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Moyen Orient et Monde - France

Le bras de fer dégénère en conflit ouvert au Front national entre les Le Pen

Le fondateur et président d'honneur du FN a été interdit d'élections, hier, par sa fille.

Jean-Marie Le Pen a annoncé qu’il se battrait jusqu’au bout dans la guerre ouverte qui l’oppose à Marine. Photo AFP

La guerre est déclarée entre la présidente du Front national Marine Le Pen et son père Jean-Marie, fondateur du parti d'extrême droite français, dont les dernières provocations ont poussé à bout sa fille engagée dans une entreprise de dédiabolisation du FN. Marine refuse la candidature du vieux tribun qu'elle considère désormais engagé « dans une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique ». « J'ai informé Jean-Marie Le Pen que je m'opposerai, lors du bureau politique du 17 avril qui doit investir les têtes de listes pour les élections régionales, à sa candidature » dans le sud-est de la France, a annoncé Mme Le Pen dans un communiqué. Son père a répondu quelques heures plus tard dans un autre communiqué : « Comme en d'autres temps, prenant prétexte d'une offensive médiatique (...), d'aucuns ont ouvert au Front national une crise qui pourrait être grave de conséquences. » La présidente du FN, qui est parvenue à hisser le parti d'opposition à la place de challenger incontournable depuis sa prise de contrôle de cette formation en 2011, va « réunir rapidement un bureau exécutif », l'instance suprême du parti, « afin d'envisager avec lui les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du Front national ». Pour le politologue Sylvain Crépon, une rupture définitive avec le fondateur « ne changerait pas fondamentalement la nature du FN, mais aurait une valeur de symbole très fort ». L'universitaire spécialiste de l'extrême droite relève cependant que Jean-Marie Le Pen « ne peut pas être délogé aussi facilement que ça ». Président à vie, « il va se battre jusqu'au bout ». De son côté, la politologue Virginie Martin juge mineur le risque pour Marine de perdre des électeurs avec cette rupture. « Même si Jean-Marie Le Pen est une figure historique qui plaît à la tranche dure et historique du FN », le gain électoral sera supérieur au risque « de se couper peut-être de un, deux pour cent » des électeurs d'extrême droite, estime-t-elle.

Contentieux lourd
À l'origine du conflit entre le père et la fille, la réitération par le fondateur du FN de ses propos sur les chambres à gaz « détail » de l'histoire – qui lui ont déjà valu une condamnation – et la défense de la mémoire du maréchal Philippe Pétain, chef de l'État et artisan de la collaboration avec l'Allemagne nazie durant l'occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. « Je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération », a-t-il déclaré dans un entretien fleuve à Rivarol, un hebdomadaire d'extrême droite récemment condamné pour provocation à la haine antisémite. Jean-Marie Le Pen s'en prend aussi aux cadres du parti choisis par sa fille – parmi lesquels des homosexuels qui lui font évoquer « un lobby arc-en-ciel » – et juge « excessive » la manière dont la direction du FN se défend des accusations d'antisémitisme, de xénophobie ou d'homophobie. « Je comprends tout à fait qu'on mette en cause la démocratie, qu'on la combatte », assure-t-il encore. Rien de très nouveau dans sa bouche, mais c'est l'abondance de provocations en un temps réduit qui a entraîné la réaction de sa fille. Malgré l'entreprise de normalisation conduite par Marine depuis son accession à la tête du Front national, le politologue Alexandre Dézé estime : « Tant que le FN n'aura pas opéré de rupture nette avec ce qui constitue son logiciel programmatique, ses positions radicales sur l'immigration, sur l'insécurité, sur l'islam, on ne pourra pas considérer que c'est un parti comme les autres. »
(Source : AFP)

La guerre est déclarée entre la présidente du Front national Marine Le Pen et son père Jean-Marie, fondateur du parti d'extrême droite français, dont les dernières provocations ont poussé à bout sa fille engagée dans une entreprise de dédiabolisation du FN. Marine refuse la candidature du vieux tribun qu'elle considère désormais engagé « dans une véritable spirale entre...

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