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Moyen Orient et Monde - Syrie/Irak

L’EI pénètre pour la première fois à Damas

Le groupe jihadiste s'empare du camp palestinien de Yarmouk.

En décembre 2012, des habitants du camp de Yarmouk à Damas revenant chez eux après avoir fui les combats. Carole Alfarah/AFP

L'État islamique (EI) a pénétré hier pour la première fois à Damas, en s'emparant d'une grande partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk.
Lors d'un assaut éclair, les jihadistes de l'EI se sont emparés de la majorité du camp qui se trouve dans un quartier du sud de la capitale syrienne, a affirmé à l'AFP le directeur des affaires politiques de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) en Syrie, Anouar Abdel Hadi, en faisant état de la poursuite de combats dans certains secteurs entre jihadistes et groupes armés palestiniens. « Les combattants de l'EI se sont emparés de la plus grande partie du camp et sont arrivés à l'hôpital Palestine et la rue 15, au centre », a expliqué le responsable de l'OLP.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a expliqué que les jihadistes s'y étaient infiltrés à partir de la localité rebelle Hajar al-Aswad, contiguë au camp. Selon cette ONG, l'armée bombarde avec l'artillerie et l'aviation le camp et Hajar al-Aswad. D'après un militant du camp, l'EI a lancé l'assaut après l'arrestation de deux de ses membres dans le camp soupçonnés d'implication dans le meurtre d'un responsable du Hamas palestinien, un assassinat imputé à l'EI. Selon le militant et l'OSDH, le groupe qui tente de résister à l'EI dans le camp est celui des « Phalanges Aknaf Beit al-Maqdess », proche du Hamas.
C'est la première fois que l'organisation jihadiste, qui contrôle depuis 2013 de vastes régions du nord syrien, pénètre dans la capitale syrienne. Le camp, situé à environ sept km du centre de Damas, est le plus grand camp palestinien de Syrie. Il comptait 160 000 habitants syriens et palestiniens avant le début du conflit en mars 2011, contre seulement 18 000 actuellement. En février 2014, des groupes rebelles syriens s'en étaient retirés à l'issue d'un accord avec les groupes armés palestiniens antirégime. Depuis, l'armée l'assiégeait et les habitants souffraient de pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments.

Combats près de la Jordanie
Dans le sud du pays, des combats opposaient hier dans un secteur proche des groupes rebelles à l'armée aux abords du dernier poste-frontière avec la Jordanie, appelé Nassib par la Syrie et Jaber par la Jordanie, selon l'OSDH. Aidés par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, les groupes rebelles ont pris hier ce dernier point de passage frontalier avec la Jordanie qui était encore aux mains des forces du régime syrien, d'après l'OSDH. L'armée tentait de les repousser avec des raids de son aviation larguant des barils d'explosifs, principal atout du régime dans sa guerre contre les insurgés. C'est par ce poste-frontière, fermé hier par Amman, que passent toutes les marchandises produites dans le secteur gouvernemental, à destination de la Jordanie puis du Golfe.

Tikrit « libérée »
En Irak, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a affirmé hier sa détermination à « libérer chaque centimètre » contrôlé par l'EI en célébrant à Tikrit la reprise de cette ville aux jihadistes. Un grand drapeau irakien à la main, M. Abadi a visité une partie sécurisée du centre de Tikrit, se mêlant aux soldats ayant mené l'assaut depuis un mois. Pendant ce temps, les forces gouvernementales ont continué hier à sécuriser la ville en traquant les derniers jihadistes. « Les forces de sécurité irakiennes contrôlent 95 % de la cité » mais il y a encore « des affrontements sporadiques », a affirmé un colonel. « Il reste des tireurs embusqués et de nombreux bâtiments sont piégés », a précisé Karim al-Nouri, un responsable de la milice chiite Badr, qui a joué un rôle majeur dans l'offensive.

L'État islamique (EI) a pénétré hier pour la première fois à Damas, en s'emparant d'une grande partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk.Lors d'un assaut éclair, les jihadistes de l'EI se sont emparés de la majorité du camp qui se trouve dans un quartier du sud de la capitale syrienne, a affirmé à l'AFP le directeur des affaires politiques de l'OLP (Organisation de...

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