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À La Une - Tunisie

L'EI revendique l'attentat de Tunis : " Ce n'est que le début"

Neuf suspects arrêtés au lendemain de l'attaque contre le musée Bardo ; le bilan monte à 21 morts.

Des policiers tunisiens montent la garde à l'entrée du musée Bardo, en Tunisie, le 19 mars 2015. REUTERS/Anis Mili

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat contre le musée Bardo de Tunis qui a coûté la vie mercredi à 21 personnes, selon un message audio diffusé jeudi sur les sites jihadistes. Le groupe jihadiste, qui sévit en Syrie, en Irak et en Libye, a menacé la Tunisie d'autres attaques, affirmant qu'il ne s'agissait que "du début".

Qualifiant l'attentat contre le musée d'"attaque bénie contre l'un des foyers des infidèles en Tunisie musulmane", la voix lisant le communiqué audio a affirmé que l'opération sanglante avait été menée par "deux chevaliers du califat, Abou Zakaria al-Tounsi et Abou Anas al-Tounsi". Ils étaient "munis d'armes automatiques et de bombes" et sont "parvenus à assiéger un groupe de ressortissants des pays croisés (...) semant la terreur dans le cœur des infidèles". "(...) Ce que vous avez vu, ce n'est que le début. Vous n'allez jouir ni de sécurité ni de paix", poursuit l'enregistrement.

Le bilan officiel de l'attaque est de 20 étrangers et un Tunisien tués, selon le ministre de la Santé Said Aïdi. Treize d'entre eux ont été identifiés, dont trois Japonaises et deux Français. Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes descendus de leur paquebot en escale pour découvrir la capitale tunisienne et le musée Bardo, le plus prestigieux du pays, qui doit rouvrir mardi prochain.

Au lendemain de la mort de deux assaillants, la présidence a annoncé l'interpellation de "quatre éléments en relation directe avec l'attaque et cinq autres soupçonnés d'être en relation avec cette cellule" sans préciser leur identité. Vu les "circonstances exceptionnelles", les soldats vont désormais participer à la sécurisation des grandes villes en menant des patrouilles, a-t-elle ajouté à l'issue d'une réunion "exceptionnelle" entre les chefs de l'Etat et du gouvernement et les responsables militaires.

Le gouvernement a reconnu "des failles sécuritaires", alors que le musée est mitoyen du Parlement. En effet, l'attaque est survenue en pleine audition à l'Assemblée de cadres militaires et de la justice sur la réforme de la loi antiterroriste. "Il y a eu des failles dans tout le système sécuritaire, dans toutes ses phases, c'est-à-dire la protection de l'Assemblée et du musée et la protection des touristes", a dit le Premier ministre Habib Essid, promettant une "enquête approfondie".

 

(Repère: Tunisie: les troubles depuis la révolution)

 

Deux touristes espagnols retrouvés
Seule heureuse nouvelle, deux touristes espagnols portés disparus ont été retrouvés jeudi sains et saufs dans le musée où ils avaient passé la nuit cachés à l'initiative d'un employé.

Condamné par la communauté internationale, l'attentat a provoqué une très forte émotion en Tunisie et de multiples appels à l'union nationale. Le quotidien La Presse a exhorté "institutions, société civile, médias et citoyens" à "agir comme un seul homme" pour défendre "les intérêts de la patrie".

Une trentaine d'associations et syndicats ont par ailleurs appelé à "un rassemblement populaire silencieux" à 16h00 (15h00 GMT) près du musée. Le principal syndicat, l'UGTT a appelé à "mobiliser les forces du peuple et tous les organes de l'État à déclarer la guerre au terrorisme". Le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, s'est dit convaincu que "le peuple se tiendra uni face à la barbarie".

