Les troupes syriennes se repositionnent autour d'Idlib après avoir perdu la ville

Les forces syriennes se regroupaient dimanche autour d'Idlib, dans le nord-est du pays, qui est passée la veille aux mains de la branche syrienne d'el-Qaëda devenant la seconde capitale provinciale à échapper au contrôle du régime, ont rapporté des médias et une source de sécurité.

"Les forces se repositionnent à la périphérie d'Idlib pour pouvoir faire face aux bataillons terroristes (....) et être dans une meilleure position pour repousser leur attaque", a affirmé à l'AFP une source de sécurité à Damas. Le régime utilise le terme "terroristes" pour désigner tous ceux qui cherchent à le renverser depuis mars 2011.

A Idlib, ce sont les combattants du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, qui ont défié le régime et pris le contrôle de la ville, après cinq jours de combats qui ont fait plus de 130 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Le journal Al-Watan, proche du régime de Bachar el-Assad, a affirmé pour sa part que des troupes étaient parvenues "avec succès à se regrouper au sud de la ville". "Des renforts de l'armée ont été envoyés pour (...) reprendre le contrôle des zones restées vides après l'évacuation de la population vers des lieux sûrs", ajoute le quotidien, citant une source sur le terrain.

Idlib est la deuxième capitale provinciale, après Raqqa (nord), à échapper au régime en guerre contre les rebelles depuis plus de quatre ans. Raqqa est aux mains des jihadistes de l'Etat islamique (EI), un groupe ultraradical responsables d'atrocités. A l'instar de l'EI, son rival qui a proclamé un "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, Al-Nosra entend fonder son propre "émirat" en Syrie, selon des analystes.

Frontalière de la Turquie, la province d'Idlib est en grande partie sous le contrôle d'Al-Nosra. Après la chute d'Idlib, le régime ne contrôle plus dans cette province que les grandes villes de Jisr al-Choughour et Ariha, quelques petites localités, l'aéroport militaire d'Abou Douhour, ainsi que cinq bases militaires.