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À La Une - Repère

Quatre clés pour comprendre la crise yéménite

L'Arabie saoudite, ainsi que plusieurs pays du Golfe et du Moyen-Orient, ont déclenché une opération militaire dans la nuit au Yémen, menant des frappes sur différentes positions des Houthis.

Le risque d'une guerre civile généralisée au Yémen s'est précisé ces dernières semaines au fur et à mesure de la division du pays entre le nord, dominé par les Houthis, et le sud, fidèle au président Hadi qui s'est installé à Aden après avoir réussi à fuir Sanaa. REUTERS/Naiyf Rahma

Le Yémen, où une intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite a été lancée jeudi, est un pays englué dans une crise interminable attisée par une milice chiite, un ancien président déchu, les jihadistes sunnites d'el-Qaëda et tout récemment ceux du groupe Etat islamique.

 

1-Les miliciens chiites à l'offensive

Depuis l'insurrection populaire de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par la puissante milice des Houthis (ou Ansaruallah).

 

Un milicien houthi chiite se tient devant la carcasse d'une voiture touchée par les frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite. Photo REUTERS/Khaled Abdullah


Ce mouvement basé dans le nord du pays recrute dans la communauté zaïdite, une branche du chiisme qui représente un tiers de la population du Yémen. S'inspirant du Hezbollah et soutenus par l'Iran, les Houthis ont déferlé en septembre 2014 à Sanaa puis étendu leur influence vers l'ouest, le centre et le sud, avançant jusqu'aux portes d'Aden cette semaine. Dirigé par Abdel Malek al-Houthi, il est soupçonné de vouloir rétablir le régime monarchique de l'imamat zaïdite aboli en 1962.

 

 

 

2-La soif de revanche du président déchu

L'ex-président Saleh joue un rôle-clé en coulisse dans l'offensive des Houthis avec laquelle il a scellé une alliance.

 

L'ex-chef de l'Etat, Ali Abdallah Saleh. Photo AFP/MOHAMMED HUWAIS


Au pouvoir pendant 33 ans, l'ex-chef de l'Etat n'a pas supporté d'être poussé au départ en 2012 et il n'a eu de cesse depuis de saper l'autorité de son successeur, Abd Rabbo Mansour Hadi, démocratiquement élu.
Âgé de 73 ans et extrêmement riche, M. Saleh garde une forte influence au sein des forces armées, dont certaines unités combattent avec les Houthis.

 

3-El-Qaëda et l'EI à l’œuvre

Le groupe Etat islamique a tout récemment fait une entrée fracassante au Yémen en revendiquant des attaques suicide à Sanaa qui ont fait 142 morts et 351 blessés le 20 mars dans des mosquées fréquentées notamment par des fidèles chiites y compris des Houthis.

 

Photo Mohammad Huwais/AFP

 

L'EI est ainsi intervenu sur le terrain occupé par el-Qaëda dans la péninsule arabique (Aqpa), considéré comme l'un des groupes jihadistes les plus dangereux par les Etats-Unis. Fortement présent dans le sud et le sud-est du Yémen, Aqpa a multiplié les attentats contre l'armée, a enlevé des étrangers et a revendiqué l'attentat du 7 janvier qui a décimé la rédaction de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.

Recrutant parmi les sunnites et agissant parfois en coopération avec des tribus hostiles aux Houthis, Aqpa a revendiqué depuis septembre de nombreux attentats antichiites. Les Etats-Unis sont les principaux alliés du pouvoir yéménite dans la lutte contre Aqpa, dont de nombreux responsables ont été tués par des tirs de drones.

 

4-L'introuvable solution politique

Le risque d'une guerre civile généralisée s'est précisé ces dernières semaines au fur et à mesure de la division du pays entre le nord, dominé par les Houthis, et le sud, fidèle au président Hadi qui s'est installé à Aden après avoir réussi à fuir Sanaa. M. Hadi s'est montré incapable d'imposer son autorité mais il reste considéré comme le président légitime du Yémen par la communauté internationale, qui n'a cessé d'appeler à une solution politique. L'aggravation de la crise a toutefois mis fin aux espoirs suscités par l'ouverture d'un dialogue parrainé par l'émissaire de l'ONU au Yémen Jamal Benomar.

 

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