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À La Une - Liban

Nasrallah aux Saoudiens : Vous êtes en train de pousser tout le Yémen dans les bras de l'Iran

Le secrétaire général du Hezbollah s'en prend violemment à l'Arabie et l'accuse de bloquer l'élection présidentielle au Liban. 

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'une intervention télévisée retransmise sur la chaîne al-Manar, vendredi 27 mars 2015. Capture d'écran.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a consacré la majeure partie de son intervention télévisée, vendredi soir, aux récents développements au Yémen qu'il a qualifiés de "dangereux". Il a estimé que l'"agression saoudo-américaine aura des répercussions dangereuses sur la région".

L'Arabie saoudite et des pays alliés ont lancé jeudi une opération militaire au Yémen pour contrer l'avancée de rebelles chiites soutenus par l'Iran. Les raids de la coalition arabe se sont étendus vendredi à des positions rebelles chiites, Riyad affirmant vouloir faire face à une "agression" iranienne.

Le chef du Hezbollah a tourné en dérision la position de  l'Arabie saoudite qui a décidé de mener  cette opération militaire baptisée "tempête de la fermeté" : "Cela fait des années que la Palestine en appelle aux Arabes et nous n'avons jamais vu +une brise de fermeté+ menée contre Israël". Et de poursuivre : "D'où vous sont venus ce courage et cette fermeté?"

"Vous parlez d'un danger qu'il fallait contrer. N'avez-vous jamais senti le danger que représente Israël, le pays qui possède une des armées les plus puissantes? a martelé Nasrallah. La réponse est que vous n'avez jamais perçu l'Etat hébreu ni comme un ennemi ni même comme une menace".

Selon Nasrallah, les Saoudiens affirment que la situation au Yémen menace la sécurité de l'Arabie et celle des pays du Golfe. "Mais où sont les preuves de ces allégations? Où sont les preuves de la présence iranienne au Yémen? Où sont ses bases militaires et ses soldats?", a-t-il demandé.  Et d'ajouter : "Qu'ont fait les Houthis pour que vous les jugiez de cette façon?"

S'en prenant violemment à  Riyad, le chef du Hezbollah a souligné l'absence, depuis 30 ans, d'exploits et de réussites au niveau de la politique étrangère saoudienne.  "C'est votre échec qui pousse les pays de la région vers l'Iran", a-t-il martelé.

Et de poursuivre en critiquant la politique saoudienne dans la région : "Vous avez laissé le peuple palestinien, seul, face à Israël et aux Américains et seul l'Iran l'a soutenu malgré l'embargo qui lui est imposé". Evoquant le dossier irakien, il a martelé : "Qu'avez-vous fait pour l'Irak, vous qui avez financé Saddam Hussein dans sa guerre contre l'Iran? Votre dernier délit était Daech (acronyme arabe de l'organisation Etat islamique, ndlr) que vous amené des quatre coins du monde pour faire chuter le gouvernement de Nouri el-Maliki et le régime de Bachar el-Assad".

Hassan Nasrallah a accusé les services de renseignement saoudiens d'avoir mené et financé les attentats et les tueries en Irak. "Bandar ben Sultan (l'ancien chef des renseignements saoudiens, ndlr) est celui qui a financé et lancé Daech", a-t-il martelé. Et de poursuivre : "C'est l'Iran qui a aidé le peuple irakien face à Daech, qu'avez-vous fait, de votre côté ?

Les mêmes accusations ont été lancées par le chef du Hezbollah contre Riyad concernant le dossier syrien. "L'Arabie et ses alliés attisent le feu en Syrie car ils n'ont pas réussi à faire tomber le régime, a-t-il lancé. Vous avez amené tous les monstres de la terre non pour soutenir le peuple syrien mais pour faire de la Syrie un pays inféodé".  

