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Lifestyle - Dans la peau d’une femme

Lena Kelekian, l’art et le cœur

On lui doit le rayon de soleil permanent que sont devenus les bancs publics de Raouché, les arbres éternellement verts du tunnel de la place Sassine et bien d'autres œuvres du même genre. Mais Lena Kelekian n'est pas que cela. Elle mélange l'art et la science au point de faire exploser les couleurs, le concret et le spirituel, pour rendre les gens heureux autour d'elle. Une femme unique, qui a tout de la tornade, mais une tornade de bonne humeur et de joie de vivre. Chez elle, l'art est dans les gènes du côté de sa mère, pianiste anglaise, elle-même fille et petite-fille d'une peintre.

Du côté de son père, elle a pris le sens des affaires. Quant au goût de la science, il lui vient d'un ancêtre maternel. Tous ces dons l'ont poussée à entreprendre des études de géologie, tant elle aimait les roches. Mais, très croyante, elle s'est rapidement intéressée aux icônes, et c'est le père Antoine Lamens qui lui a suggéré d'utiliser les couleurs des minéraux pour les icônes. Elle s'est donc spécialisée dans ce domaine, allant même jusqu'à faire quatre ans d'études théologiques pour bien posséder son sujet. Pour Lena Kelekian, la religion et l'art sont des nourritures spirituelles, aussi importantes que les nourritures physiques.

Avec sa sœur Hilda, elles se sont distribué les rôles : l'une s'occupe des icônes, l'autre des parchemins coraniques. En 1992, elles ont fait leur première exposition et, depuis, le succès n'a cessé d'être au rendez-vous. Cela a commencé avec le Révérend Billy Graham qui leur a envoyé une lettre demandant une pièce de chacune pour les exposer dans un musée en Illinois, puis d'autres musées ont suivi. Les deux sœurs ont exposé dans le monde entier, et Lena Kelekian s'est rendue en Espagne, au Portugal, en Italie et en Grèce pour présenter ses icônes. Elle a même obtenu de nombreuses médailles dans ce domaine.

C'est au cours d'un voyage à Barcelone qu'elle découvre les fameux bancs d'Anthony Gaudi. Lorsque le maire lui confie que la ville reçoit chaque année 13 millions de touristes qui viennent voir les bancs qu'il a couverts de peinture, elle décide de faire la même chose dans son pays. Elle songe immédiatement aux bancs de Raouché où ses parents l'emmenaient quand elle était petite. Mais ce n'est qu'en 2000 qu'elle a pu concrétiser ce projet, les formalités administratives prenant du temps au Liban. Entre-temps, elle a remporté la compétition pour le tunnel de Sassine et, voyant ce projet, le Collège Haïgazian lui propose de concevoir un nouvel emblème, tout en lui demandant de coordonner son action avec l'ingénieur chargé du projet. Lena Kelekian se rend à la réunion à contrecœur.

Mais le destin est au rendez-vous. Le 2/2/2002 à 2h, elle épouse l'ingénieur Hagop Sulahian. Dans la foulée, l'ingénieur va se transformer en artiste et les deux époux vont fonder ensemble la société Meadows en 2007. Un livre entier ne suffirait d'ailleurs pas pour étaler la liste de leurs activités, notamment des expositions de peinture, l'organisation de biennales en Extrême-Orient, ainsi que des expositions pour les juniors dans le cadre des Jeux olympiques culturels.

En parallèle, elle s'est mise à la peinture abstraite, sans pour autant abandonner les icônes « qui sont mon âme ». C'est arrivé pendant la guerre de 2006, lorsque réfugiée à Boulogne (Metn) et inactive, elle a emprunté les pinceaux de ses neveux triplés pour s'occuper. Elle a envoyé un de ses dessins au comité des JO de Pékin. Comme il est sélectionné, elle s'empresse de le redessiner sur une grande toile et, depuis, elle n'a cessé d'accumuler les trophées et les médailles. Maintenant, elle prépare le show de l'exposition des enfants dans le cadre du sommet du prix Nobel qui doit se tenir à Atlanta en novembre. Chaque enfant devra à cette occasion signer une déclaration disant : « I want peace for my country ». Lena Kelekian est une artiste qui a du cœur.

 

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