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Liban - Décryptage

En dépit des discours incendiaires, priorité à la stabilité

En dépit des bouleversements régionaux, la priorité reste au maintien de la stabilité au Liban. Deux événements sont venus confirmer cette tendance au cours des derniers jours. Il y a eu d'abord les coups de filet importants effectués par les services de sécurité militaires et ceux des FSI, dans une coopération rare, et ensuite la dixième séance de dialogue hier soir à Aïn el-Tiné entre les représentants du courant du Futur et ceux du Hezbollah.
Sur le plan sécuritaire, l'arrestation de Khaled Hoblos et la mort d'Oussama Mansour au cours d'un échange de tirs avec les forces de sécurité à Tripoli, puis la capture de Nabil Siddiq, alias Abou Sayyaf, dans la Békaa, suivie toujours dans la même région de celle de Turki Kalfoun constituent un coup de filet important dans les milieux islamistes. Selon toute vraisemblance, les services libanais avaient reçu des informations sur une rencontre de coordination entre Khaled Hoblos et Oussama Mansour, après des mois de contacts indirects entre eux pour cause de surveillance policière. Hoblos se croyait à l'abri après avoir modifié son apparence physique à la suite de plusieurs interventions chirurgicales, et Oussama Mansour, qui était resté à Tripoli, contrairement à son « jumeau dans le terrorisme » Chadi Mawlaoui, pensait pouvoir se permettre de se déplacer discrètement dans un secteur déterminé de la ville. Mais les services de sécurité veillaient et ils ont réussi à arrêter Hoblos alors que Mansour a été tué dans le cadre de l'opération. Ce coup de filet a d'ailleurs suscité des critiques de la part du Rassemblement des ulémas musulmans, relayées jusqu'à un certain point par le ministre de la Justice Achraf Rifi et justifiées par le climat de tension qui règne entre les sunnites et les chiites depuis le début de l'offensive dite « Tempête de la fermeté », menée par l'Arabie saoudite au Yémen.
En temps normal, pour bien moins que cela, tout le pays aurait été paralysé et les différentes parties politiques se seraient livrées à leur sport favori, celui des invectives dont le premier effet aurait été de mettre en veilleuse l'action des services de sécurité. Or, cette fois, et en dépit du fait que le ministre de l'Intérieur ait dû essuyer des critiques personnelles pour avoir couvert l'opération des services de l'ordre à Tripoli, l'armée et le service de renseignements des FSI ont poursuivi sans relâche et en toute coordination leur recherche d'éventuels suspects, notamment dans la Békaa et autour du camp de Aïn el-Heloué, près de Saïda.
Les services de sécurité ont en effet désormais une idée précise de ce qui se préparait au Liban : une déstabilisation simultanée au Nord, dans la Békaa et au Sud avec le réveil des « fameuses cellules dormantes », semées un peu partout sur le territoire libanais. Hoblos était ainsi chargé du Nord et Abou Sayyaf de la Békaa, alors que Turki Kalfoun, arrêté à Baalbeck, préparait des attaques dans cette région proche de la frontière syrienne et à la population majoritairement chiite, pour créer une discorde interne et confessionnelle. Avec la collaboration de Chadi Mawlaoui à partir de Aïn el-Heloué, ces hommes cherchaient à enrôler des jeunes et à les pousser à prêter allégeance à Daech et à son calife Ibrahim (Abou Bakr el-Baghdadi). Les services de sécurité n'ont pas encore achevé l'interrogatoire des jihadistes qu'ils ont arrêtés et ils espèrent avoir de nouveaux éléments qui leur permettront de démanteler au moins une partie des cellules dites dormantes.
Ces coups de filet répétés, en dépit du climat malsain entre les bases sunnite et chiite, ainsi que la coopération entre les différents services de renseignements libanais montrent que « le parapluie international » continue de protéger le Liban. Selon une source sécuritaire, la communauté internationale a fixé un seuil qu'aucune partie locale n'a le droit de franchir : même s'il n'y a pas de président, ni d'entente sur les dossiers régionaux, il reste interdit de mettre en cause la sécurité intérieure du Liban. Selon la source précitée, cet attachement de la communauté internationale à la stabilité du pays a des causes objectives. La communauté internationale a ainsi besoin de maintenir dans la région un lieu plus ou moins sécurisé pour servir de base aux services de renseignements internationaux qui doivent rester actifs dans la région. Ensuite, une déstabilisation du Liban aujourd'hui entraînerait le départ des derniers chrétiens ayant encore un poids politique dans la région. Ce qui pourrait avoir un impact incontrôlable sur les pays voisins et compliquerait encore plus la situation globale. Enfin, il existe une troisième raison qui se résume ainsi : le rapport des forces militaires n'est pas en faveur du courant du Futur et de ses alliés. C'est pourquoi même l'Arabie saoudite ne veut pas prendre le risque d'un nouveau Yémen au Liban.
Pour toutes ces raisons, la stabilité du Liban reste une priorité et le dialogue entamé tant bien que mal entre le courant du Futur et le Hezbollah doit se poursuivre, avec pour principal ordre du jour : trouver les moyens d'apaiser la rue et de la rendre imperméable aux discours politiques ou religieux. Ce qui n'empêchera pas le secrétaire général du Hezbollah de poursuivre ses critiques vendredi contre l'Arabie saoudite, dans le cadre « d'une rencontre de solidarité avec les Yéménites », ni les principales figures du courant du Futur de lui répondre aussitôt...

