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À La Une - catastrophe aérienne

Crash de l'A320 : le copilote a eu manifestement "une volonté de détruire l'avion"

Le copilote, de nationalité allemande, s'appelle Andreas Lubitz.

Le procureur de Marseille a révélé, jeudi, que le copilote de l'Airbus A320 de Germanwings avait refusé d'ouvrir la porte au commandant de bord peu avant le crash de l'appareil. AFP PHOTO / ADEK BERRY/Archives

Le jeune copilote allemand de l'Airbus A320 de la Germanwings semble avoir délibérément fracassé son avion sur une montagne des Alpes, d'après les autorités françaises, une révélation jeudi qui a provoqué la stupéfaction en Europe.

Deux scénarios sont désormais évoqués : celui d'un suicide et celui d'un attentat, même si les enquêteurs et le gouvernement français ont affirmé jusqu'à présent ne pas privilégier cette dernière piste.
"Cette tragédie prend une dimension totalement inconcevable", a réagi la chancelière allemande Angela Merkel, dans une courte déclaration à la presse, tandis que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est dit "bouleversé".
Sur les 150 personnes tuées dans le crash survenu mardi, 50 sont espagnoles et 75 allemandes.

"Nous n'avons pas le moindre indice sur ce qui a pu pousser le copilote à commettre cet acte horrible", a avoué Carsten Spohr, le patron de la compagnie Lufthansa, maison-mère de Germanwings, au cours d'une conférence de presse à Cologne.

Les éléments fournis par la justice française selon lesquels le copilote de l'avion reliant Barcelone à Düsseldorf avait sans doute volontairement provoqué la perte de l'avion ont fait l'effet d'un coup de théâtre.
Ce rebondissement spectaculaire dû à l'exploitation des données d'une boîte noire retrouvée mardi sur les lieux de la catastrophe a coïncidé avec l'arrivée en France de proches des 150 victimes. Ils ont eu la primeur de ces informations avant une conférence de presse du procureur français chargé de l'enquête judiciaire, Brice Robin.

Mobile du copilote inconnu
Le mobile du copilote, un Allemand de 28 ans du nom d'Andreas Lubitz, reste inexpliqué, mais le procureur a précisé qu'il n'était "pas répertorié comme terroriste", une information confirmée par Berlin.

"Même dans nos pires cauchemars, nous n'aurions pas pu imaginer qu'une telle tragédie puisse arriver", a confié Carsten Spohr, en sanglots. "Ceux qui nous connaissent savent que nous sélectionnons avec beaucoup, beaucoup d'attention" nos pilotes, a-t-il ajouté, avec notamment des examens psychologiques en plus des tests de capacité techniques.

Le copilote avait été engagé "en septembre 2013" par la compagnie aérienne et comptait 630 heures de vol.
Resté seul aux commandes de l'appareil après la sortie de la cabine de pilotage du commandant de bord, vraisemblablement parti aux toilettes, Andreas Lubitz ne lui a pas permis de revenir et a actionné le bouton de descente de l'avion.

Sur l'enregistrement contenu dans la boîte noire, "on entend plusieurs appels du commandant de bord pour demander l'accès à la cabine de pilotage, mais aucune réponse du copilote", a raconté procureur.
Andreas Lubitz, dont on perçoit jusqu'à la fin la respiration régulière, n'a pas non plus répondu aux appels de la tour de contrôle qui s'est rendue compte de la descente anormale de l'Airbus.
Tout cela "peut s'analyser comme une volonté de détruire l'avion", a déclaré Brice Robin, selon lequel c'est "l'interprétation la plus plausible" des dernières minutes du vol.

Première mesure prise après ces révélations par plusieurs compagnies aériennes (Norwegian Air Shuttle, la Canadienne Air Transat, l'Islandaise Icelandair, etc.) : le maintien de deux personnes dans la cabine de pilotage en toutes circonstances.

 

(Récit : Crash de l'A320 : les dernières minutes du vol 4U 9525)



Cris des passagers
Selon le procureur, les passagers "ne se sont rendus compte du crash qu'au tout dernier moment" et sont morts sur le coup. Dans les dernières secondes avant l'impact sur la montagne, l'enregistrement de 30 minutes au total laisse entendre l'alerte signalant la proximité du sol et les cris des passagers.

Depuis mercredi, avec l'aide de médecins légistes, les restes des victimes sont récupérés par les équipes de secours dans des conditions périlleuses. Les enquêteurs sont toujours dans le même temps à la recherche de la deuxième boîte noire, celle contenant les données du vol.
D'après le lieutenant-colonel Xavier Vialenc, les gendarmes "tentent de récupérer tout ce qu'ils peuvent". Cela va "être long, très long, au moins 15 jours", a-t-il dit.

Quelque 200 personnes, proches des 150 victimes de l'une des pires catastrophes aériennes survenues en Europe, ont été acheminées jeudi dans la journée jusqu'à Seine-les-Alpes, l'un des villages les plus proches du lieu du drame.
Les médias sont tenus à distance afin de protéger leur intimité et leur deuil.
Des chapelles ardentes dressées à Seyne-les-Alpes et au Vernet, faisant face à la montagne, ont été dressées pour les accueillir.
Toutes les issues, ruelles et passages menant à ces locaux ont été bouclés par des policiers ou des militaires tandis que des secouristes prêtaient assistance à ceux qui en ont besoin.

Des prélèvements d'ADN sur des membres des familles vont être faits pour faciliter l'identification des morts, qui prendra "des jours et même des semaines", a prévenu le procureur. Interpol a envoyé une équipe de spécialistes pour participer à cette tâche.

Les 150 victimes sont originaires au total d'une vingtaine de pays. L'Allemagne et l'Espagne, les plus touchées, ont mis leurs drapeaux en berne mercredi.

 

Repère
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commentaires (1)

Pendant ce temps là... la MEA en toute irresponsabilité ... ,pour ses passagers ....continue a survoler les zones de guerre en Syrie.....!

M.V.

15 h 39, le 26 mars 2015

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Commentaires (1)

  • Pendant ce temps là... la MEA en toute irresponsabilité ... ,pour ses passagers ....continue a survoler les zones de guerre en Syrie.....!

    M.V.

    15 h 39, le 26 mars 2015

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