Rechercher
Rechercher

Liban - Les archives racontent...

Le théâtre d’agression s’installe à Beyrouth

Dans « L'Orient » du 28 mars 1968

Ils sont charmants. Ils arrivent en pleine secousse sismique. Pierre Peyron, est-ce que vous amenez avec vous un nouveau tremblement de terre ?
« Nous ne mettons en scène que les tremblements intérieurs. »
Et vous mettez en scène depuis longtemps ?
« C'est-à-dire que je suis comédien depuis vingt ans... »
Arlette Thomas : « Moi aussi. »
Pierre Peyron : « ... et metteur en scène depuis six ans, ça date des années soixante. »
Vous êtes venus au Liban en décembre pour présenter Tardieu. Qu'est-ce qui vous a déterminés à revenir ?
Pierre Peyron : « Un accord entre nous et, d'une part, Roger et Claude Assaf, d'autre part, M. et Mme Sinno, propriétaires du Théâtre de Beyrouth. On nous offre la scène, nous nous chargeons du reste, par exemple du décor de Guy Claude François que vous voyez là. »
En effet, au Théâtre de Beyrouth où l'on se trouve, c'est un grand branle-bas : la première est pour le vendredi 29 mars. C'est chaleureux et fraternel. Arlette Thomas ponctue de sourires. Un traducteur est là pour répéter en arabe les consignes données en français aux ouvriers du décor. Des masses de polyéthylène blanc jonchent le sol. C'est le plafond. Il doit tomber. On répète la chute du plafond. En attendant, c'est une magnifique odeur de glu, d'éther, de peinture et de sciure de bois. Le théâtre aux hommes de théâtre.

Un monstre de santé
Arlette Thomas : « Je préfère les petits théâtres comme celui-ci... »
Deux cent trente-six places, le tiers du théâtre Récamier où la troupe de Pierre Peyron joue en France.
Arlette Thomas : « ... On murmure "Je t'aime", on ne le crie pas. »
Ce sont les monstres qui crient.
Arlette Thomas : « Les monstres, fini : c'est drôle, mais les monstres sacrés, c'est fini. Un acteur, une actrice de notre temps font du théâtre, de la télévision, du cinéma, du doublage de films... ils doivent être au courant des techniques modernes : de neuf heures du matin à 2 heures après minuit, avec le travail que l'on a parfois, la seule chose que l'on doit être certainement, c'est un monstre de santé. La santé au théâtre est aussi importante que le talent. »
Avis aux médecins : encouragez les jeunes acteurs. C'était le traditionnel « conseil aux débutants ».

Fady NOUN

Ils sont charmants. Ils arrivent en pleine secousse sismique. Pierre Peyron, est-ce que vous amenez avec vous un nouveau tremblement de terre ?« Nous ne mettons en scène que les tremblements intérieurs. »Et vous mettez en scène depuis longtemps ?« C'est-à-dire que je suis comédien depuis vingt ans... »Arlette Thomas : « Moi aussi. »Pierre Peyron : « ... et metteur en scène...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut