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Lifestyle - La mode

La couture libanaise en deuil : Basil Soda est décédé

Le couturier Basil Soda, l'une des signatures libanaises les plus connues des tapis rouges, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi des suites d'un cancer qui le rongeait depuis deux ans. Grand travailleur, bien qu'ayant renoncé durant sa maladie au stress des défilés saisonniers, il avait malgré tout continué à créer ses collections sans interruption pour des présentations et commandes privées.

Photo D.R.

Après des études d'architecture, de stylisme et de modélisme au Liban, Basil Soda avait fait ses armes chez Shoueiter puis chez Élie Saab dont il fut chef d'atelier. Né en 1967, ce couturier rigoureux, sûr de sa maîtrise des coupes et des proportions, avait créé sa maison éponyme en 2000. Sous son enseigne, dans les murs d'un bâtiment aussi prestigieux que fonctionnel situé à Sin el-Fil, il orchestrait le travail de son équipe, plusieurs dizaines d'artisans et petites mains qui œuvraient à matérialiser ses robes de rêve.

Après un élan fulgurant dans la haute couture, il réduit ce secteur pour mieux se consacrer, dès 2010, à une ligne plus démocratique, prêt-à-porter de luxe à l'usage des cérémonies et grandes occasions. Son esthétique « tapis rouge » n'a aucun mal à trouver sa voie sous le crépitement des flashes, tant aux oscars que pour les Grammys ou encore au Festival de Cannes. S'il habille, parmi tant d'autres, Mélissa Toscan du Plantier, Marion Cotillard, Katy Perry, Emily Blunt, Paris Hilton ou Kylie Minogue, il révèle à la journaliste Hadia Sinno, dans le magazine en ligne Hia, son rêve de séduire Demi Moore, Sharon Stone ou Madonna, icônes de sa propre jeunesse et qui continuent de représenter pour lui la féminité absolue. Féminité dont il n'a de cesse de poursuivre l'essence fugitive dans la perfection de ses coupes tube, sirène ou princesse, y ajoutant timidement, autant par modestie que par peur de tomber dans la caricature conceptuelle, une touche d'humour comme dans cette robe recouverte de franges, et de glamour avec d'indispensables broderies.

Ses collections se distinguent par la fraîcheur de leur palette et leur touche sexy. Sa griffe se libère et s'affirme. Son identité est claire, et c'est peut-être le plus beau compliment que l'on puisse lui faire. Les chanteuses libanaises, de Nancy Ajram à Yara, en passant par Maya Diab ou, dans un autre registre, Tania Kassis, sont ses ambassadrices préférées. Le succès est au rendez-vous et les créations Basil Soda essaiment, de New York à Washington, Cannes, Toronto, Vienne, Moscou, Dubaï, la Thaïlande, Taïwan, Hong Kong ou Singapour. Sur le site Internet basilsoda.com, on peut découvrir en introduction un petit film réalisé par Claude el-Khal où son chien Puncho se charge de le présenter. Il y dit notamment : « Je ne suis pas un créateur de tendances, simplement un créateur de sourires. » Sa silhouette levantine, un peu trapue, n'est pas encore tourmentée par la maladie. Ses derniers portraits le montrent étique, souriant, habillé avec style d'une veste ramagée et d'un foulard gris, chaussant des lunettes noires.

 

 

 

L'hommage d'Élie Saab
Bouleversé, Élie Saab a confié à L'Orient-Le Jour son chagrin à l'annonce du décès de son ancien chef d'atelier qui a rapidement gagné, grâce à sa rigueur et son talent, sa place dans la cour des grands. Insistant sur les qualités humaines de Basil Soda, « un gentleman, un chic garçon, plein d'humour et de gentillesse, fidèle, ayant le sens de l'amitié », il a ajouté que « la couture libanaise a perdu une de ses valeurs sûres, un amoureux du métier qui a travaillé son empreinte dans le respect absolu de la femme et de la silhouette féminine et qui s'est rapidement démarqué en trouvant sa propre identité ». En hommage à Basil Soda, la maison Élie Saab fermera tôt ses ateliers, aujourd'hui, pour permettre à ses anciens collègues de lui faire un dernier adieu.

 

Pour mémoire
Des couturiers libanais sur le tapis

Après des études d'architecture, de stylisme et de modélisme au Liban, Basil Soda avait fait ses armes chez Shoueiter puis chez Élie Saab dont il fut chef d'atelier. Né en 1967, ce couturier rigoureux, sûr de sa maîtrise des coupes et des proportions, avait créé sa maison éponyme en 2000. Sous son enseigne, dans les murs d'un bâtiment aussi prestigieux que fonctionnel situé à Sin...

commentaires (2)

ALLAH YIRHAMOU...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 51, le 31 mars 2015

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Commentaires (2)

  • ALLAH YIRHAMOU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 51, le 31 mars 2015

  • Paix pour son âme.

    Sabbagha Antoine

    09 h 48, le 31 mars 2015

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