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Économie - Enchères

« Beyrouth a une vraie carte à jouer sur le marché de l’art »

Entretien avec Valérie Arcache-Aouad qui organise ce samedi des enchères centrées sur la collection privée d'un amateur libanais.

La prochaine vente aux enchères de Valérie Arcache-Aouad se tient ce samedi 28 mars.

Une œuvre d'Ayman Baalbaki a été adjugée mi-mars pour la somme record de 485 000 dollars à une vente aux enchères à Dubaï. Est-ce révélateur d'une tendance du marché de l'art libanais ?
Les ventes aux enchères ont signé une année record en 2014 dans le monde, avec quelque 15 milliards de dollars. Avec 50 millions de dollars environ, la région Mena ne pèse pas lourd face aux mastodontes que sont la Chine, n° 1, ou les États-Unis, n° 2, dont les marchés respectifs tournent autour de 5 milliards de dollars. Dans le monde, surtout dans les pays émergents, l'art devient un moyen de s'affirmer socialement. Pour le Liban, le cas est un peu différent : son marché de l'art existe depuis les années 1960. Mais l'installation de Christie's et de Sotheby's dans les pays du Golfe, à partir de 2006, a contribué à le dynamiser à son tour : on assiste à la constitution d'une communauté dynamique de collectionneurs, qui ont un rôle de « leaders d'opinion » et entraînent des amateurs, peut-être moins avertis, à investir eux aussi dans l'art.

Vous proposez la collection privée d'un amateur d'art libanais touche-à-tout. Pensez-vous que cela soit le moment de vendre ?
Oui, nous nous inscrivons dans une bonne période de vente. Pour expliquer les records de l'année 2014, il faut rappeler que la compétition entre acheteurs s'est beaucoup internationalisée, entre Américains, Asiatiques, Européens et Émiriens... De fait, les artistes libanais ne sont plus seulement achetés par leurs concitoyens comme par le passé. Preuve en a été donnée lors des enchères de Christie's à Dubaï : certaines toiles de grands artistes libanais comme Paul Guiragossian, Aref el-Rayess, Ayman Baalbaki ont atteint des sommets. Est-ce cependant suffisant pour affirmer que leur cote atteint un seuil et va se stabiliser ? Nul ne peut l'affirmer avec certitude. En revanche, la cote d'un artiste comme Guiragossian, par exemple, a selon moi peu de chance de s'écrouler : c'est un peintre de génie, pour lequel existe une vraie demande.

Si c'est une bonne période pour vendre, cela signifie-t-il qu'il faut éviter d'acheter ?
Pas du tout ! Toutefois, il faut savoir que la surenchère actuelle vient surtout d'acquéreurs du Golfe, privés ou institutionnels, avec lesquels le vulgum pecus peut difficilement rivaliser. Je conseille aux amateurs de s'intéresser à des artistes que le marché international commence tout juste à repérer. Je pense à Élie Kanaan, Aref el-Rayess, Bibi Zogbe... Il faut aussi miser sur la jeune génération : Zena Assi, par exemple, qui mène déjà une carrière internationale.

Comment Beyrouth peut-il lutter, alors que les leaders mondiaux, Christie's ou Sotheby's, sont présents dans les pays du Golfe ?
Prétendre rivaliser avec ces deux leaders mondiaux serait illusoire. Toutefois, nous avons une vraie carte à jouer sur notre marché : Christie's a mis en place à Dubaï une véritable starisation des artistes, portés aux nues par des records de ventes. La valeur marchande finit d'ailleurs parfois par importer davantage que la valeur esthétique. Cette « starisation » implique une sélection de quelques artistes destinés à incarner l'art libanais et moyen-oriental. Notre force à nous, c'est justement d'aller plus loin, de pouvoir proposer une diversité d'expressions et de talents libanais ou régionaux qui seront les valeurs sûres de demain.



Pour mémoire
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Une œuvre d'Ayman Baalbaki a été adjugée mi-mars pour la somme record de 485 000 dollars à une vente aux enchères à Dubaï. Est-ce révélateur d'une tendance du marché de l'art libanais ?Les ventes aux enchères ont signé une année record en 2014 dans le monde, avec quelque 15 milliards de dollars. Avec 50 millions de dollars environ, la région Mena ne pèse pas lourd face aux...

commentaires (2)

IL FAUT PAS OUBLIÉ JEAN TANNOUS, UN ARTISTE LIBANAIS NOVATEUR QUI A FAIT UNE PERCÉ EN CHINE. tannousart.cn OU tannousart,com OU galerie europ'art china

Gebran Eid

15 h 33, le 28 mars 2015

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Commentaires (2)

  • IL FAUT PAS OUBLIÉ JEAN TANNOUS, UN ARTISTE LIBANAIS NOVATEUR QUI A FAIT UNE PERCÉ EN CHINE. tannousart.cn OU tannousart,com OU galerie europ'art china

    Gebran Eid

    15 h 33, le 28 mars 2015

  • ça fait plaisir d'entendre parler d'art au Liban . et d'enchère sur l'art .on n'est pas habitué. pourtant nombreux sont les collectionneurs libanais . ils devraient être plus visibles et encore plus nombreux . beaucoup de fortunes et richissimes mais hélas pas assez investis dans les domaines de l'art et du patrimoine

    matta charbel

    13 h 08, le 28 mars 2015

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