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Liban - Conseil des ministres

Le Hezbollah baisse de tonalité et se contente d’un débat limité sur le Yémen

« Courage Monsieur le Premier ministre, nous savons votre souci de préserver l'unité des Libanais en ces circonstances délicates que nous traversons », ont dit les ministres du parti chiite à Tammam Salam.

Le Premier ministre Tammam Salam, souriant... Photo Ibrahim Tawil

Comme annoncé par le Hezbollah, le Conseil des ministres s'est ouvert hier dans la matinée sur les interventions des deux ministres du parti chiite, Hussein Hajj Hassan et Mohammad Fneich, pour critiquer la position du Premier ministre Tammam Salam au sommet arabe de Charm el-Cheikh, au cours du week-end écoulé. M. Salam s'était solidarisé avec la position arabe sur le Yémen, en favorisant « tout ce qui peut servir à protéger l'unité du pays » et en appuyant la création d'une force militaire arabe conjointe.
L'opposition du parti chiite, exprimée par la voix de plusieurs de ses responsables depuis lundi, à la position du Premier ministre, n'a donné lieu, à la table du Conseil des ministres, qu'à un débat limité, ce qui montre que le risque d'une implosion du cabinet est nul pour l'instant.


« Les deux ministres du Hezbollah ont été les seuls à exprimer leur opposition, et aucune partie, pas même les ministres du mouvement Amal, ne les a soutenus », rapporte une source ministérielle du 14 Mars.
Prenant la parole en premier, le ministre de l'Agriculture, Hussein Hajj Hassan, a parlé longuement de la situation au Yémen, critiquant notamment l'unanimité arabe « présumée » qui exclut l'Algérie, l'Irak, la Syrie et Oman. Il a également stigmatisé l'ingérence de l'Arabie saoudite dans un conflit yéménito-yéménite. En réaction, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a fait remarquer en substance que l'analyse de la situation au Yémen est hors de propos en réunion du Conseil des ministres libanais. Il a appelé à porter l'attention plutôt sur la politique intérieure et « les moyens de préserver l'union nationale et de distancier le cabinet des polémiques liées aux développements régionaux ».
Intervenant dans le débat, le ministre d'État Mohammad Fneich a réitéré les propos qu'il tenait depuis deux jours : « La position adoptée par le Premier ministre n'est pas celle du gouvernement ni des ministres réunis, puisqu'elle n'a pas fait l'objet d'un débat préalable en Conseil des ministres. »
Répondant alors aux deux ministres du Hezbollah, le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a lancé, laconique : « Comme c'est facile pour vous de parler, à l'heure où l'Iran met la région à feu et à sang. » Il a souligné en outre que la politique de Téhéran transformait le conflit israélo-arabe en conflit arabo-arabe.

 

(Lire aussi : « L'Iran sème le chaos, la corruption et la destruction », accuse Siniora)

 

Déclaration de confiance
Le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a rejeté pour sa part « la logique des deux croissants chiite et sunnite », faisant remarquer que « leur union produit l'étoile de David ». À cette affirmation, « les ministres du Hezbollah sont restés silencieux », selon la source du 14 Mars.
Par ailleurs, tous les ministres, à l'exception des deux ministres du Hezbollah, se sont solidarisés avec le chef du gouvernement. Même le ministre Ali Hassan Khalil (Amal) s'est contenté d'indiquer que le débat ne doit pas dépasser le cadre du Conseil.
En somme, il était clair hier que le Hezbollah n'avait pas l'intention d'attiser le débat ni de lui donner une portée susceptible de menacer la survie du gouvernement.
Pour le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, « toutes les parties ont intérêt à maintenir le gouvernement en place et il n'y a pas lieu de craindre pour sa continuité ». Il a révélé en outre que les deux ministres du Hezbollah n'ont critiqué le discours de Tammam Salam que partiellement. Ils lui ont même dit : « Courage Monsieur le Premier ministre, nous savons votre souci de préserver l'unité des Libanais en ces circonstances délicates que nous traversons. »


Le procès-verbal de la réunion, dont a donné lecture le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a rapporté les propos du Premier ministre. Ce dernier a indiqué avoir « exprimé la position du Liban en faveur de la solidarité arabe, et du renforcement de ses rapports avec les pays du Golfe et l'Arabie saoudite, et surtout le souci du Liban de se distancier des axes et des conflits arabes ». Le débat en Conseil des ministres s'est achevé par « la déclaration par toutes les parties de la confiance portée au Premier ministre et leur souci d'assurer la continuité du gouvernement, dans l'intérêt du pays », selon le compte rendu de la réunion.
Celle-ci s'est étalée hier sur trois heures, en l'absence des ministres Boutros Harb et Rony Araiji. Elle a conduit à trois décisions, la principale étant la nomination de Fouad Fleifel au poste de secrétaire général du Conseil des ministres. M. Fleifel succède à Souheil Bouji.


Notons enfin que le Premier ministre a présidé dans l'après-midi une réunion de la cellule de crise chargée de suivre l'affaire des militaires otages, à laquelle ont pris part les ministres Samir Mokbel, Ali Hassan Khalil, Waël Bou Faour, Nouhad Machnouk et Achraf Rifi, ainsi que le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, et le secrétaire général du Conseil national de la défense, le général Mohammad Kheir.
Le Premier ministre a également reçu la secrétaire d'État adjointe américaine pour les Affaires des réfugiés et de l'immigration, Anne Richard, en présence de l'ambassadeur des États-Unis, David Hale.

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Comme annoncé par le Hezbollah, le Conseil des ministres s'est ouvert hier dans la matinée sur les interventions des deux ministres du parti chiite, Hussein Hajj Hassan et Mohammad Fneich, pour critiquer la position du Premier ministre Tammam Salam au sommet arabe de Charm el-Cheikh, au cours du week-end écoulé. M. Salam s'était solidarisé avec la position arabe sur le Yémen, en favorisant...

commentaires (3)

ils se sont calmer, a coz justement de l'accord qui vient d'etre signer sur le nucléaire !!(qu'ils savaient qu'il allait etre signer) maintenant reste a savoir si l'accord sera final si oui que se passera t il pour les "plus royalistes que le roi?

Bery tus

21 h 49, le 02 avril 2015

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Commentaires (3)

  • ils se sont calmer, a coz justement de l'accord qui vient d'etre signer sur le nucléaire !!(qu'ils savaient qu'il allait etre signer) maintenant reste a savoir si l'accord sera final si oui que se passera t il pour les "plus royalistes que le roi?

    Bery tus

    21 h 49, le 02 avril 2015

  • Obligé, étant donné sa mouise en sa sœur-syrie !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 43, le 02 avril 2015

  • Si le Hezbollah baisse le ton c'est a cause des revers que la politique de l'Iran, sa maîtresse, a subi ces dernières semaines. Sinon vous pouvez être sur que rien ne les auraient fait taire. A leur place j;aurais commence a penser pour l’après l'Iran et l’après après l'Iran.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 18, le 02 avril 2015

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