Selon un diplomate libanais, citant l'un de ses homologues occidentaux, « le dossier du Liban revient en force sur le tapis à partir du mois prochain après la fin – heureuse ou malheureuse – des négociations de Lausanne sur le nucléaire iranien entre l'Iran et le G 5+1 ». Selon des sources proches des pourparlers, l'accord-cadre devrait être signé avant la fin du mois, en fonction des délais fixés que Washington tient à respecter et qu'il refuse de proroger.
La dynamique présidentielle devrait également être relancée, surtout après la publication de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 19 mars, qu'un diplomate occidental qualifie de position universelle importante, dans la mesure où ce n'est que rarement que le Conseil de sécurité aborde ce genre de questions. Le Conseil avait exhorté les responsables libanais à agir d'urgence pour appliquer les mécanismes prévus par la Constitution libanaise en ce qui concerne l'élection présidentielle, avait fait assumer aux boycotteurs leurs responsabilités nationales et exprimé sa vive préoccupation face à l'impasse dans laquelle se trouve depuis dix mois l'élection du président de la République, estimant que le vide présidentiel pourrait mener à l'effondrement de la stabilité, ce qui pourrait à son tour se répercuter négativement sur la stabilité de la région et raviver les flammes de la discorde sectaire. La France, qui préside actuellement le Conseil, avait tenté de faire paraître une résolution sur cette question, mais avait échoué. Les efforts s'étaient alors reportés sur l'élaboration d'une déclaration présidentielle.
(Pour mémoire : Fabius presse le Liban d'élire un président « qui garantisse la pérennité du modèle de coexistence »)
En marge de la reprise de l'activité diplomatique prévue pour accélérer l'élection d'un président de la République, des milieux politiques du 14 Mars estiment que les derniers propos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont « mis fin aux espoirs du général Michel Aoun d'accéder à la présidence de la République ». Selon ces milieux, la campagne initiée par Hassan Nasrallah contre l'Arabie, et précisément contre son chef de la diplomatie, Saoud el-Fayçal, a eu des effets négatifs sur la position de Riyad à l'égard de la candidature du général Aoun. Jusqu'à présent, ni Riyad ni l'ancien Premier ministre Saad Hariri n'avaient opposé de veto à la candidature du chef du Courant patriotique libre. Mais l'attaque tous azimuts du chef du Hezbollah contre l'Arabie aurait changé la donne. Quoi qu'il en soit, à la lumière de ces positions, « il n'est plus concevable que Michel Aoun soit accepté par le 14 Mars comme un candidat consensuel, puisqu'il est désormais indubitablement le cheval de course du Hezbollah et de Téhéran », ajoute une source du 14 Mars. « Tout comme l'Iran et le Hezbollah s'opposent à la candidature du président des Forces libanaises, Samir Geagea, l'Arabie saoudite ne soutient pas celle de Michel Aoun », souligne-t-elle.
« Ni Aoun ni Geagea. » Cette double négation ouvrirait donc la voie à une issue pour plancher sur un troisième candidat et sortir de l'impasse actuelle, en deux étapes : en fixant d'abord un délai de candidature pour les chefs et en établissant une liste restreinte de candidats consensuels acceptés de tous, qui serait ensuite proposée aux leaders politiques pour sonder leurs opinions. Des sources ministérielles citant des responsables occidentaux font ainsi état d'une proposition selon laquelle une délégation diplomatique occidentale visiterait Rabieh, dans le cadre d'une tournée auprès de tous les candidats à la présidentielle, pour demander au général Aoun de se fixer un délai avant de se retirer de la course si sa candidature n'a aucun espoir d'aboutir, dans la mesure où il ne peut pas bloquer l'échéance ad vitam aeternam.
Cependant, des sources proches du chef du CPL soulignent que ce dernier n'a aucune intention de se retirer, et qu'il ne faut pas miser sur une quelconque lassitude du général Aoun : il ne répétera pas l'erreur de Doha 2008. « Pour Michel Aoun, ce sera soit la présidence, soit le retrait de la vie politique », estiment des sources aounistes. Avant de renchérir que ce sera certainement Baabda, dans la mesure où les développements dans la région ne font ultimement que renforcer la position du chef du CPL et, partant, sa candidature en tant que chef politique fort et représentatif de la rue chrétienne.
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commentaires (11)
Malgré tous les appels qui lui conseillent de se retirer de la scène politique et prendre sa retraite, il s'accroche sans fondement !!! je ne connais qu'une seule espèce sur terre qui s'accroche de ette façon : les morpions quelque fois malgré les pesticides Les poux, on arrive à les éradiquer ...
FAKHOURI
18 h 31, le 31 mars 2015