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À La Une - Conflit

L'Onu réclame une "pause humanitaire" au Yémen

Le Parlement pakistanais rejette la demande d'aide de Riyad et appelle à la neutralité

Deux avions, affrétés par les Nations unies et la Croix-Rouge, chargés de 32 tonnes d'aide médicale ont atterri le 10 avril 2015, au Yémen, les premières à être débarquées par voie aérienne à Sanaa depuis le début des bombardements de la coalition. AFP PHOTO / MOHAMMED HUWAIS

Deux avions chargé de 32 tonnes d'aide médicale ont atterri vendredi au Yémen, où l'Onu réclame une "pause humanitaire" dans les combats pour venir au secours des civils affectés par le conflit.

Les cargaisons de médicaments et de matériel médical sont les premières à être débarquées par voie aérienne à Sanaa depuis le début il y a 17 jours des bombardements de la coalition de neuf pays, conduits par l'Arabie saoudite.
Cette aide est urgente car "la situation se détériore d'heure en heure", a déclaré à Genève le coordinateur des Affaires humanitaires de l'Onu au Yémen, Johannes Van Der Klaauw. Il a appelé à "une pause humanitaire immédiate" dans les combats, expliquant que l'Onu a "besoin de quelques heures au moins chaque jour" pour acheminer plus facilement l'aide à une population qui manque de tout.

A Aden, en proie à des "milices incontrôlables", "la situation est particulièrement préoccupante, voire même catastrophique", a averti M. Van Der Klaauw.
Les avions de la coalition ont mené de nouveaux raids très violents dans le sud contre des positions de la milice chiite des Houthis et ses alliés, les militaires fidèles à l'ancien chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh.
Les rebelles contrôlent Sanaa, des régions du centre et de l'ouest du pays ainsi que des parties d'Aden, la grande ville du Sud, d'où s'est enfui le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 650 personnes ont été tuées et plus de 2.000 blessées depuis la récente escalade du conflit. Mais les chiffres réels sont certainement plus élevés car nombre des corps ne sont pas envoyés dans les hôpitaux mais directement enterrés, selon l'Onu.

De son côté, le Haut-Commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) a indiqué que 317 réfugiés yéménites étaient arrivés à Djibouti au cours des 10 derniers jours. Ces réfugiés "nous ont expliqué que beaucoup de personnes essaient de quitter le Yémen mais n'y arrivent pas en raison de la pénurie de carburant et des tarifs élevés fixés par les opérateurs de bateaux", a indiqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, à Genève.
Le HCR se prépare à aider et à accueillir au cours des six prochains mois jusqu'à 30.000 nouveaux réfugiés à Djibouti, et jusqu'à 100.000 dans les régions de Somaliland et Puntland en Somalie.

L'arrivée des premiers secours à bord de deux avions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l'Unicef "est une question de vie ou de mort pour les personnes blessées dans ce conflit", a expliqué Cédric Schweizer, qui dirige l'équipe du CICR. Le CICR avait lancé en vain la semaine dernière un appel à une trêve humanitaire de 24 heures afin d'apporter un soutien médical alors que les réserves de médicaments et d'équipements s'épuisent dans les hôpitaux. La population souffre en outre de pénuries de carburant et d'eau tandis que les stocks de nourriture se raréfient.

 

(Lire aussi : Les enjeux de la guerre à Aden, selon deux personnalités yéménites, le décryptage par Scarlett Haddad)

 

19 Houthis tués
Dans le sud du Yémen, où se concentrent les combats entre partisans et adversaires de M. Hadi, 19 Houthis ont été tués dans deux attaques vendredi. Douze de ces miliciens chiites ont péri dans une embuscade tendue par les paramilitaires des Comités populaires, pro-Hadi, dans la provinde Daleh, ont affirmé des témoins.

A Baihane, dans la province voisine de Chabwa, sept autres Houthis ont été tués et 8 blessés dans un attentat suicide à la voiture piégée portant la marque d'el-Qaëda, ont rapporté des sources médicales.
A Aden, les raids aériens de la coalition, qui ont débuté jeudi vers 22h00 (19h00 GMT), ont été les plus violents depuis le 26 mars, a indiqué à l'AFP un habitant de la banlieue nord de la ville.

Dans le nord, les rebelles et les militaires pro-Saleh ont été également bombardés, notamment aux abords de Sanaa et à Saada, le fief des Houthis, dans le nord du pays, selon des habitants.
Le camp militaire de la Brigade des Amalika (géants), fidèle à M. Saleh, a été visé par des raids dans la province d'Omrane, à 50 km au nord de la capitale, ont indiqué des témoins.

Sur le plan diplomatique, le Parlement pakistanais a rejeté une participation de l'armée à la coalition, malgré l'appel de l'Arabie qui souhaitait l'ouvrir à un pays non-arabe. Dans une résolution adoptée à l'unanimité, les parlementaires ont appelé Islamabad à rester neutre et à favoriser une solution pacifique dans ce conflit.

 

 

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