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Liban

Les familles des militaires pris en otage relancent leur mouvement de protestation

Les familles des militaires pris en otage depuis le mois d'août par Daech et al-Nosra ont repris hier leur mouvement de protestation contre le « blocage » des négociations.
« Tout ce que l'on souhaite c'est que l'État fasse ce qu'il faut pour libérer nos fils », confie Souad Omar, mère d'un otage militaire détenu depuis plus de huit mois. Après s'être faits discrets pendant plusieurs semaines, les jihadistes d'a-Nosra et de l'État islamique ont recommencé à exercer des pressions sur les familles des otages.
Jusqu'à ce jour, les négociations entre les autorités et les jihadistes pour la libération des otages étaient tenues secrètes. L'information selon laquelle les pourparlers seraient suspendus depuis des mois a pourtant été divulguée durant le week-end dernier par Nizam Moghit, frère du militaire otage Ibrahim Moghit. Cette révélation a suscité un vent de panique auprès des familles fortement inquiètes quant au sort de leurs fils.
Suite à cette information, les parents des otages se sont rassemblés hier pour lancer un nouvel ultimatum aux autorités. Ils réclament des preuves concernant les avancées des négociations. Si le gouvernement ne rassure pas les familles dans les plus brefs délais, une escalade est envisagée. « Si les autorités restent silencieuses, on va planter des tentes et rester là », déclare la maman de Khaled Hassan. Révoltée, elle ajoute : « On va rester ici jusqu'à ce qu'ils nous amènent nos enfants. Notre but n'est pas de barrer la route, on veut juste revoir nos enfants. »
Durant l'après-midi, les familles ont organisé un sit-in pour bloquer l'accès à la place Riad el-Solh. Dépitées par l'absence de nouvelles, les mères n'ont pas hésité à s'exprimer devant les journalistes. « Ce n'est pas possible qu'il n'y ait pas de solution ? La Turquie a bien libéré 180 jihadistes en échange de ses ressortissants, tous les pays font cela ! » souligne la mère de l'un des otages. « Nos fils ne sont pas des voyous ni des vendeurs de drogues, ils servent le pays », souligne-t-elle. Elles ont ensuite été dispersées par les forces de l'ordre.
Au cours de la soirée, les protestations se sont poursuivies devant le Grand Sérail. Les mères ont brûlé une demi-douzaine de pneus pour affirmer leur détermination à ne pas baisser les bras. Elles ne comptent pas quitter les lieux, elles sont d'ailleurs formelles : « S'il faut relâcher des détenus pour que nos fils soient libérés, qu'il (le gouvernement) le fasse. » Souad Omar surenchérit : « Les autorités nous mentent, on ne veut plus de mensonges, on veut juste nos fils. »
À ce jour, cinq otages ont été tués et 25 militaires, dont 13 policiers et 12 soldats, sont toujours retenus par les jihadistes depuis les combats d'Ersal, dans la Békaa en août dernier.

Souha ABOU TAHA et Marie TIHON

Les familles des militaires pris en otage depuis le mois d'août par Daech et al-Nosra ont repris hier leur mouvement de protestation contre le « blocage » des négociations.« Tout ce que l'on souhaite c'est que l'État fasse ce qu'il faut pour libérer nos fils », confie Souad Omar, mère d'un otage militaire détenu depuis plus de huit mois. Après s'être faits discrets pendant...

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