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Moyen Orient et Monde - Conflit

« Les lionceaux du califat », enfants soldats recrutés et endoctrinés par l’EI

Bachar el-Assad a reçu hier le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari ; l'Irak s'apprête à demander à la coalition de mener des frappes aériennes autour de Tikrit.

Les « lionceaux du califat » seraient soumis à des entraînements intensifs militaires et religieux dans les territoires contrôlés par l’État islamique en Syrie. Capture d’écran YouTube

Plus de 400 enfants en Syrie ont été entraînés au combat par les combattants extrémistes du groupe État islamique (EI), a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Le groupe jihadiste soumet les enfants, appelés « lionceaux du califat », à des entraînements intensifs militaires et religieux dans les territoires qu'il contrôle en Syrie, précise l'ONG. Des vidéos diffusées sur des comptes proches de l'EI montrent des garçons, dont certains âgés d'à peine 8 ans, chargeant des fusils, tirant et marchant à genoux à travers les broussailles. Les vidéos montrent également des enfants assis à une table ronde, étudiant des textes religieux. « Une fois qu'ils ont atteint l'âge de 15 ans, ces enfants ont le choix de devenir de véritables combattants touchant des salaires », a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. « L'EI tente d'attirer les enfants avec l'argent et les armes », ajoute-t-il, soulignant que les enfants ne sont pas forcés à se battre, mais c'est ce qu'ils font durant la journée puisqu'ils ne vont pas à l'école et ne travaillent pas.
Les enfants soldats sont souvent utilisés aux points de contrôle, ou pour obtenir des informations dans les zones non contrôlées par l'EI, puisque les enfants passent souvent inaperçus, selon M. Abdel Rahmane. Mais d'autres enfants sont recrutés pour des objectifs plus violents. Une vidéo diffusée par l'EI en mars, a ainsi montré un enfant à peine âgé de 12 ans, tirant à plusieurs reprises sur un otage. Selon M. Abdel Rahmane, l'EI a déjà utilisé 10 enfants comme des (kamikazes) en Syrie et a réuni ensemble tous les bataillons composés d'enfants. « C'est de l'exploitation et du lavage de cerveau », affirme M. Abdel Rahmane à l'AFP. « Ce qui choque c'est qu'ils ne s'en cachent pas, ils s'en vantent », dénonce Nadim Houry, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Leur utilisation d'enfants soldats fait partie d'un effort d'endoctrinement... » ajoute-t-il.

Offensive contre Idleb
Parallèlement, les combattants d'une coalition composée de la branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra, et d'autres groupes islamistes armés ont lancé une offensive contre Idleb, ville du nord-ouest de la Syrie, contrôlée par le régime, ont indiqué hier l'OSDH et des militants. « L'attaque a été lancée de plusieurs directions », a affirmé M. Abdel Rahmane, faisant état de « violents combats en cours ». Au moins deux attentats-suicide à la voiture piégée ont été menés contre des points de contrôle des troupes loyalistes aux abords de la ville par les forces de cette coalition, « L'Armée de la conquête », pour aider leur progression.
Sur le plan diplomatique, le président syrien Bachar el-Assad a reçu hier le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari, premier responsable irakien de ce niveau à s'être rendu en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011. Lors de l'entretien, diffusé par l'agence officielle Sana, M. Assad s'est félicité des « succès remportés par les peuples syrien et irakien, et par leurs armées face aux groupes terroristes, contribuant ainsi à arrêter l'expansion du terrorisme ». M. Assad a souligné l'importance de « la coordination » entre Damas et Bagdad pour renforcer ces succès. Lors d'une conférence de presse avec son homologue syrien Walid Mouallem, M. Jaafari, dont la visite à Damas a duré quelques heures, a exprimé l'espoir que sa visite « augmentera le niveau de coopération entre la Syrie et l'Irak, afin de contrer les dangers qui menacent les deux pays frères ».

« Abandonnés du reste du monde »
Sur un autre plan, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon constate que les Syriens « se sentent de plus en plus abandonnés du reste du monde » alors que le conflit entre dans sa cinquième année, constate dans son dernier rapport sur la situation humanitaire en Syrie. Ce treizième rapport, qui porte sur la période du 1er décembre au 28 février, doit être discuté demain par le Conseil de sécurité de l'Onu. « Les acteurs humanitaires continuent de livrer de l'aide à des millions de personnes dans le besoin chaque mois, mais leur tâche est toujours très difficile et dangereuse », souligne M. Ban.
Dans le même sens, quelque 85 organisations de la société civile syrienne ont réclamé une aide de la communauté internationale, déplorant avoir été « abandonnées » par cette dernière, davantage préoccupée par la lutte antiterroriste que par les horreurs quotidiennes du conflit ravageant leur pays depuis quatre ans.
Par ailleurs, l'Irak s'apprête à demander à la coalition conduite par les États-Unis de mener des frappes aériennes autour de Tikrit, bastion de l'EI que l'armée irakienne cherche à reprendre depuis le début du mois de mars avec l'appui de milices chiites alliées, a expliqué hier un diplomate occidental. Le gouvernement de Bagdad n'a pas confirmé l'information dans l'immédiat. Selon le diplomate, les frappes sur Tikrit, si elles devaient avoir lieu, s'inspireraient des frappes aériennes menées par la coalition en tandem avec les peshmergas kurdes dans le nord de l'Irak.

(Sources : agences)

Plus de 400 enfants en Syrie ont été entraînés au combat par les combattants extrémistes du groupe État islamique (EI), a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).Le groupe jihadiste soumet les enfants, appelés « lionceaux du califat », à des entraînements intensifs militaires et religieux dans les territoires qu'il contrôle en Syrie, précise l'ONG. Des...

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