En dépit des bouleversements régionaux, la priorité reste au maintien de la stabilité au Liban. Deux événements sont venus confirmer cette tendance au cours des derniers jours. Il y a eu d'abord les coups de filet importants effectués par les services de sécurité militaires et ceux des FSI, dans une coopération rare, et ensuite la dixième séance de dialogue hier soir à Aïn el-Tiné...

commentaires (4)

DU BARATINO HABITUEL : BLANC EN NOIR ET NOIR EN BLANC... DÉCRYPTAGE... ÉCLAIRAGE... OU LAVAGE ?

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 42, le 15 avril 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • DU BARATINO HABITUEL : BLANC EN NOIR ET NOIR EN BLANC... DÉCRYPTAGE... ÉCLAIRAGE... OU LAVAGE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 42, le 15 avril 2015

  • SI AU MOINS IL Y AVAIT... DES DEUX CÔTÉS... VRAI DIALOGUE ET VRAIE ENTENTE... MAIS LE RÊVE EST PERMIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 00, le 15 avril 2015

  • Voila un eclaircissement digne de ce nom . Les libanais de touts bords , resistants ou assites par l'etranger malfaisant ont decide de passer a l'action pour se defaire des bacteries qui nous empoisonnent la vie . Bravo a toutes ces forces nouvelles , comme les fsi et autres services de renseignement pour ce bon job , les resistants n'ont pas attend que ca sente aussi mauvais pour reagir et avoir les resultats qu'on connait . Le dialogue aboutira sans doute a un accord , etant donne que les taches seront mieux partagees , a la resistance la securite et le stop aux bacteries et aux assistes d'assurer l'entertainment et presenter un visage mignon du pays . Scarlett , votre objectivite fait des merveilles , pour la subjectivite , il faut aller voir ailleurs , si on a soi meme un tant soit peu d'objectivite en les denoncant avec autant de vigueur subjective . Bonne journee Scarlett, en toute sincerite .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 35, le 15 avril 2015

  • encore un article subjectif .. dommage et pour preuve en voici juste 2 relever!! d'ailleurs je ne voies pas en quoi ces explications sont nécessaires lors d'un décryptage: "Ce coup de filet a d'ailleurs suscité des critiques de la part du Rassemblement des ulémas musulmans, relayées jusqu'à un certain point par le ministre de la Justice Achraf Rifi" "Or, cette fois, et en dépit du fait que le ministre de l'Intérieur ait dû essuyer des critiques personnelles pour avoir couvert.." voila !

    Bery tus

    05 h 13, le 15 avril 2015

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