L'armée libanaise a reçu lundi une première livraison d'armes françaises, financées par un don saoudien de trois milliards de dollars, afin de mieux faire face à la menace jihadiste venant de Syrie. Elle a réceptionné 48 missiles antichar Milan sur la base aérienne de Beyrouth lors d'une cérémonie en présence des ministres français et libanais de la Défense, Jean-Yves Le Drian et Samir Mokbel. Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Jean Kahwagi et l'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri étaient présents à la cérémonie.
Le ministre Samir Mokbel a salué la visite de son homologue français, estimant qu'elle "exprime l'importance de la relation entre Paris et Beyrouth". Il a ensuite remercié l'Arabie saoudite pour son don de trois milliards de dollars, ainsi que l'ancien président Michel Sleiman "qui a fait de son mieux pour armer l'armée libanaise".
"La victoire du Liban contre le terrorisme est également une victoire de tout pays qui est menacé par le terrorisme", a en outre affirmé M. Mokbel, qui a remercié "tous ceux qui ont permis d'armer le Liban".
Interrogé au sujet d'un possible financement par l'Iran des forces armées libanaises, M. Mokbel a indiqué que "l'institution militaire est prête à accepter tout don qui ne serait accompagné d'aucune condition". "Le don iranien doit passer devant le Conseil des ministres et il faut également qu'il y ait un accord du Conseil de sécurité des Nations Unies pour lever les sanctions qui ont été imposées à l'Iran. Une fois cela fait tout peut être discuté", a poursuivi le ministre.
Jean-Yves Le Drian s'est ensuite exprimé. "C'est pour moi un honneur et un plaisir d'être là aujourd'hui au moment où se concrétise le don saoudien au Liban. Depuis longtemps la France et le Liban entretiennent une relation fraternelle", a-t-il déclaré. "La France réaffirme sa volonté de voir le Liban demeurer un ferment de stabilité au cœur de ce chaos", a encore ajouté M. Le Drian.
Le ministre français a par ailleurs indiqué que "le Liban est soumis à une pression sans précédent de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) et du Front al-Nosra". "Les événements de Ersal sont là pour témoigner que l'armée libanaise a payé un lourd tribut dans ce combat et j'ai une pensée particulière pour les militaires otages", a-t-il poursuivi.
La ville de Ersal (Békaa) a été en août 2014 le théâtre de combats sanglants entre l'armée libanaise et les jihadistes du Front al-Nosra et du groupe État islamique. Une trentaine de militaires avaient été enlevés par les islamistes à la suite des combats. Cinq ont été tués en captivité, et vingt-cinq autres sont toujours retenus en otages.
"Le Liban qui connaît le prix de la guerre ne veut pas être entraîné dans ce chaos qui l'entoure et la France est là pour l'aider. Dans ce contexte critique il était donc essentiel que les amis et les alliés du Liban se mobilisent pour contribuer à sa stabilité", a poursuivi le ministre français estimant que "les forces armées ont un rôle singulier au Liban : ce sont elles qui cimentent la cohésion de la société civile".
En réponse aux questions des journalistes, M. Le Drian a précisé que la deuxième livraison arrivera le mois prochain et que le projet d'armement s'étalera sur 48 mois.
Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes, sept hélicoptères Cougar, trois corvettes et de multiples équipements de reconnaissance, interception et communication viendront renouveler, d'ici le printemps 2019, du matériel notoirement obsolète ou insuffisant.
Pour mémoire
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commentaires (10)
Il faut prendre le maximum d'argent à ces arabies et par tous les moyens si on peut et sans leur offrir du tabboulé en retour. Ils ne méritent certainemnt de l'avoir et en plus ils nous doivent des multiples de celà pour tout le terrorisme qu'ils ont créé et appuyé dans notre pays, dans notre région et dans le monde depuis des décennies... on va pas laisser seulement les français, les ricains, les zidanes et les parépatétitiennes etc. en profiter. Ben quoi, on a pas des beaux yeux, nous!?
Ali Farhat
10 h 37, le 21 avril 2015