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Moyen Orient et Monde - Analyse

Riyad « frustré » du désengagement US dans la région ?

Le président américain, Barack Obama, et le roi Salmane, dirigeant actuel d’Arabie saoudite. Saul Loeb/AFP/Getty

Inquiète du rapprochement entre les États-Unis et l'Iran, l'Arabie saoudite a pris les choses en main pour défendre ses intérêts en dirigeant depuis une semaine la campagne militaire contre des rebelles chiites au Yémen, son arrière-cour. « L'indifférence de l'Amérique devant les inquiétudes saoudiennes et l'intérêt croissant des États-Unis à coopérer avec l'Iran » font partie des multiples raisons qui ont poussé Riyad à envoyer ses avions bombarder le Yémen, estime Anoush Ehteshami, professeur de relations internationales à l'Université de Durham. « L'escalade rapide du conflit reflète l'anxiété du Golfe par rapport aux négociations nucléaires avec l'Iran », souligne aussi Jane Kinninmont, spécialiste du Moyen-Orient à l'institut Chatham House à Londres.


« Les Saoudiens sont arrivés à la conclusion que personne ne viendrait à leur secours si l'Iran prenait pied au Yémen et établissait un Hezbollah yéménite dans le but de pratiquer une diplomatie coercitive », explique quant à lui Hasan Barari, professeur de relations internationales à l'Université du Qatar. Riyad est aussi « frustré » par ce qui est perçu par de nombreux Arabes comme « un désengagement américain de la région », ajoute cet expert. Les monarchies du Golfe se sont ainsi senties abandonnées pendant les quatre premières années du conflit syrien par Washington, qui n'a pas agi de manière décisive pour évincer le président Bachar el-Assad. Et dans la dernière ligne droite des négociations sur le dossier nucléaire iranien, les Saoudiens sont devenus « beaucoup plus nerveux » devant la perspective de voir « l'Amérique se détourner du monde arabe en se focalisant sur l'Iran », explique M. Ehteshami. L'Arabie saoudite veut parallèlement « envoyer un message clair à l'Iran selon lequel il fait face à une riposte des puissances régionales », dit Mme Kinninmont.

 

« Finie l'Arabie prudente »
L'intervention au Yémen démontre également que le nouveau roi Salmane, qui a accédé au trône saoudien fin janvier, est prêt à prendre des décisions majeures pour protéger les intérêts saoudiens. « La perception traditionnelle d'une Arabie saoudite prudente, agissant en coulisses, est de plus en plus dépassée. L'Arabie saoudite est maintenant dans un rôle proactif dans la région », relève M. Ehteshami.
L'alliance formée par l'Arabie saoudite et cinq autres monarchies du Golfe est la première à opérer en dehors du commandement de Washington ou de l'Otan, bien qu'un responsable diplomatique du Golfe ait déclaré que les participants cherchaient actuellement à obtenir une caution internationale.
« Nous travaillons pour obtenir une résolution de l'Onu, comme celle sur le Mali », adoptée après l'entrée en action des forces françaises en 2013, a précisé ce responsable.
Selon Jane Kinninmont, l'Iran n'a pas beaucoup d'options car il « ne veut pas sacrifier les négociations nucléaires sur l'autel du Yémen qui n'occupe pas une position centrale pour ses intérêts ». Sa « stratégie consistera à continuer à utiliser des intermédiaires. Les houthis sont pour eux des intermédiaires parfaits », conclut Anoush Ehteshami.

 

 

Inquiète du rapprochement entre les États-Unis et l'Iran, l'Arabie saoudite a pris les choses en main pour défendre ses intérêts en dirigeant depuis une semaine la campagne militaire contre des rebelles chiites au Yémen, son arrière-cour. « L'indifférence de l'Amérique devant les inquiétudes saoudiennes et l'intérêt croissant des États-Unis à coopérer avec l'Iran » font partie...

commentaires (4)

LES DÉCULOTTAGES PERC(S)ÉS... OU LE DÉCULOTTAGE MASTODONTIEN ? IL RESTE À VOIR ! ENTRETEMPS LES OCCICONS VOYAGENT... SOURIANT AVEC HÉBÉTUDE... SUR LA BARQUE PERC(S)ÉE...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 16, le 03 avril 2015

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Commentaires (4)

  • LES DÉCULOTTAGES PERC(S)ÉS... OU LE DÉCULOTTAGE MASTODONTIEN ? IL RESTE À VOIR ! ENTRETEMPS LES OCCICONS VOYAGENT... SOURIANT AVEC HÉBÉTUDE... SUR LA BARQUE PERC(S)ÉE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 16, le 03 avril 2015

  • Les frustrations des bensaouds seront immenses , pas seulement pour ce que leur reserve leur allie indefectible yanky ( hahahaha) , mais pour ce ue va lui flanquer dans la patae la Nouvelle Puissance Regionale . Devrai je la nommer ? Pas besoin .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 35, le 02 avril 2015

  • "Riyad « frustré » du désengagement US." ! Comme c'est drôle ! Mais ce n'est, entre eux, qu'un simple jeu de rôles.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 51, le 02 avril 2015

  • Tout est dit dans la dernière phrase: "l'Iran ne veut pas sacrifier les négociations nucléaires sur l'autel du Yémen.... Sa stratégie consistera à utiliser des intermédiaires... ". D'un il est clair que l'Iran a besoin de l'accord avec l'occident pour s'en sortir de la mouise économique dans laquelle elle s'est mise. De deux, elle est prête a vendre ses allies si nécessaire pour ses intérêts et donc elle s'en fout de ces gens la et de leur avenir. Est-ce ce que Hassouna projette pour les Libanais Chiites qui lui sont assujettis? Le Hezbollah pourra-t-il supporter politiquement ce qui risque d'arriver lorsque Bachar chutera? Il est a mi-chemin de la catastrophe et ni les frappes occidentales ni les armes de Poutine et surtout pas les voyous du parti de Dieu et des pasdarans ne semble arrêter sa chute. Je leur souhaite bien du plaisir!

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 32, le 02 avril 2015

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