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Santé - Oncologie

Toutes les femmes ne sont pas égales face au cancer

La mastectomie bilatérale et l'ablation des ovaires sont uniquement recommandées chez les femmes porteuses du gène défectueux BRCA1 ou BRCA2.

Angelina Jolie a annoncé la semaine dernière avoir subi une ablation des ovaires et des trompes de Fallope. Une intervention recommandée dans son cas, puisqu’elle est porteuse d’une mutation du gène BRCA1. Morris Mac Matzen/Reuters

Deux ans après sa double mastectomie, Angelina Jolie a annoncé il y a près d'une semaine avoir subi une ablation des ovaires et des trompes de Fallope, pour prévenir un cancer des ovaires. La star hollywoodienne, dont la mère, la grand-mère et la tante sont décédées des suites d'un cancer, est porteuse d'une mutation du gène BRCA1, ce qui augmente considérablement chez elle les risques de développer une tumeur au sein et aux ovaires. Dans son cas, la chirurgie de prévention, dite prophylactique, était recommandée. Ce n'est toutefois pas le cas de toutes les femmes. Tout le monde n'est pas égal face à la maladie. Le point avec le Dr Christina Khater, oncologue.

Chez qui doit-on rechercher une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 ?
Il est recommandé de le faire chez :
– les femmes issues d'une famille connue pour avoir une mutation de ces gènes ;
– une femme qui a été atteinte d'un cancer du sein avant l'âge de 45 ans ;
– une femme qui a été atteinte d'un cancer du sein avant l'âge de 50 ans et d'un autre type de cancer, ou qui a une parente proche qui a développé un cancer du sein ;
– une femme qui a été atteinte d'un cancer du sein « triple-négatif » (un type agressif du cancer du sein où les récepteurs à estrogène, progestérone et HER2 sont négatifs) avant l'âge de 60 ans ;
– une femme qui a été atteinte d'un cancer de l'ovaire ;
– un homme ayant été atteint d'un cancer du sein ;
– une femme qui a été atteinte d'un cancer du sein et qui a dans sa famille : une parente proche qui a eu un cancer du sein avant l'âge de 50 ans, deux parentes proches ayant souffert d'un cancer du sein, une parente proche ayant développé un cancer de l'ovaire, ou encore un homme parent proche ayant eu un cancer du sein.
Par ailleurs, on peut envisager de rechercher une mutation chez les individus sains, s'ils ont des parents proches répondant aux critères cités ci-dessus. Idéalement, toutefois, il faut commencer par tester la personne atteinte, lorsque cela est possible.

 

Qu'implique le fait d'avoir une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 ?
Une mutation dans un des gènes BRCA1 et BRCA2 fait augmenter de 60 à 80 % le risque à vie de développer un cancer du sein. De plus, une mutation du gène BRCA1 fait augmenter de 40 % le risque à vie d'être atteint d'un cancer de l'ovaire, et la mutation du gène BRCA2 augmente ce risque de 10 à 25 %. Il est à préciser que ces mutations peuvent être héritées du côté maternel ou paternel.

 

Quel est le rôle des interventions chirurgicales préventives en cas de mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 ?
De nombreuses études ont montré qu'une ablation préventive des deux seins, appelée mastectomie bilatérale prophylactique, diminue le risque de cancer du sein de 90 % chez les femmes porteuses d'une mutation des gènes BRCA1 et BRCA 2. Ce type d'opération est donc fortement recommandé si ladite mutation est prouvée.
En ce qui concerne le cancer de l'ovaire, il faut savoir que même si le risque de le développer est plus faible, il reste difficile à dépister et son pronostic est en général moins bon. Des études ont montré que l'ablation des ovaires et des trompes de Fallope diminue le risque de cancer de l'ovaire de 80 %. Cette intervention chirurgicale doit être envisagée chez la femme porteuse de la mutation du gène BRCA1, dès que le projet parental est achevé et idéalement avant l'âge de 40 ans.

 

Quel est le risque qu'un cancer du sein ou de l'ovaire survienne après ces interventions ?
Il persiste un faible risque à vie (inférieur à 10 %) de développer un cancer du sein, car il reste un petit résidu de tissu mammaire malgré la mastectomie. De même, il existe un risque minime allant de 1 à 4 % de développer un cancer du péritoine (membrane qui recouvre les ovaires et les intestins).

 

Quelle est la prévalence de la mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 dans le cancer du sein ?
Dans la population générale, une femme sur 300 serait porteuse d'une mutation du gène BRCA1, et une femme sur 800 d'une mutation du gène BRCA2, selon des statistiques effectuées dans les pays occidentaux.
Il faut savoir, par ailleurs, que 5 à 10 % des cancers du sein sont causés par une mutation génétique héréditaire, les mutations BRCA1 et BRCA2 étant les plus fréquentes. Il existe en outre des mutations au niveau d'autres gènes.

 

Existe-t-il une corrélation entre le cancer du sein et celui des ovaires ?
Oui, les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 augmentent le risque de cancer du sein et, à moindre degré, de cancer de l'ovaire.
Il convient de préciser en outre qu'avant la ménopause, l'ovaire est la source principale d'estrogènes. Or ceux-ci peuvent favoriser le développement de cancers du sein hormono-dépendants. Donc, chez une femme préménopausée porteuse d'une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, l'ablation des ovaires diminue de près de 50 % le risque de développer un cancer du sein, probablement par élimination des estrogènes d'origine ovarienne.

 

Une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 entraîne-t-elle un plus grand risque de cancers gynécologiques à part celui de l'ovaire ?
Les mutations du gène BRCA2 sont associées à un risque plus élevé de cancer de l'endomètre (partie interne de l'utérus).

 

En cas de ménopause précoce, le traitement hormonal est envisagé pour prévenir l'ostéoporose. Or il peut accroître le risque du cancer du sein. Que faire dans ce cas-là ?
En effet, le traitement hormonal substitutif accroît le risque de cancer du sein. Donc, en cas de ménopause précoce, le médecin doit discuter en détail des risques potentiels du traitement hormonal substitutif, surtout en cas d'antécédents familiaux de cancer du sein. Il est à noter qu'il existe d'autres alternatives non hormonales pour prévenir l'ostéoporose.

 

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Deux ans après sa double mastectomie, Angelina Jolie a annoncé il y a près d'une semaine avoir subi une ablation des ovaires et des trompes de Fallope, pour prévenir un cancer des ovaires. La star hollywoodienne, dont la mère, la grand-mère et la tante sont décédées des suites d'un cancer, est porteuse d'une mutation du gène BRCA1, ce qui augmente considérablement chez elle les risques...

commentaires (2)

Stupidité ordinaire à la mode ,véhiculée en France socialiste....! (hors peuple de droite tout de même) , ca devient indécent cette surexposition médiatique de la vie ou de la mort de ses organes...et ca va s'arrêter où...? aux hémorroïde ou ailleurs...?

M.V.

15 h 32, le 31 mars 2015

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Commentaires (2)

  • Stupidité ordinaire à la mode ,véhiculée en France socialiste....! (hors peuple de droite tout de même) , ca devient indécent cette surexposition médiatique de la vie ou de la mort de ses organes...et ca va s'arrêter où...? aux hémorroïde ou ailleurs...?

    M.V.

    15 h 32, le 31 mars 2015

  • A ce rythme la , il faudra aussi faire ablation des poumons , des reins et du pancreas , un peu le foie . Et on sera sur de pas mourir du cancer ... mais d'autre chose !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 55, le 31 mars 2015

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