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À La Une - Diplomatie

Obama affiche publiquement son désaccord de fond avec Netanyahu

Haussement de ton assez inhabituel dans les relations entre les deux alliés traditionnels.

"Nous pensons que (la solution à) deux Etats est ce qu'il y a de mieux pour la sécurité d'Israël, les aspirations des Palestiniens et la stabilité régionale", a déclaré Barack Obama, le 24 mars 2015, soulignant que "Netanyahu a une approche différente". AFP PHOTO/JIM WATSON

Le président américain Barack Obama a mis en exergue mardi son désaccord de fond avec Benjamin Netanyahu, de l'Iran à la politique vis-à-vis des Palestiniens, tout en assurant que cela n'avait rien de personnel.

Dans un haussement de ton assez inhabituel dans les relations entre les deux alliés traditionnels, Barack Obama a dit mardi voir un "défi substantiel" dans le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, en raison de ses différends avec le Premier ministre israélien.

Car sa récente campagne a donné à l'administration américaine de multiples motifs d'exaspération. Le Premier ministre israélien a enterré l'idée d'un Etat palestinien s'il conservait son poste; il a promis de poursuivre la colonisation; il s'est opposé à ce que Jérusalem-Est devienne la capitale d'un Etat palestinien; le jour du vote, le 17 mars, pour rallier les électeurs de droite, il brandissait le spectre d'un vote "en masse" des Arabes israéliens.
Depuis il a tenté de nuancer ses propos sur la création d'un Etat palestinien. Lundi, il s'est dit désolé d'avoir blessé la sensibilité des Arabes israéliens. Mais le mal est fait.


"J'ai une relation de travail avec le Premier ministre" israélien, a laconiquement déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse commune avec son homologue afghan Ashraf Ghani à la Maison Blanche. "Il représente les intérêts de son pays de la manière qu'il estime nécessaire, et je fais de même. La question ne porte pas sur la relation de dirigeant à dirigeant", a-t-il expliqué. "Nous pensons que (la solution à) deux Etats est ce qu'il y a de mieux pour la sécurité d'Israël, les aspirations des Palestiniens et la stabilité régionale", a-t-il poursuivi. "C'est notre opinion et le Premier ministre Netanyahu a une approche différente".


Depuis sa victoire aux élections du 17 mars, pas un jour ne passe sans que Washington ne trouve motif à s'échauffer contre la rhétorique de M. Netanyahu. L'administration américaine s'est même dite contrainte de réévaluer le soutien historique qu'elle apporte à Israël à l'ONU.

"Israël n'espionne pas les Etats-Unis"
"Le caractère public de cette hostilité mutuelle (entre MM. Obama et Netanyahu) représente le nouveau point le plus bas (de la relation). Je ne crois pas que nous ayons jamais eu des critiques personnelles aussi violentes en public", dit à l'AFP Jonathan Rynhold, auteur d'un ouvrage récent sur les relations bilatérales.


Pour ne rien arranger, mardi, le Wall Street Journal, citant des responsables américains, a révélé qu'Israël avait espionné les négociations entre l'Iran d'un côté, les Etats-Unis et cinq autres puissances de l'autre sur le programme nucléaire iranien. Israël, vigoureusement opposé aux termes qui semblent pouvoir être ceux d'un accord avec l'Iran, a partagé ses informations avec des élus américains hostiles à ces tractations pour qu'ils s'en servent contre les efforts diplomatiques en cours, ajoutait le journal.


"Qu'Israël et les Etats-Unis s'espionnent l'un l'autre, c'est une chose. Qu'Israël vole des secrets américains et les communique à des législateurs américains pour saper la diplomatie américaine en est une autre", dit un haut responsable américain cité par le journal.
La diplomatie américaine a refusé d'alimenter la polémique. En évitant soigneusement de commenter les révélations du Wall Street Journal, Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat, a assuré mardi que Washington avait "bien entendu pris des mesures pour que les négociations restent confidentielles". "Mais nous avons des discussions en cours avec Israël, des discussions qui se poursuivent", a-t-elle poursuivi.


Plusieurs responsables israéliens ont catégoriquement démenti l'article du journal, affirmant qu'Israël n'espionnait plus son grand allié américain depuis les engagements pris envers Washington après le retentissant précédent Jonathan Pollard. Cet analyste de la Marine américaine a été condamné en 1987 à la prison à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël.
"Israël n'espionne pas les Etats-Unis, un point c'est tout", a dit Youval Steinitz, ministre du Renseignement dans le gouvernement sortant de M. Netanyahu. Le ministre sortant des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a fait valoir qu'Israël avait d'autres sources et qu'il y avait assez de monde autour de la table des négociations pour que les fuites viennent d'ailleurs, peut-être des Iraniens eux-mêmes.


Le président israélien Reuven Rivlin recevra mercredi à 19H30 (17H30 GMT) celui qu'il a choisi pour former le gouvernement, a indiqué la présidence sans donner de nom. Nul doute qu'il s'agira de M. Netanyahu, assuré depuis lundi d'une claire majorité de droite au parlement.

 

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Dans un haussement de ton assez inhabituel dans les relations entre les deux alliés traditionnels, Barack Obama a dit mardi voir un "défi substantiel" dans le processus de paix...

commentaires (4)

Juste un très simple écran de fumée !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 18, le 25 mars 2015

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Commentaires (4)

  • Juste un très simple écran de fumée !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 18, le 25 mars 2015

  • COMBAT DE COQS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 34, le 25 mars 2015

  • Achinoam Nini, chanteuse israélienne d’origine yéménite plus connue sous le nom de Noa, est rentrée il y a quelques jours de tournée en Italie et dit avoir «eu droit à un beau comité d’accueil à l’aéroport ». « Ils ont crié : Voilà Achinoam Nini, l’israélophobe ! », rapporte-t-elle. Il s’agissait apparemment du mouvement spontané de quelques personnes qui l’ont reconnue dans le hall d’arrivée de l’aéroport, a-t-elle dit dans la presse. « Nous allons nous occuper de toi comme nous nous sommes occupés de Gefen », lui ont-ils lancé, selon son récit sur Facebook. Collaborations avec des artistes palestiniens Ils faisaient référence à l’agression, vendredi après-midi, de l’écrivain Yonatan Gefen, de gauche lui aussi. Un inconnu est venu chez Yonatan Gefen, a tenté de le frapper et l’a traité de « traître » et de «gauchiste». Yonatan Gefen avait écrit sur sa page Facebook après le triomphe de Benjamin Netanyahu aux élections parlementaires du 17 mars que cette date devrait rester comme la « Nakba » du camp de la paix. La Nakba (« catastrophe » en arabe) est le terme employé par les Palestiniens pour parler de la création de l’État d’Israël. « C’est sympa, hein ? », dit Noa sur sa page Facebook.« Bienvenue dans le cauchemar dans lequel nous nous sommes réveillés », ajoute-t-elle. La victoire de Benjamin Netanyahu et de la droite aux législatives a laissé une bonne partie de la gauche sous le choc. Les sondages accordaient une solide avance à la liste de centre gauche.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 19, le 25 mars 2015

  • Obama ,au bas mot, n'a jamais était à la hauteur de ses prétentions affichées ...et dans cette fin de 2ème mandat encore moins....

    M.V.

    11 h 35, le 25 mars 2015

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