Photo AFP
Aujourd'hui, vendredi 27 mars, le monde entier célèbre le théâtre. Le rideau se lève sur cet art qui rassemble, qui questionne et qui divertit, aussi.
Initiée en 1962 par l'Institut international du théâtre – lui-même créé en 1948 à l'initiative de l'Unesco – cette journée cherche à encourager les échanges internationaux des arts de la scène, à stimuler la création et élargir la coopération entre les gens de théâtre, et à sensibiliser l'opinion publique à ce genre de création artistique. C'est donc une occasion pour les artistes de la scène de partager avec leur public une certaine vision de leur art, et la façon dont cet art peut contribuer à la compréhension et à la paix entre les peuples. Chaque année, une personnalité du monde du théâtre ou une autre figure connue pour ses qualités de cœur et d'esprit est invitée à partager ses réflexions sur le thème du théâtre et de la paix entre les peuples. Cette année, la parole est donnée au metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski qui affirme paradoxalement que « les vrais maîtres du théâtre se trouvent généralement loin de la scène. Ils n'ont souvent que peu d'intérêt pour le théâtre en tant que machine à copier les conventions et à reproduire les clichés. Ils recherchent plutôt la source de l'impulsion, les courants de vie qui ont tendance à éviter les salles de spectacle et les foules promptes à copier un monde ou un autre. Nous copions au lieu de créer des mondes ciblés ou même dépendants de débats avec un public, et d'émotions sous-jacentes. Alors qu'en réalité, il n'y a rien qui révèle mieux les passions cachées que le théâtre ».
Le message dont ces mots sont extraits est traduit en une vingtaine de langues et lu devant des dizaines de milliers de spectateurs avant la représentation du soir dans des théâtres de par le monde entier.
Il sera également lu ce soir à Beyrouth, notamment à la LAU où le département de Communication Arts a voulu rendre un hommage au grand Raymond Gebara en projetant, à 17h00, le documentaire Gebara, réalisé par Nasri Brax. D'une durée de 120 minutes, ce film relate la vie de l'homme de théâtre et lui donne la parole ainsi qu'à de nombreux acteurs comme Antoine Kerbage, Refaat Torbey, Camille Salamé, May Menassa, Julia Kassar... À l'Usek, à partir de 15h00, une table ronde réunit Randa Asmar, Betty Taoutel Sfeir, Jalal Khoury et Zeina Daccache autour de Pierre Abi Saab (modérateur) et d'un triptyque sur le théâtre, l'identité et la survie. À 17h00, Nagy Souraty, Hanane Kassab Hassan, Antoine Messarra et Élie Lahoud discuteront de la fiction, de la survie et l'expérience des frères Rahbani. À 20h00, l'amphithéâtre Jean-Paul II vibrera avec la pièce Déplacés, création collective sous la direction de Nagy Souraty autour des Yazidis et de leur exode.
Demain soir, les sorties théâtrales ne manquent pas. Au théâtre Gemmayzé, Jalal Khoury présente une reprise de son Fakhamat al-Ra'iss, une comédie de mœurs électorale en quatre tours présentée en 1988 au théâtre La Cité. Nouvelle mise en scène, nouvelle distribution : à voir jusqu'au 2 mai. Au théâtre Madina, Ali Chahrour danse les rites funéraires avec Leïla se meurt. Les Fourberies de Scapin d'Alain Plisson font rire la galerie au théâtre Tournesol. Vénus de Jacques Maroun se dénude au théâtre Monnot. Au Beryte, The Invitation de Marcel Ghosn, ou des couples qui se chamaillent autour d'un dîner. Les Diseurs font un come-back à l'Olympia et last but not least, nos jolies petites têtes brunes ont droit à des marionnettes avec Nayla Khayath à la Planète de la découverte.
Sur les planches, on rit, on pleure, on se met en colère, on se dénude, on se fait la guerre, on se fait l'amour. On fait la vie. On refait la vie. Et ce n'est pas aujourd'hui que tout cela va s'arrêter.
Lire aussi
« Le viol », de Saadallah Wannous, une bombe mal dégoupillée...
commentaires (0)
Commenter