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Économie - Liban - Transport aérien

La MEA se dote d’un centre de formation à vocation régionale

La compagnie aérienne nationale a inauguré un centre de formation des pilotes qui, si la conjoncture le permet, pourrait se transformer en académie des métiers de l'aviation dont le rayonnement dépasserait largement le Liban.

Le simulateur CAE 7000X sera d’abord utilisé pour les besoins d’une formation initiale et continue des pilotes de la MEA.

La compagnie Middle East Airlines (MEA) a inauguré en mars un nouveau centre de formation des pilotes dans lequel elle a investi quelque 75 millions de dollars. Financé en partie par un emprunt de 60 millions de dollars à des conditions préférentielles, ce projet sert une véritable ambition régionale de la compagnie aérienne libanaise. « L'objectif va au-delà de la création d'un centre pour les pilotes de la MEA. Nous voulons devenir une véritable académie pour tous les métiers de l'aviation », annonce à L'Orient-Le Jour son président, Mohammad el-Hout, qui se refuse cependant à détailler son modèle économique. Les nouvelles installations s'étendront sur 14 000 m² de terrains appartenant à la compagnie, dont le capital est détenu par la Banque du Liban. Les travaux confiés à Khatib et Alami coûteront autour de 45 millions de dollars.
« Avec cette académie, la MEA veut tourner une page de son histoire marquée par le vol du simulateur B707 par l'armée israélienne en 1982 », s'émeut M. Hout dont le projet part d'un constat : la demande de formation est en progression constante dans le monde, étant donné la croissance exponentielle du secteur aérien, alors que l'offre ne suit pas au même rythme. Pour les pilotes par exemple, l'obligation est d'effectuer une session de quatre heures sur ce type d'installation chaque six mois. La formation ne se limite pas à ce type de mises à niveau récurrentes. Pour les pilotes, la palette est large. Le centre pourra proposer des modules pour le passage d'un modèle d'avion à un autre. Mais aussi assurer une bonne partie de la formation de base des pilotes, qui dure 18 mois au total, ainsi que celle des hôtesses, et proposer des modules aux ingénieurs, aux spécialistes de la sécurité, etc.
En matière d'offres de formation, « le Liban peut compter sur la qualité reconnue de ses ressources humaines ainsi que celle de ses services d'accueil qui en font une destination de choix », avance le PDG de la MEA qui compte attirer une clientèle de compagnies de la région dès lors que le pays retrouvera une certaine stabilité.

Projet par étapes
L'incertitude conjoncturelle a conduit la MEA à bâtir un projet en plusieurs étapes. Pour le démarrage, un seul simulateur de vol complet de type 7000XR a été acquis. Conçu par la société canadienne CAE, leader dans le domaine des technologies de simulation et de modélisation, « c'est le premier appareil de ce type installé hors du Canada. Nous avons voulu investir dans les technologies les plus hautes, ce qui a impressionné le président du conseil d'administration d'Airbus, Tom Enders, lors de sa visite au Liban », se félicite Mohammad el-Hout. L'investissement est de 7 millions de dollars, alors que le bâtiment prévoit un emplacement pour quatre appareils. La moitié de la capacité de ce premier simulateur est utilisée pour les besoins de formation propres de la MEA, le reste devant être offert à la location dès l'obtention de l'agrément international sollicité par la compagnie. « Le tarif est en général de 400 dollars par heure hors transport », explique le capitaine Marwan el-Baf, instructeur à la MEA.
« Il s'agit d'une reproduction conforme d'un cockpit d'avion de ligne, modèle airbus A320, qui permet de reproduire une large palette de turbulences atmosphériques. Il recrée aussi les conditions réelles de vol de tous les modèles appartenant à la famille des Airbus A320 de laquelle relèvent la quinzaine d'avions de la flotte de MEA », détaille l'instructeur.
Le centre est aussi déjà équipé de deux dispositifs de formation des pilotes aux parcours de vol et à la détection des différents types de pannes pouvant survenir sur deux modèles d'Airbus (A320 et A330).
Une partie des bâtiments est cependant encore en travaux, ces derniers devant s'achever en août 2016. Ils abriteront une vingtaine de salles de classe polyvalentes dédiées à l'apprentissage des pilotes, des hôtesses et des stewards, ou encore des contrôleurs aériens ; un simulateur pour les procédures d'évacuation d'urgence des occupants de l'avion grandeur nature ainsi qu'un auditorium d'une capacité de 300 personnes.

La compagnie Middle East Airlines (MEA) a inauguré en mars un nouveau centre de formation des pilotes dans lequel elle a investi quelque 75 millions de dollars. Financé en partie par un emprunt de 60 millions de dollars à des conditions préférentielles, ce projet sert une véritable ambition régionale de la compagnie aérienne libanaise. « L'objectif va au-delà de la création d'un...

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