Rechercher
Rechercher

Liban - Congrès

« L’Iran sème le chaos, la corruption et la destruction », accuse Siniora

Lors d'une intervention à Abou Dhabi, le chef du bloc du Futur a lancé une attaque en règle contre la tentative de mainmise de Téhéran sur la région.

Pour l’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, il est impossible « d’ignorer les implications de la mainmise de l’Iran sur l’Irak, la Syrie et le Liban, ainsi que la multiplication des ingérences iraniennes dans la région arabe ».

Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a souhaité hier que l'« unité arabe, qui s'est concrétisée autour de l'opération Tempête de la fermeté au Yémen, constitue un premier pas vers une prise de position à même de sortir la nation arabe de son apathie et de mettre fin à la régression ».
M. Siniora, qui s'exprimait à Abou Dhabi dans le cadre de la cérémonie d'ouverture du XXe Congrès du Centre émirati pour les études stratégiques et la recherche, a rejeté sur les États-Unis et l'absence d'unité chez les Arabes la responsabilité des conflits dans la région.
L'ancien Premier ministre a mis l'accent sur la nécessité de rendre au monde arabe son poids et sa présence de manière à « trouver un équilibre stratégique » qui empêcherait ultimement « les grandes puissances et d'autres pays de la région d'exporter leur conflit sur notre terre ». Il a estimé que tout le Moyen-Orient se trouve actuellement dans une situation confuse à tous les niveaux, face notamment « à une nouvelle composante, encore plus dangereuse, qui est la montée de l'extrémisme au nom de l'islam ».
Sans vouloir remonter à la création de l'État d'Israël en 1948, Fouad Siniora a fait assumer la responsabilité de cette situation à l'invasion américaine de l'Irak en 2003, « la tragédie qui a frappé de fond en comble le système régional au Proche-Orient », compte tenu du rôle historique et géostratégique de l'Irak dans la région. Au lieu d'édifier l'État, comme ils avaient promis de le faire, et de changer le mode de gouvernement comme en Allemagne ou au Japon, « les Américains (...) ont détruit l'État irakien (...) et ont laissé le pays s'enliser dans une guerre civile non déclarée, qu'ils n'ont pas manqué d'alimenter ». Avec le retrait des troupes américaines en 2010-2011, le pays basculait entre les mains de l'Iran, et l'extrémisme sunnite gagnait en ampleur, non plus sous le slogan de la libération du territoire de l'occupation américaine, mais de « la protection des droits des sunnites face à l'invasion sectaire iranienne, jusqu'à la création d'un État meurtrier au nom de l'islam, connu aujourd'hui sous le nom de Daech (EI, État islamique) », a ajouté M. Siniora.

La mainmise iranienne
Pour le député de Saïda, il est impossible « d'ignorer les implications de la mainmise de l'Iran sur l'Irak, la Syrie et le Liban, ainsi que la multiplication des ingérences iraniennes dans la région arabe ». Cela s'est fait, a-t-il dit, « à travers le rapt par Téhéran de la cause palestinienne, ainsi que sous le slogan de la défense de l'islam, ou encore la domination de l'Irak et les tentatives de domination de la Syrie, du Liban et du Yémen ». L'Iran a exploité à cette fin « des politiques pour exporter la révolution iranienne, à travers (...) l'élargissement du contexte de la wilayat el-faqih, qui dépasse les frontières nationales (...) », a-t-il souligné.
Fouad Siniora a ensuite évoqué, depuis 2007, toutes les tentatives iraniennes d'étendre son influence dans la région, notamment avec le contrôle par le Hamas de la bande de Gaza, la tentative de Fateh el-Islam d'établir un émirat sunnite à Tripoli à partir du camp de Nahr el-Bared, ou l'invasion par le Hezbollah de Beyrouth, en mai 2008.
« Quand la révolution en Syrie a éclaté contre le régime Assad en 2011, le Hezbollah et les milices du régime de Nouri al-Maliki ont couru au secours de ce dernier pour réprimer la révolution du peuple syrien et cela dure depuis quatre ans maintenant. En 2014, les jihadistes de l'EI ont pris deux provinces syriennes, puis ont pris d'assaut al-Anbar, Diyala, Salaheddine puis Mossoul en Irak avec une rapidité surprenante et pour des objectifs suspects. La même année, et presque simultanément, les houthis (chiites) ont envahi les principales villes du Yémen, et tentaient encore de prendre possession d'autres provinces centrales et d'Aden », a-t-il ajouté.
Passant ensuite en revue chacun des acteurs régionaux, le chef du bloc du Futur a une fois de plus accusé Téhéran d'ingérence dans les affaires internes de l'Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen et ses responsables de « se vanter » d'avoir établi leur contrôle sur les capitales de ces pays. « L'Iran est une puissance qui sème le chaos, la corruption et la destruction », a-t-il souligné. « La destruction est celle des institutions et de l'État, la corruption se fait par la déconstruction des sociétés sur des bases sectaires et ethniques et la destruction par l'alimentation des conflits et des guerres qui ébranlent l'homme, l'histoire, la culture et le patrimoine », a noté M. Siniora.
En conclusion de son exposé, Fouad Siniora a estimé que « les Arabes et les musulmans modérés sont les seuls à même de vaincre les forces de l'extrémisme dans la région ». Il a par ailleurs plaidé en faveur de l'établissement dans les pays arabes d'un État civil garant du respect des droits de tous les citoyens et de tous les groupes ethniques et religieux, qui garantirait l'accès des « modérés » au pouvoir.
Il a enfin appelé à ne pas se détourner des dossiers essentiels, notamment la crise palestinienne, en faveur d'affaires secondaires. « Parvenir à une solution à la cause palestinienne est une nécessité pour fermer la plaie palestinienne, une condition qui ouvrirait la voie à une amélioration des relations entre Arabes et musulmans de différentes nations, mais aussi entre les Arabes et l'Occident », a-t-il conclu.

Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a souhaité hier que l'« unité arabe, qui s'est concrétisée autour de l'opération Tempête de la fermeté au Yémen, constitue un premier pas vers une prise de position à même de sortir la nation arabe de son apathie et de mettre fin à la régression ».M. Siniora, qui s'exprimait à Abou Dhabi dans le cadre de la cérémonie d'ouverture du XXe...

commentaires (2)

L'IRAN LES CULTIVE ET LES AUTRES LES CUEILLENT...

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 18, le 03 avril 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • L'IRAN LES CULTIVE ET LES AUTRES LES CUEILLENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 18, le 03 avril 2015

  • IL EST COURAGEUX LE PATRIOTE SINIORA. IL PARLE VRAI. COMMENT ÇA SE FAIT QUE LE HEZBOLLAH LE LAISSE VIVANT ?????? DEPUIS ?????? ET DEVANT LES YEUX DE BACHAR ?????

    Gebran Eid

    13 h 15, le 02 avril 2015

Retour en haut