Le président Béji Caïd Essebsi a, lui, promis que "ces traîtres seront anéantis", en allusion aux responsables de l'attaque à la mitrailleuse contre les touristes au moment où ils descendaient de leur bus et entraient au musée dans lequel ils ont été pourchassés. M. Essid a identifié les deux assaillants morts comme Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui et le porte-parole du ministère de l'Intérieur a dit qu'il s'agit "probablement" de Tunisiens. M. Essid a précisé qu'Abidi était connu des services de police, sans plus.

 

(Lire aussi : Le député Rahoui à « L'OLJ » : Ces terroristes nous en veulent parce que nous avons réussi notre révolution)

 


Coup dur au tourisme
Première conséquence de l'attaque, l'annonce par les groupes italiens MSC Croisières et Costa Croisières, dont des passagers ont été touchés au musée, de la suspension de leurs escales à Tunis. Chacun avait un paquebot avec plus de 3 000 passagers en escale à Tunis mercredi.

Le gouvernement tunisien a d'ailleurs qualifié de "terrible" "l'impact économique" pour le pays alors que le tourisme, déjà en crise, en est l'un des secteurs stratégiques. L'attaque du Bardo est la plus grave depuis l'attentat suicide, revendiqué par el-Qaëda, contre une synagogue à Djerba (sud) qui avait coûté la vie à 14 Allemands, deux Français et cinq Tunisiens en 2002.

C'est aussi la première fois depuis la révolution de janvier 2011 que des civils sont visés, alors que le pays s'est imposé comme un modèle de stabilité et d'ouverture dans le monde arabe, l'essentiel des Etats du Printemps arabe ayant basculé dans le chaos et la répression. Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit venir vendredi à Tunis pour examiner la coopération anti-terroriste bilatérale.

Depuis 2011, les autorités tunisiennes luttent contre un groupe jihadiste lié au réseau el-Qaëda au Maghreb islamique, la Phalange Okba Ibn Nafaâ, qui a tué des dizaines de policiers et soldats dans les montagnes à la frontière algérienne. En outre, au moins 500 Tunisiens, ayant combattu en Irak, en Syrie ou en Libye dans les rangs d'organisations jihadistes comme l'Etat islamique (EI), sont rentrés au pays, et la police les considèrent comme la première menace sécuritaire.

 

Reportage vidéo
Tunisie, aux sources du jihad

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat contre le musée Bardo de Tunis qui a coûté la vie mercredi à 21 personnes, selon un message audio diffusé jeudi sur les sites jihadistes. Le groupe jihadiste, qui sévit en Syrie, en Irak et en Libye, a menacé la Tunisie d'autres attaques, affirmant qu'il ne s'agissait que "du début".
Qualifiant l'attentat contre le musée d'"attaque...

commentaires (2)

Méthodes tout aussi dégueulasses, que celles des Takfiristes fakkihistes des années 80 au Liban. Pauvre Michel SEURAT !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 47, le 19 mars 2015

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Commentaires (2)

  • Méthodes tout aussi dégueulasses, que celles des Takfiristes fakkihistes des années 80 au Liban. Pauvre Michel SEURAT !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 47, le 19 mars 2015

  • Pourquoi toutes ces choses la n'existaient pas avant 2011 ? pourquoi donc on a pas voulu repondre au ministre tunisien pres de l'ONU quand il dit sur F.24 , la france livre des armes au qatar et a la binsaoudiie qui servent a nous tuer en Tunisie et j'ajouterai au M.O ? Pourquoi des musees sont attaques et que cela n'existaient pas du temps des dirigeants passes , sous les fourches des "printemps arabes" ? Pourquoi d'autres resistants qui avaient pourtant les mains libres pour se venger sur des collabos au Liban n'ont pas appliques les memes methodes de se faire exploser en public sur des places publiques , et qu'on veuille mettre tout ca dans le meme sac ? Devrai je donner les reponses ou bien est ce assez explicite pour avoir les reponses par ells memes ?

    FRIK-A-FRAK

    13 h 53, le 19 mars 2015

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