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À La Une - Repère

Crash A320 : Ce que l'on sait déjà

Il s'agit de la pire catastrophe aérienne en France depuis 30 ans.

Des journalistes au pied des Alpes francaises près du lieu du crash de l'Airbus Germanwings Airbus. AFP / JEFF PACHOUD

Voici ce que l'on sait de l'accident de l'Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings qui s'est écrasé mardi dans le sud des Alpes françaises avec 150 personnes à bord, la pire catastrophe aérienne en France depuis 30 ans.

Le vol 4U9525 de la Germanwings a décollé à 09H55 (08H55 GMT) de Barcelone avec 144 passagers et six membres d'équipages à bord pour Düsseldorf où il était attendu à 11h57.

 

Les victimes

Hommage aux 16 lycéens de Haltern. Reuters/Ina Fassbender


Les victimes sont originaires d'une quinzaine de pays.
72 des victimes étaient de nationalité allemande, dont deux bébés et 16 lycéens de Haltern (nord-ouest de l'Allemagne) rentrant d'un séjour linguistique, ainsi que deux chanteurs de l'opéra de Düsseldorf Oleg Bryjak et Maria Radner.
Au moins 51 victimes étaient espagnoles, selon Madrid.
D'autres nationalités ont été confirmées : Argentine, Australie, Belgique, Colombie, Danemark, États-Unis, Grande-Bretagne, Israël, Japon, Maroc, Mexique et Pays-Bas.
Il appartient aux autorités allemandes et espagnoles et à la compagnie aérienne de vérifier les nationalités et diffuser ces informations.
La récupération des corps sera longue compte tenu de leur état et de la topographie. Washington et Moscou ont offert leur aide pour ces opérations.

 

L'avion

Un avion opéré par la compagnie allemande Lufthansa puis sa filiale à bas coûts Germanwings. Photo AFP


L'avion est un moyen-courrier A320, mis en service en 1991, d'abord opéré par la compagnie allemande Lufthansa puis sa filiale à bas coûts Germanwings.
C'était l'un des plus anciens A320 encore en service ayant effectué quelque 46 700 vols et 58 300 heures de vols. Selon plusieurs experts, à 24 ans, un avion est en fin de carrière mais pas obsolète si la maintenance a été correctement effectuée. Il avait subi une grosse révision à l'été 2013.
L'avion était "techniquement irréprochable", assure Lufthansa ajoutant que le pilote avait "plus de 10 ans" d'expérience et "plus de 6 000 heures de vol".
L'appareil était équipé des moteurs CFM56-5A1.

 

Le déroulement

L'avion s'est écrasé sur la commune de Seyne-les-Alpes. Reuters/Emmanuel Foudrot


Mardi à 10H30 (09H30 GMT, l'avion entre sur la zone de navigation aérienne d'Aix-en-Provence (sud de la France), selon un déroulé des évènements communiqué par la ministre française chargée des Transports, Ségolène Royal. Il vole alors à 11 400 mètres d'altitude.
A 10H31, l'avion commence à descendre sans autorisation du contrôle aérien et sans entrer en contact ni répondre aux contrôleurs.
La descente est linéaire, 3 000 pieds/minute. Il ne s'agit pas d'une descente d'urgence.
Le contrôle aérien donne l'alerte à 10H35.
L'avion disparaît des radars à 10H40, il n'est plus qu'à 2 000 mètres d'altitude.
L'équipage n'a pas émis de "mayday" (appel de détresse). Le contrôle aérien a pris l'initiative de déclarer l'avion en détresse car il n'avait plus aucun contact avec l'équipage et l'avion.

L'un des deux pilotes a quitté le cockpit et n'a pas pu y retourner, selon les enregistrements sonores récupérés par les enquêteurs, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

L'avion, qui a volé jusqu'au bout, s'est écrasé dans une zone très difficile d'accès à 1 500 mètres d'altitude sur la commune de Seyne-les-Alpes.
L'endroit se situe à une latitude de 44.280321 et une longitude de 6.438421.
L'appareil a été pulvérisé en milliers de fragments, éparpillés sur près de quatre hectares dans une zone isolée à flanc de montagne.

 

L'enquête

Un hélicoptère de la gendarmerie française au dessus du lieu du crash.Reuters/Emmanuel Foudrot


Le parquet de Marseille (sud) est chargé de l'enquête judiciaire. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) se charge de l'aspect technique des investigations auquel participe le constructeur Airbus.
Toutes les pistes sont envisagées et celle du terrorisme n'est pas privilégiée, selon des déclarations de la compagnie et de ministres français.
Plus de 300 gendarmes, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs alpins, soldats spécialisés dans les missions en haute montagne, étaient engagés mercredi matin sur le site du crash.

L'une des deux boîtes noires de l'appareil, le CVR (Cockpit voice recorder) a été retrouvée dès mardi. Il contient l'enregistrement de tous les sons de la cabine de pilotage, et permet d'entendre les conversations entre le commandant de bord et le pilote, mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage, les alarmes qui ont pu éventuellement retentir.
Il a été acheminé jusqu'aux locaux parisiens du BEA pour y être décrypté, et des "données utilisables" pourront en être extraites, selon le BEA, qui a publié les premières photos de cet enregistreur dont le boîtier a été très abîmé lors de l'impact au sol. La durée pour décrypter une boîte noire est très variable selon son état de quelques heures à plusieurs semaines.
La seconde boîte noire dite FDR (Flight Data Recorder) enregistrant les données du vol était toujours recherchée mercredi. Mais le directeur du BEA s'est dit "raisonnablement optimiste" de la localiser.

Outre les techniciens parisiens, des enquêteurs du BEA et leurs homologues allemands et espagnols sont sur place pour examiner les lieux du drame et les débris de l'appareil. Une équipe de spécialistes de l'organisation de coopération policière internationale Interpol a été envoyée à Paris pour participer à l'enquête, à la demande des autorités françaises.
La descente modérée de l'avion et sa trajectoire linéaire le conduisant directement sur les montagnes traduisent un comportement inexplicable de l'équipage, selon des experts. L'équipage peut avoir été rendu inconscient, en raison d'une dépressurisation lente et d'un manque d'oxygène. Le pilote peut avoir été suicidaire ou obligé par un tiers à s'écraser contre la montagne.

 

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