Syrie : l'ONU réitère son appel à un "accès humanitaire libre" à Yarmouk

Le Conseil de sécurité a réitéré lundi son appel à un "accès humanitaire libre" aux réfugiés palestiniens du camp de Yarmouk près de Damas qui sont pris en étau entre l'armée syrienne et des groupes armés palestiniens et jihadistes.

Dans une déclaration adoptée après des consultations à huis clos, les 15 pays membres ont "exigé que toutes les parties cessent leurs attaques contre les civils, notamment les bombardements aériens" et que les jihadistes du groupe Etat islamique et du Front al-Nosra "se retirent immédiatement" du camp.

Ils ont "souligné la nécessité de soutenir les efforts pour secourir les civils de Yarmouk, en particulier en répondant à l'appel de fonds de 30 millions de dollars" lancé par l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens.

Le patron de l'UNRWA Pierre Krähenbühl, qui s'est adressé au Conseil par vidéoconférence, a estimé que "la situation humanitaire à Yarmouk reste extrêmement difficile". Il a indiqué aux journalistes que l'appel de fonds de 30 millions de dollars était "toujours largement sous-financé", faisant état d'une seule contribution de la part de la Ligue arabe.

L'accès direct de l'UNRWA au camp "est très limité", a-t-il reconnu, mais l'agence s'efforce de ravitailler les habitants du camp qui ont réussi à fuir pour s'installer dans les quartiers avoisinants et a fait "quelque progrès" dans ce sens. M. Krähenbühl a plaidé pour que le Conseil continue de "suivre de près" la situation et pour qu'une délégation des 15 pays se rende sur place. "Une visite d'une délégation du Conseil serait un signal fort de l'importance que le Conseil attache" à ce dossier, a-t-il estimé.

Pour l'ensemble des réfugiés palestiniens installés en Syrie, a-t-il précisé, l'ONU n'a réussi pour l'instant à recueillir que 77 millions de dollars sur les 415 millions demandés pour 2015, principalement de la part des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Royaume uni.

A Yarmouk, dans le sud de Damas, près de 18.000 civils palestiniens et syriens, déjà meurtris par des mois de siège imposé par le régime, ont été pris au piège des combats entre groupes palestiniens et jihadistes dont les positions sont bombardés par l'aviation du régime. Jusqu'à présent, près de 2.500 Palestiniens ont été évacués et se sont réfugiés dans des quartiers voisins.