Revenant à la fin de son discours sur la crise yéménite, Hassan Nasrallah a de nouveau condamné une "agression" contre ce pays, affirmant qu'aucun pays arabe n'y a intérêt. Il a appelé à l'arrêt immédiat des opérations militaires et à la relance des initiatives pour une solution politique à la crise. "Les véritables motivations de la guerre contre le Yémen est le désespoir de l'Arabie face aux organisations takfiristes qu'elle soutient, même au Yémen", a-t-il affirmé. Le chef du parti chiite a estimé qu'il est du droit du peuple yéménite de "se défendre contre cette agression". S'adressant aux responsables saoudiens il la lancé : "Vous êtes actuellement en train de pousser tout le Yémen dans les bras de l'Iran".

Estimant qu'il existe encore une chance pour  les responsables saoudiens de prévenir une défaite, il a conclu : "Cette bataille s'achèvera  par la défaite du régime saoudien et la victoire du peuple yéménite. Car la défaite et la disgrâce sont le sort des envahisseurs".


(Lire aussi : « La rivalité régionale Riyad-Téhéran complique et amplifie le conflit au Yémen »)



"Riyad bloque la présidentielle"

Au début de son discours, Hassan Nasrallah, a survolé rapidement les dossiers locaux. Il a déclaré que son parti a toujours opté pour le dialogue avec le courant du Futur dans le but de réduire les tensions dans le pays.

"Certaines personnes à l'intérieur et à l'extérieur du Futur œuvrent néanmoins à saboter ce dialogue", a-t-il dénoncé. Il a estimé que les récentes déclarations devant le Tribunal spécial pour le Liban à La Haye s'inscrivent dans ce cadre, dans une allusion implicite au témoignage de l'ancien Premier ministre Faoud Siniora.

"Mais nous allons poursuivre le dialogue et nous allons accorder aucune importance à ces voix qui ne cherchent qu'à semer la zizanie", a assuré Hassan Nasrallah. Il a dans ce but appelé ses partisans à s'armer de patience.

Le chef du Hezbollah a dans ce contexte réitéré que son parti ne se sent pas concerné par le travail du TSL. Il a estimé que cette instance ne se base sur aucune preuve juridique.


Lors de son témoignage devant le tribunal international, chargé de juger les auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a évoqué l'hostilité du régime syrien, de l'ex-président Emile Lahoud, des services de sécurité libanais et du Hezbollah à l'égard de Hariri. Dans son témoignage mardi, M. Siniora a ainsi affirmé que Rafic Hariri lui avait confié que le Hezbollah avait tenté à plusieurs reprises de l'assassiner. Le député de Saïda s'est néanmoins refusé à accuser le parti chiite, indiquant que c'est au TSL de désigner les coupables.

 
Sur la présidentielle, Hassan Nasrallah a accusé l'Arabie saoudite, nommant le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud el-Faycal, de bloquer l'élection et d'"imposer un véto contre le candidat le plus fort au sein de sa communauté et capable de garantir la stabilité du Liban", en référence au chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun.

 

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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a consacré la majeure partie de son intervention télévisée, vendredi soir, aux récents développements au Yémen qu'il a qualifiés de "dangereux". Il a estimé que l'"agression saoudo-américaine aura des répercussions dangereuses sur la région".
L'Arabie saoudite et des pays alliés ont lancé jeudi une opération militaire au...

commentaires (4)

Dead Man talking

Saleh Issal

13 h 08, le 28 mars 2015

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Commentaires (4)

  • Dead Man talking

    Saleh Issal

    13 h 08, le 28 mars 2015

  • Bercé dans les bras de l'Iran, allez donc faire dodo et fichez nous la paix

    FAKHOURI

    10 h 36, le 28 mars 2015

  • D'APRÈS NASRALLAH, C'EST LE MINISTRE SAOUDIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES QUI EMPÊCHE MICHEL AOUN DE VENIR VOTER. INCROYABLE À QUEL POINT IL NOUS PREND POUR DES CONS !

    Gebran Eid

    00 h 04, le 28 mars 2015

  • CE TITRE... çA FAIT BIEN RIRE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 40, le 27 mars 2015

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