Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Mojé Assefjiah, entre baroque, onirisme et règne végétal

Des toiles, fenêtres sur la vie, mais aussi toiles dans la toile : l'artiste iranienne expose à la galerie Tanit (Nayla Kettaneh Künigk).

Un espace blanc, baigné de lumière, comme architecturé pour recevoir, en un adroit renvoi des images, les dix-huit toiles de Mojé Assefjah

Avec Mojé Assefjah, la peinture, tempera à l'œuf et émulsion élaborée, a des nostalgies pour la Renaissance, mais aussi, à travers les quadratures des fenêtres, une vision moderne pour un paisible règne végétal...
Dans l'espace blanc, baigné de la lumière du jour, comme architecturé pour recevoir, en un adroit renvoi des images, les dix-huit toiles de Mojé Assefjah, née à Téhéran en 1970 mais vivant actuellement à Munich, la peinture a des silences singuliers, des agencements imprévisibles, des éloquences particulières, des répercussions vives et des prolongements saisissants.
Comme une traînée de poudre qui aurait les ourlets un peu mouillés, non pour fuir l'incendie ou la conflagration, mais pour mieux parler de mélanges inédits où fusionnent passé et présent, Occident et Orient, rêve et réalité. Dans une incroyable douceur de ton et de fluidité, ce discours narratif est soyeux et ample comme la robe des anges. Comme ces caresses furtives à peine esquissées, à peine ressenties et pourtant si chaleureuses, si réconfortantes.

Damiers précieux
Un monde feutré, presque délicatement mais fermement coloré, subtile dialectique du dedans et du dehors, lové tranquillement dans les coins des fenêtres donnant vue sur des horizons toujours ouverts, sur des cieux où la clémence de Dieu et l'espoir sont perceptibles. Comme des images vidées de toute présence humaine mais à la fois épanouies et inquiétantes sur des damiers précieux, à peine visibles, discrètement tracés.
Palette virtuose pour ramener l'univers de la Renaissance et du baroque en fragments agrandis, presque à la loupe, en termes de sérénité, d'harmonie, de volumes finement dosés. Avec des plantes aux confins du vorace, géantes et solides sur leurs tiges dégingandées. Des plantes aux pétales qui gonflent avec des allures de trirème ou de draperie. Telle la grâce des étoffes des habits des saints dont on lit les tombés, ou on parcourt du regard, avec déférence, les plis et les replis... Et ce n'est guère un hasard si on croise le nom de Fra Angelico dans les titres suggérés par l'artiste.
Ikebana et kakemono
Une abstraction savante où un vocabulaire plastique de haute tenue sert la beauté des images vaporeuses qui ne sont pas loin d'une inspiration japonisante où l'art floral ikebana et la panoplie du kakemono ont des présences légères, graciles, pertinentes, remarquées.
Un zoom qui dévoile les arcanes de plusieurs références culturelles, richesses adroitement coulées en des dessins et des lignes d'une émouvante simplicité, avec couleurs basiques et mouvements sensuels, sans lyrisme excessif ni pathos appuyé.
Des motifs floraux enserrés dans des cadres qui renvoient peut-être à un déjà-vu, mais renouvelé, enrichi, rehaussé d'une certaine incarnation voluptueuse et languide. Esprit contemporain moulé dans une certaine tourmente diffuse malgré l'aspiration déterminée pour une approche où dominent paix et épanouissement.
Des fleurs étranges, odoriférantes, pleines comme des coupes emplies jusqu'au bord et qui disent, en ce jardin de tous les temps, de toutes les couleurs et de toutes les civilisations, la volonté et l'aspiration des hommes pour moins de violence, de cupidité, de folie et de mal de vivre...

* L'exposition, intitulée « On the Other Side of the Grapegardens » (De l'autre versant des vignobles) de Mojé Assefjah, se prolongera jusqu'au 18 avril 2015 à la galerie Tanit (Mar Mikhaël).

Avec Mojé Assefjah, la peinture, tempera à l'œuf et émulsion élaborée, a des nostalgies pour la Renaissance, mais aussi, à travers les quadratures des fenêtres, une vision moderne pour un paisible règne végétal...Dans l'espace blanc, baigné de la lumière du jour, comme architecturé pour recevoir, en un adroit renvoi des images, les dix-huit toiles de Mojé Assefjah, née à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut