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Lifestyle - Papilles

Jocelyne Gemayel Tchopourian, de l’industrie automobile à la glace artisanale

Son métier fait le bonheur de tous les enfants et pourtant, c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle a choisi cette nouvelle carrière : Jocelyne Gemayel Tchopourian est marchande de glace.
« J'ai quitté mon boulot aux horaires trop longs à la naissance de mon premier enfant. J'ai voulu monter ma propre entreprise. Serge, mon mari, m'a rebattu les oreilles durant des mois : fais de la glace, j'adore la glace, raconte Jocelyne. À plusieurs reprises, alors que j'avais déjà commencé à travailler et que je perdais courage, il me répétait : Il n'y a aucun problème à baisser les bras, mais s'il te plaît donne tes recettes à quelqu'un car je veux manger de la glace. »


Rien ne prédestinait Jocelyne à devenir un artisan glacier, rien ne la prédestinait non plus à travailler dans une entreprise spécialisée dans l'assemblage et la fabrication de camions, mais cette femme menue, qui n'a certainement pas le physique de l'emploi, aime relever les défis et se remettre souvent en question. Deux qualités nécessaires à la réussite.


Discrète, drôle, sportive, avec un caractère bien trempé, elle s'est spécialisée en informatique de gestion à l'Université Saint-Joseph. Après quelques années dans ce domaine, elle saisit une opportunité : l'entreprise Carrosserie Abillama, firme spécialisée dans l'assemblage des gros camions, cherchait un cadre. « J'ai pris ce travail comme un défi. Je négociais avec les fournisseurs les suspensions, les pneus, et les phares... Je pense que certaines choses étaient plus faciles pour moi parce que j'étais une femme dans un milieu d'hommes. Je n'étais pas la seule. Il y avait aussi la copropriétaire de l'entreprise, raconte-t-elle. Je travaillais de 8 heures à 18 heures. Les horaires étaient longs. Je ne pouvais plus continuer avec la naissance de mon premier enfant », précise-t-elle.


Quelques mois de congé suffisent pour la décider : elle préparera de la glace. C'est ainsi qu'elle s'embarque pour deux mois en Italie afin d'apprendre la fabrication du Gelato italiano, puis au Canada pour un stage de deux semaines. « J'ai appris les techniques de fabrication de la glace avec tous les produits naturels, la composition des produits, du sucre au lait, en passant par les fruits... tout était nouveau pour moi », se souvient-elle. À peine rentrée au Liban, elle se lance sur le marché en fabriquant dans un premier temps du Merry Cream. Durant deux ans, elle vendra le produit en été dans diverses stations balnéaires. L'entretien des machines n'étant pas simple et le travail contraignant, elle prend alors un atelier à Bsalim et se lance dans la fabrication de la glace italienne, qu'elle livre à de nombreux restaurants, en créant ses propres recettes : glace aux marrons glacés, au Nutella, au caramel salé... la liste, sur laquelle figurent également tous les parfums classiques, est bien longue. « Vous ne trouverez jamais chez moi une glace au Bubble Gum ! Je ne travaille qu'avec les produits naturels », précise-t-elle.


En 2011, elle ouvre enfin sa propre Gelateria à Achrafieh, qu'elle baptise Orso Bianco.
Depuis, Jocelyne travaille aussi les décorations. Ses esquimaux glacés au chocolat ont des formes de cœur, de rondelle, de visage, relevés de noisettes et d'amandes. Assez pour tenter les enfants de 7 à 77 ans, notamment ses propres enfants, et surtout son mari qui consomme pratiquement tous les jours de la glace depuis un peu plus de six ans !

 

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Son métier fait le bonheur de tous les enfants et pourtant, c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle a choisi cette nouvelle carrière : Jocelyne Gemayel Tchopourian est marchande de glace.« J'ai quitté mon boulot aux horaires trop longs à la naissance de mon premier enfant. J'ai voulu monter ma propre entreprise. Serge, mon mari, m'a rebattu les oreilles durant des mois : fais de la...

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