Des pèlerins français en visite en Syrie, malgré l'opposition de leur pays

En dépit de l'opposition de leur gouvernement, une trentaine de Français se sont rendus à Damas pour manifester leur soutien aux chrétiens d'Orient, et visiter des lieux emblématiques de la présence chrétienne en Syrie, a-t-on appris mardi auprès de l'association organisatrice du voyage.

Trente-deux pèlerins et un guide de l'association sont arrivés dimanche à Damas, a précisé l'organisation SOS Chrétiens d'Orient, confirmant une information du journal Le Parisien. Interrogé par l'AFP sur ce voyage, le ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir demandé en février aux organisateurs de reporter ce projet, arguant des conditions de sécurité en Syrie.

Selon le Parisien, les pèlerins, en grande partie des retraités, ont assisté lundi à la messe de Pâques en plein cœur de la capitale syrienne. Ils doivent poursuivre leur voyage sur les lieux emblématiques de la présence chrétienne en Syrie, et leurs déplacements se font sous la protection des forces du président Bachar el-Assad, a précisé le journal.

Le voyage d'une semaine, pour 1.300 euros, prévoit la visite de Maaloula, un village chrétien conquis par les jihadistes puis repris par l'armée syrienne en 2014, du Krach des Chevaliers, une forteresse syriaque près de Homs (centre), et des fiefs du régime de Tartous et Lattaquié, selon le site de l'association.
Plus de 300.000 chrétiens ont fui la Syrie de 2011 à 2014.
Environ 220 chrétiens assyriens ont été enlevés, en février, par le groupe jihadiste Etat islamique, poussant à la fuite de quelque 5000 chrétiens assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme.

La France, qui n'a plus de relations diplomatiques avec Damas depuis 2012, a pour ligne officielle de ne pas parler avec Bachar el-Assad. Le ministère français des Affaires étrangères a souligné mardi que malgré cette absence de relations, la France restait "particulièrement sensible à la situation dramatique des minorités dans la région, et en particulier des chrétiens d'Orient".

Fin février, un voyage de quatre élus français à Damas, où trois d'entre eux avaient rencontré le président syrien, avait suscité une forte controverse en France.
Paris considère Bachar el-Assad comme principal responsable des 220.000 morts en quatre années de guerre civile.

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