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À La Une - Irak

Tikrit "libérée", Bagdad déterminé à poursuivre l'offensive antijihadistes

"Les forces de sécurité irakiennes contrôlent 95% de la cité" mais il y a encore "des affrontements sporadiques".

A Tikrit, les forces gouvernementales ont continué mercredi à sécuriser la ville en traquant les derniers irréductibles jihadistes. AFP PHOTO / AHMAD AL-RUBAYE

Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a affirmé mercredi sa détermination à "libérer chaque centimètre" contrôlé par le groupe Etat islamique (EI), en célébrant à Tikrit la reprise de cette ville aux jihadistes.

Un grand drapeau irakien à la main, M. Abadi a visité une partie sécurisée du centre de Tikrit, se mêlant aux soldats ayant mené l'assaut depuis un mois. Le Premier ministre avait proclamé mardi la "victoire" de Tikrit comme une "étape majeure" dans la campagne lancée par Bagdad pour reconquérir les pans entiers du territoire contrôlés par l'EI depuis l'été dernier.

A Tikrit, les forces gouvernementales ont continué mercredi à sécuriser la ville en traquant les derniers irréductibles jihadistes.
"Les forces de sécurité irakiennes contrôlent 95% de la cité", mais il y a encore "des affrontements sporadiques", a affirmé un colonel. "Il reste des tireurs embusqués et de nombreux bâtiments sont piégés", a précisé Karim al-Nouri, un responsable de la milice chiite Badr, qui a joué un rôle majeur dans l'offensive. Une fusillade a ainsi opposé des membres d'une milice chiite à des jihadistes dans le quartier de l'université, dans le nord de la ville.

 

(Lire aussi : Ban Ki-moon appelle à Bagdad à davantage d'aide pour les déplacés)

 

Présent à Tikrit, le ministre de l'Intérieur, Mohammed Salem al-Ghaban, a indiqué que des jihadistes avaient essayé de traverser le fleuve Tigre à l'est de la ville. Ils ont également lancé une attaque depuis un repaire dans la montagne, afin de tenter de dégager une voie de sortie pour les combattants fuyant Tikrit, selon un commandant d'une unité paramilitaire.
L'autre préoccupation des forces gouvernementales est de nettoyer la ville de tous les pièges laissés par l'EI. Elles ont découvert jusqu'à présent 185 bâtiments piégés et 900 engins explosifs dissimulés dans les rues, selon le ministre de l'Intérieur. Des équipes de fonctionnaires ont été également déployées pour nettoyer les débris et restaurer les services de base comme l'électricité, endommagés par les combats.

 

(Lire aussi : Il faudra des "sacrifices majeurs" pour reprendre Tikrit)

 

'Nous arrivons'

Les autorités ont déjà fixé les prochains objectifs, en particulier la reconquête de Mossoul, la deuxième ville du pays devenue le fief de l'EI en Irak. "Nous arrivons, Anbar. Nous arrivons Ninive!", a lancé le ministre de la Défense Khaled al-Obaidi, en faisant référence à deux provinces largement contrôlées par les jihadistes. Son ministère avait affirmé la veille que la prise de Tikrit n'était "que le point de départ pour le lancement de l'opération de libération de la province de Ninive", dont Mossoul est le chef-lieu.

Pour l'EI, la perte de Tikrit, une ville à majorité sunnite qui fut le bastion de l'ancien dictateur Saddam Hussein, va renforcer l'isolement de Mossoul. Les forces gouvernementales vont pouvoir pousser à partir du sud, tandis que les combattants kurdes s'y rapprocheront de l'est notamment.

Mais la reprise de Mossoul devrait se révéler plus difficile à mener à bien que celle de Tikrit, dix fois moins peuplée, avertissent des experts. La bataille de Tikrit a été facilitée par le fait qu'une grande partie de sa population, estimée à 200.000 avant la guerre, avait quitté la ville, selon l'expert Zaid al-Ali. Or "Mossoul est toujours très peuplée, ce qui rendra les choses bien plus compliquées", a-t-il précisé.

 

(Lire aussi : Téhéran annonce la mort de deux de ses soldats par un drone américain en Irak)

 

Tension Iran/Etats-Unis

Aucune information n'a été donnée sur le nombre de jihadistes tués, blessés ou capturés et le gouvernement n'a pas fourni de bilan depuis le début de l'offensive, le 2 mars, sur Tikrit. Cette opération a été présentée comme la plus importante engagée pour reconquérir le terrain perdu au cours de la fulgurante offensive lancée en juin 2014 par l'EI.

Elle a mis en évidence le rôle important joué par l'Iran dans son soutien des "Unités de mobilisation populaire", composées essentiellement de milices chiites et de volontaires. Elles ont été en premières lignes durant les premières semaines de l'offensive, provoquant l'embarras des Etats-Unis. Ces derniers ont finalement accepté, à la demande de M. Abadi, de bombarder des positions de l'EI à Tikrit après avoir exigé qu'un rôle plus important soit donné aux forces gouvernementales. Les milices chiites se sont alors mises en retrait, avant de repartir à l'assaut la semaine dernière.

Des ONG ont exprimé leurs craintes que les combattants chiites ne cherchent à se venger sur la population civile dans les zones reprises à majorité sunnite. L'envoyé spécial de l'Onu en Irak, Jan Kubis, a réitéré son appel à la protection des civils, dont "la sécurité doit être assurée conformément aux principes des droits humains fondamentaux".

 

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