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Moyen Orient et Monde - Conflit

Le ministre yéménite des AE appelle la coalition à envoyer des forces au sol

Des dizaines de tués dans des combats et des bombardements ; le CCG discute de sanctions avec Moscou.

Des partisans des combattants houthis ont manifesté hier à Sanaa pour protester contre l’opération militaire saoudienne. Mohammad Huwais/AFP

Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ryad Yassine, réfugié à Riyad, a appelé hier la coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui combat des rebelles chiites au Yémen à y envoyer des forces au sol.
« Oui, je demande ça, car je pense qu'à un moment, les raids aériens seront inefficaces », a affirmé M. Yassine dans un entretien à l'AFP, une semaine après le déclenchement de frappes contre des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, qui ont pris le contrôle de vastes territoires au Yémen. M. Yassine a affirmé qu'il y aurait certainement « moins de pertes civiles » si la coalition envoyait des troupes au sol et que la principale raison ayant motivé sa proposition était liée à la nécessité de faire entrer de l'aide humanitaire au Yémen. « Je suggère de commencer le plus vite possible », a-t-il dit, ajoutant à propos des organisations humanitaires : « Nous n'avons pas un endroit sûr depuis lequel elles peuvent opérer. »
Selon une source diplomatique occidentale, une opération terrestre serait « très, très difficile et compliquée » à monter, en raison du terrain montagneux qui caractérise le nord du Yémen, où les houthis sont très à l'aise. Mais Ryad Yassine a estimé que des troupes pourraient arriver par le Sud, vers la ville portuaire d'Aden, qui pourrait assez facilement être sécurisée et pourrait servir de base aux organisations humanitaires.
L'appel de M. Yassine a coïncidé avec des déclarations alarmistes de l'Onu et d'ONG qui se sont inquiétées du fait que des civils en nombre croissant figuraient parmi les victimes de bombardements aériens et qu'une crise humanitaire se profilait à l'horizon.

Bombardements et combats
Ainsi, hier, au moins 37 civils ont été tués et 80 ont été blessés dans le bombardement, à l'origine indéterminée, d'une laiterie de l'ouest du Yémen, selon le gouverneur de Hodeida, Hassan Ahmad al-Haï. Les circonstances exactes de ce bombardement restent imprécises. Des témoins ont affirmé que des houthis avaient tiré des obus en direction de l'usine après que leur position a été visée par un raid aérien de la coalition. D'autres, au contraire, ont indiqué que la laiterie avait été touchée par un missile tiré par un avion.
Le bombardement de Hodeida a coïncidé avec une intensification ces dernières heures des raids de la coalition, notamment à Aden. L'aviation et la marine ont bombardé des positions rebelles dans ce grand port du Sud, après une nuit de raids contre de nombreux autres objectifs, notamment dans la capitale Sanaa. Le principal objectif à Aden était un complexe de l'administration provinciale à Dar Saad, à l'entrée nord de la ville, dont s'étaient emparés les houthis, a indiqué à l'AFP un officier resté loyal au président Hadi. Il a évoqué de « nombreux morts et blessés » parmi les houthis, tout en se disant incapable d'avancer un bilan précis.
En outre, au moins 19 personnes ont péri hier dans des affrontements à Aden, ont rapporté des responsables. Des combattants rebelles ont avancé vers le quartier de Khor Maksar, déclenchant des combats avec des habitants et des supplétifs de l'armée formant les « Comités populaires », ont rapporté ces sources.
Sur le plan diplomatique, les pays du Golfe menaient hier d'intenses discussions avec la Russie et les autres membres permanents (Chine, États-Unis, France et Royaume-Uni) du Conseil de sécurité et la Jordanie, sur un projet de résolution visant à imposer des sanctions économiques et un embargo sur les armes au Yémen. La résolution viserait aussi à relancer le dialogue politique dans le pays, rompu depuis que les houthis ont lancé une offensive dans le pays, forçant le président Abd Rabbo Mansour Hadi à se réfugier en Arabie saoudite. Pour autant, le CCG ne cherche pas à faire adopter une résolution pour soutenir l'opération militaire saoudienne qui est, selon lui, légale, car elle répond à une demande du président Hadi, ont expliqué des diplomates.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ryad Yassine, réfugié à Riyad, a appelé hier la coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui combat des rebelles chiites au Yémen à y envoyer des forces au sol.« Oui, je demande ça, car je pense qu'à un moment, les raids aériens seront inefficaces », a affirmé M. Yassine dans un entretien à l'AFP, une semaine après le déclenchement...

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