. Elle rentre donc au Liban, bien que ses deux fils soient restés en France, et commence à s'impliquer dans l'action sociale, dans le cadre notamment d'Offre-Joie.

Désireuse de trouver un financement pour un projet particulier, elle fait appel à Nehmat Frem qui lui propose de s'impliquer dans le projet lancé par l'ancien ministre Michel Eddé : la création d'une Fondation pour les maronites dans le monde. Elle est immédiatement séduite par l'idée et le projet prend forme avec M. Eddé comme PDG, Hyam Boustany en tant que directrice et une cinquantaine de membres donateurs. Pour elle, c'était un moyen de concrétiser un projet cher à son mari qui, en 1975 déjà, avait rédigé un rapport sur la nécessité de mobiliser la diaspora libanaise.

C'est ainsi qu'elle met ses compétences de juriste et sa carrière de première femme commissaire de la Sûreté générale au service de la fondation. Elle se souvient encore de ce jour où, fière de sa maîtrise en droit, elle a sollicité un rendez-vous au directeur de la Sûreté de l'époque, Antoine Dahdah, soucieuse de comprendre pourquoi les femmes ne sont pas admises dans ce service. Impressionné par son courage, sa classe et désireux d'ouvrir la Sûreté aux femmes, il lui propose de présenter le concours d'entrée. Ce qu'elle fait avec brio. Elle a depuis formé deux générations de commissaires et d'inspectrices à la Sûreté tout en prenant en charge des dossiers importants, comme celui des étrangers, notamment des Palestiniens. Mais la Sûreté lui a aussi réservé la plus grande joie de sa vie : sa rencontre avec Zahi Boustany qu'elle épouse en 1978. En 1982, il est nommé directeur général de la Sûreté. Dès sa prise de fonction, son premier acte officiel sera d'apposer sa signature au bas de la demande de démission de sa femme...

Le couple a deux garçons et une fille, et traverse une douloureuse tragédie en perdant cette dernière à l'âge de 13 ans, dans un accident à l'école. Plus soudés que jamais, ils poursuivent ensemble le chemin de la vie jusqu'à la séparation de 2006. Amputée, privée de l'air qu'elle respirait, Hyam Boustany est obligée de se ressaisir et se lance dans l'aventure de la Fondation maronite dans le monde qui a pour objectif d'aider les maronites, et les chrétiens en général, à retrouver leur nationalité libanaise. La fondation possède actuellement des bureaux dans 14 pays où les émigrés libanais sont nombreux. Elle travaille en étroite collaboration avec les consulats libanais et l'Église maronite. En faisant également un don au ministère de l'Intérieur, elle a réussi à sauver les archives qui permettent de recenser les Libanais ayant émigré par plusieurs vagues successives. Elle reste ainsi convaincue que ce projet est en train d'avoir un effet boule de neige, motivant encore plus les chrétiens dans les pays d'émigration à retrouver leur nationalité d'origine. Il y a même un projet de loi pour la récupération de la nationalité qui traîne au Parlement depuis 5 ans. Cependant, pour la première fois, toutes les parties politiques chrétiennes sont d'accord pour le voter.
Ce qui, selon elle, est un bon signe pour l'avenir...

 

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