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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

Jean-Gabriel Chelala, un Franco-Libanais à l’assaut du Vendée Globe 2016 pour la bonne cause

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, L'Orient-Le Jour se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Ascensions, tour du monde... À 34 ans, Jean-Gabriel Chelala est un aventurier et militant qui ne perd pas de temps. Photo fournie par Jean-Gabriel Chelala

Jean-Gabriel Chelala, 34 ans, est un aventurier et un homme engagé. Président du fonds de dotation (à but non lucratif) Msaada, il se bat contre le mal-logement et la précarité énergétique. Le jeune ingénieur libano-français, féru de navigation, a décidé de plaider sa cause dans le cadre du Vendée Globe 2016, l'une des plus prestigieuses compétitions de voile.


«De nombreuses personnes au Liban et en France vivent dans des habitations insalubres, mal équipées et peu respectueuses de l'environnement», explique Jean-Gabriel Chelala à L'Orient-Le Jour. «Si la question du mal-logement semble prioritaire en France, celle de la précarité énergétique est probablement l'une des préoccupations majeures des Libanais», souligne-t-il, précisant que les deux problèmes sont interdépendants. Conscient des difficultés énergétiques auxquelles fait face le pays du Cèdre, notamment les coupures d'électricité interminables, Jean-Gabriel Chelala estime que «Msaada peut être une source d'idées et d'innovation au Liban».


En sus de son engagement, le jeune chef d'entreprise d'études en électromécanique, qui a quitté le Liban en 1990 à l'âge de 10 ans avec sa famille pour s'installer en Bretagne, a un goût prononcé pour l'aventure. À son actif, ce trentenaire a notamment plusieurs ascensions, parfois en solitaire, du Kilimandjaro à l'Himalaya, en passant par le Mont-Blanc. Et un tour du monde, en 2008-2009, se basant sur la force humaine, de manière à montrer que l'énergie humaine est la première source d'énergie. Concrètement, il a effectué ce tour du monde, dont il a livré le récit dans un ouvrage intitulé 48° Nord, sans émettre le moindre gramme de CO2.
La course du Vendée Globe, qui part des Sables-d'Olonnes, sur les côtes françaises de l'Atlantique, est elle aussi «un tour du monde», mais à la voile, d'ouest en est, via les trois grands caps de Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn. À travers cette compétition, très médiatisée, Jean-Gabriel Chelala espère d'abord sensibiliser à sa cause un plus large public. Il souhaite également récolter des fonds pour mettre en œuvre des projets concrets afin d'améliorer les logements insalubres et non respectueux de l'environnement, au Liban et en France.
«Le mal-logement en France et l'énergie au Liban sont des crises d'avenir! s'inquiète le jeune aventurier. En fédérant des entreprises, en trouvant des solutions concrètes, nous agissons pour demain.»
Jean-Gabriel n'a pas encore récolté tous les fonds nécessaires pour s'équiper et assurer sa place dans la course, mais il est confiant et ne perd pas un instant pour atteindre son objectif.
Arrivé à Beyrouth samedi pour un court séjour, Jean-Gabriel Chelala a un emploi du temps chargé. «Durant toute la semaine, je vais aller à la rencontre d'entreprises, d'associations et de professeurs d'université afin de fédérer ces milieux autour de la cause que je défends, en échangeant des idées en vue de trouver les meilleures solutions», souligne-t-il. Il souhaite également donner un maximum de visibilité à son projet au Liban afin de récolter des fonds pour pouvoir agir sur le terrain. Avec Msaada, il cherche d'abord à «sensibiliser, parce que faire connaître les difficultés énergétiques est le premier moyen d'agir. Ensuite aider, parce qu'une aide directe et rapide répond aux besoins immédiats. Et enfin innover, parce que résoudre les problèmes ne peut passer que par une réflexion à long terme et une vision nouvelle».
Déjà engagé dans la rénovation d'un bâtiment résidentiel en Bretagne, Jean-Gabriel Chelala confie, sans donner plus de détails, qu'un projet similaire est sur les rails pour le Liban.
Concrètement, Msaada vise à venir en aide aux ménages qui ont besoin de rénover leurs systèmes de chauffage, d'approvisionnement en énergie (électricité, eau, etc.). Son équipe, composée notamment d'ingénieurs et d'experts juridiques, s'occupe des aspects légaux et pratiques. Le fonds de dotation s'intéresse également aux plus jeunes. «L'objectif est de mettre en place un réseau social dédié aux enfants, tout en les sensibilisant aux problématiques écologiques», précise-t-il.
Des résultats de sa tournée au Liban dépendra la «couleur» du bateau. S'il obtient assez de fonds, le bateau sera 100% libanais. Une première dans le Vendée Globe. Un bateau franco-libanais est également envisageable si la récolte des fonds se fait entre l'Hexagone et le Liban, ajoute-t-il.
Hors de portée les projets de Jean-Gabriel Chelala? «Cela paraît peut-être ambitieux, mais seuls ceux qui pensent pouvoir changer le monde y parviennent. J'aime mieux essayer et échouer que de ne rien tenter. Et puis, il est temps qu'on trouve des solutions, non?»

 

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