Rechercher
Rechercher

Liban

Un opposant syrien interpellé pendant quelques heures par l’armée

Maan Abdel Salam. Photo Now

L'armée libanaise a arrêté puis relâché en soirée, hier, un opposant et intellectuel syrien, Maan Abdel Salam, qui s'était réfugié à Beyrouth après le déclenchement de la guerre syrienne.
L'un des voisins de Maan Abdel Salam qui vit à Achrafieh, au Saint George Towers, a confié au site « Now » que des officiers des services de renseignements de l'armée « sont venus le chercher de son appartement ».
« J'ignore les raisons de son arrestation », a indiqué le voisin qui a tenu à garder l'anonymat.
Un autre voisin a affirmé que Maan Abdel Salam travaillait depuis trois ans sur des questions relatives à la justice internationale. Il a précisé que l'activiste gardait un profil bas.
Un troisième résident de l'immeuble où vivait le dissident syrien a indiqué que son travail l'amenait à voyager entre le Liban, la Turquie et la Jordanie. « C'est un jeune homme sophistiqué, libéral, ouvert d'esprit, calme. C'était un ami. Je suis très surpris qu'il soit arrêté », a-t-il souligné.
Interrogé à ce propos, Nabil Halabi, président de l'association Life pour les droits de l'homme, a indiqué à L'Orient-Le Jour qu'il n'avait pas réussi à savoir quelles étaient les raisons de son arrestation. L'activiste libanais a souligné s'être assuré auprès du parquet que Maan Abdel Salam ne faisait l'objet d'aucun mandat d'arrêt ou d'amener. Selon lui, le dissident syrien, dont les papiers sont en règle, a probablement été arrêté sur la base d'un « document de délation » – « wathikat ittisal » – , que le Conseil des ministres avait pourtant interdit l'an dernier, sur injonction des ministres de l'Intérieur et de la Justice. Selon d'autres sources, il serait question d'appels téléphoniques que l'opposant aurait effectués avec « une partie suspecte », même s'il n'était pas possible d'en savoir plus hier.
À noter qu'aucun communiqué n'a été publié par l'armée après l'arrestation de l'opposant syrien.
Maan Abdel Salam est un éminent intellectuel syrien. Il a fondé en 2001 la maison d'édition et ONG Etana, durant la période dite d'ouverture politique appelée à l'époque « printemps de Damas ». La maison d'édition, qui a intégré par la suite une librairie, est devenue une plateforme d'activisme et de débat au sein de la capitale.
Dans un entretien accordé au média allemand Qantara, Maan Abdel Salam a affirmé qu'il aspire à voir son centre se transformer un jour en un lieu de créativité fertile. « Nous voulons contribuer à la création d'une nouvelle culture de libre pensée, une culture qui encourage la lecture en Syrie », avait-il indiqué dans l'entretien.
L'opposant, qui a longtemps milité pour les droits de la femme et autres causes humaines, a par ailleurs participé en juillet 2001 à la conférence de transition démocratique à Damas, dont la tenue avait été tolérée par le régime baassiste à l'époque. Il a quitté le pays sitôt après, fuyant les répressions du régime alors que le mouvement de protestation prenait de l'ampleur.

L'armée libanaise a arrêté puis relâché en soirée, hier, un opposant et intellectuel syrien, Maan Abdel Salam, qui s'était réfugié à Beyrouth après le déclenchement de la guerre syrienne.L'un des voisins de Maan Abdel Salam qui vit à Achrafieh, au Saint George Towers, a confié au site « Now » que des officiers des services de renseignements de l'armée « sont venus le chercher...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut