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Moyen Orient et Monde - Syrie/Irak

Nouveau round de négociations entre le régime et des opposants de l’intérieur à Moscou

Des combattants islamistes ont enlevé hier quelque 300 civils kurdes à un point de contrôle dans la province d'Idleb avant de les relâcher.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et le leader du Kurdistan irakien Massoud Barzani à Erbil. Safin Hamed/AFP

La Russie accueillait hier des représentants du régime syrien et des opposants tolérés par Damas pour un nouveau round de négociations, qui devraient avoir lieu demain.
La rencontre intersyrienne « vise à créer des conditions favorables pour entamer des négociations substantielles du gouvernement syrien avec l'opposition dans les intérêts de l'obtention de l'accord national et du règlement politique de la crise en Syrie », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Selon une source au sein de la délégation gouvernementale syrienne, l'opposition s'est réunie seule hier et aujourd'hui avec les Russes, avant de rencontrer le régime demain sous la houlette de Moscou. La rencontre portera essentiellement sur des sujets humanitaires, faute d'avancées sur le plan politique depuis le premier volet de négociations qui s'était achevé en janvier sans résultat concret, estiment des analystes. Par ailleurs, « il s'agit de la première rencontre après la signature de l'accord-cadre américano-iranien et la première après la déclaration (du secrétaire d'État américain) John Kerry n'écartant pas le principe de négociations avec (Bachar el-) Assad », souligne le géopolitologue Karim Émile Bitar. « Dans ce contexte, on aurait pu espérer des avancées, mais tout indique qu'il n'y en aura guère », estime-t-il. L'accord-cadre sur le programme nucléaire iranien conclu la semaine dernière « ne devrait pas affecter les négociations. La position de la République islamique n'a pas changé sur la question syrienne », assure également à l'AFP Boris Dolgov, spécialiste du monde arabe à l'Institut des études orientales à Moscou. Commentant ces discussions, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé à faire preuve de patience. Fait notable, le Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), qui avait refusé de participer aux négociations en janvier, mais dont quelques membres s'y étaient rendus à titre personnel, a annoncé qu'il serait présent à ce deuxième volet. De son côté, la Coalition de l'opposition en exil adoubée par les Occidentaux a décliné pour la deuxième fois l'invitation de Moscou.

Église détruite
Sur le terrain, des combattants islamistes ont libéré hier soir quelque 300 civils kurdes qu'ils avaient enlevés plusieurs heures à un point de contrôle dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué des sources kurdes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Elles ont été libérées en échange de trois islamistes qui avaient été arrêtés auparavant par les forces kurdes à Afrine », a expliqué Nawaf Khalil, porte-parole du Parti de l'union démocratique (PYD) en Europe. Dans la province centrale de Hama, sept personnes ont été tuées et 28 autres ont été blessées par des bombardements du groupe jihadiste État islamique (EI), contre Salamiyé, une localité peuplée en majorité d'ismaélites.
La veille, des rebelles islamistes ont libéré 25 femmes et enfants en échange d'un chef militaire détenu par les forces du régime syrien, a indiqué hier l'OSDH. L'ONG a affirmé que les 10 enfants et 15 femmes originaires des localités chiites de la province septentrionale d'Alep étaient aux mains de l'armée des moujahidine.
Parallèlement, des combattants de l'EI ont détruit à l'explosif une église syrienne vieille de 80 ans le dimanche de Pâques dans la province de Hassaka, rapportait hier l'agence officielle de presse syrienne Sana. L'agence, qui ne fait pas mention de victimes, précise que l'édifice visé, l'église de la Vierge Marie, se trouve à Tel Nasri, une localité assyrienne située dans une zone où des milices chrétiennes et kurdes combattent les jihadistes de l'EI.
Enfin, en Irak, le Premier ministre Haider al-Abadi a relativisé hier les destructions commises à Tikrit, ville du nord du pays où les forces progouvernementales ont été accusées d'avoir incendié des bâtiments lors de la reprise de la ville aux jihadistes fin mars. Il n'a pas précisé qui avait mis le feu à ces bâtiments, ni quand. Mais des miliciens progouvernementaux ont admis avoir incendié volontairement des maisons dans d'autres zones reprises aux jihadistes. « Seulement 67 maisons (...) et quelque 85 magasins ont été incendiés, ce qui est un très petit nombre pour une ville comptant 100 000 habitants », a déclaré M. Abadi lors d'une conférence de presse à Erbil, la capitale de la province autonome du Kurdistan irakien. Mais pour protester contre ces agissements et les dénoncer, les autorités locales ont annoncé hier suspendre leurs activités et leurs fonctions administratives jusqu'à l'expulsion de ces milices, également appelées Forces de mobilisation populaire, selon la chaîne panarabe al-Arabiya. Pour rappel, l'ayatollah Ali al-Sistani, principal dignitaire de l'islam chiite en Irak, avait appelé de son côté les forces de sécurité et les milices alliées à « protéger et garder les biens des citoyens dans les zones qui ont été libérées ». Cela relève du « devoir religieux, national et moral », et « peut jouer un rôle crucial pour persuader ceux qui n'ont pas encore décidé de participer à la libération de leur région de le faire », avait-il estimé.

La Russie accueillait hier des représentants du régime syrien et des opposants tolérés par Damas pour un nouveau round de négociations, qui devraient avoir lieu demain.La rencontre intersyrienne « vise à créer des conditions favorables pour entamer des négociations substantielles du gouvernement syrien avec l'opposition dans les intérêts de l'obtention de l'accord national et du...

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