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À La Une - Elections

Netanyahu triomphe mais d'emblée sous pression des États-Unis

Barack Obama "continue de penser qu'une solution à deux États est la meilleure façon de répondre aux tensions".

Pour sa principale apparition publique dans la peau du vainqueur mercredi, M. Netanyahu s'est rendu au mur des Lamentations, haut lieu du judaïsme à Jérusalem. AFP / THOMAS COEX

Benjamin Netanyahu a obtenu une éclatante victoire aux élections législatives en Israël, mais était d'emblée mercredi sous pression des États-Unis pour renoncer à ses promesses de campagne radicales sur le conflit avec les Palestiniens. Les Européens ont, de leur côté, appelé à une relance du processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis près d'un an, alors que M. Netanyahu vient d'enterrer l'idée d'un État palestinien tant qu'il serait chef de gouvernement.

Au pouvoir depuis 2009 mais donné battu par les sondages, M. Netanyahu a fourni une nouvelle démonstration de sa capacité à affronter les vents contraires en sortant grand vainqueur des élections de mardi annoncées comme un référendum pour ou contre lui. A 65 ans, l'homme fort de la droite est assuré, sauf surprise majeure, d'être appelé par le président Reuven Rivlin à assumer son troisième mandat consécutif, son quatrième en comptant celui de 1996-1999. Avec lui, la direction palestinienne, les États-Unis et la communauté internationale vont donc se retrouver a priori avec un futur chef de gouvernement qu'ils connaissent bien et avec lequel les relations se sont dégradées.

La campagne n'a pas contribué à les améliorer. Face aux sondages défavorables, et pour rallier les déçus et les indécis, M. Netanyahu a fait monter les enchères lundi en déclarant qu'avec lui au gouvernement, les Palestiniens n'auraient pas l'Etat auxquels ils aspirent.

 

(Lire aussi : « Une percée de la liste arabe serait un premier pas sur la voie d'une alternative politique »)

 

"Solution à deux États"
Un autre temps fort de la campagne de M. Netanyahu a été l'exceptionnel acte de défi qu'a représenté le 3 mars son discours au Congrès américain. A l'invitation des adversaires républicains de M. Obama, il y est allé dire tout le mal qu'il pensait de l'accord nucléaire en négociation avec l'Iran. Le secrétaire d’État John Kerry a appelé M. Netanyahu pour le féliciter et M. Obama le fera dans les prochains jours, selon le porte-parole de l'exécutif américain. Néanmoins le président américain "continue de penser qu'une solution à deux États est la meilleure façon de répondre aux tensions".

Le Premier ministre britannique David Cameron a lui aussi souhaité "voir une solution à deux États". Et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini a appelé M. Netanyahu à un "leadership audacieux" pour relancer les efforts de paix. La Maison Blanche a en outre fait part de son inquiétude face à des discours "qui divisent", en référence à des propos de M. Netanyahu sur le vote des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948, dont la liste a pour la première fois de son histoire terminé troisième avec 14 sièges selon les transpositions des médias.

Les Palestiniens, eux, n'avaient aucune illusion quant au scrutin israélien mais le triomphe de M. Netanyahu ne fait que les conforter dans leur détermination à intensifier les efforts contre Israël sur la scène diplomatique et à la Cour pénale internationale devant laquelle ils comptent poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre. En même temps, la présidence palestinienne a dit qu'elle était prête à coopérer avec "tout gouvernement israélien" acceptant un État palestinien aux côtés d'Israël.

 

(Lire aussi : Après la victoire de Netanyahu, une "conclusion s'impose : la nation doit être remplacée")

 

Deux à trois semaines
M. Netanyahu n'a pas encore dévoilé ses plans pour le prochain gouvernement. Il "a l'intention de se mettre immédiatement à la formation du gouvernement afin d'achever cette tâche dans un délai de deux à trois semaines" et a commencé les consultations avec les chefs de partis, selon le Likoud. M. Netanyahu va devoir désormais décider s'il forme un gouvernement très à droite ou plus modéré pour faire face à la multitude de défis, auxquels s'ajoutent les menaces sécuritaires ou les attentes économiques et sociales.

En regroupant autour du Likoud, les formations nationalistes et ultra-orthodoxes ainsi que le parti à vocation sociale du nouveau venu Moshé Kahlon, M. Netanyahu forgerait une alliance a priori solide, forte de plus ou moins 67 sièges sur 120, selon les résultats quasiment définitifs. Les experts ont cependant conjecturé sur la possibilité d'un gouvernement d'union avec les travaillistes. Mais l'adversaire travailliste de M. Netanyahu, Isaac Herzog, et son alliée centriste Tzipi Livni ont signifié qu'un tel projet semblait mort-né. "L'opposition est la seule option réaliste que nous ayons", a dit M. Herzog.

Pour sa principale apparition publique dans la peau du vainqueur mercredi, M. Netanyahu s'est rendu au mur des Lamentations, haut lieu du judaïsme à Jérusalem. Il a rituellement placé un vœu en papier entre les pierres, avant de promettre de tout faire pour "la sécurité et la prospérité" des Israéliens.

Les résultats quasiment définitifs transposés en sièges par les médias accordent 30 sièges au Likoud, 8 de plus que ne lui en prédisaient les derniers sondages et 10 de plus que dans la Knesset sortante. La liste Union sioniste de M. Herzog, en obtient 24. Pour l'expert Emmanuel Navon, M. Netanyahu a réussi son tour de force aux dépens des petits partis de droite et du centre droit. "Il a réussi à créer la panique chez leurs électeurs en jouant du danger d'un gouvernement travailliste".

 

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commentaires (7)

CORRECTION ! MERCI : .... "la peau de l'ours, idem"....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 16, le 19 mars 2015

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Commentaires (7)

  • CORRECTION ! MERCI : .... "la peau de l'ours, idem"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 16, le 19 mars 2015

  • PRESSION DES ETATS UNIS : PRESSER SANS URGER ! EXPRIMER SANS COMPRIMER ! QUEL DERRIÈRE DES DEUX CARESSERA LE SUPPOSITOIRE ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 47, le 19 mars 2015

  • Dans un pseudo-pays raciste, basé sur la criminalité et l'occupation des terres autrui et celle d'un peuple natif après en avoir massacré et chassé la plus grande partie... qui voulez-vous qui gagne? Mère Térésa, peut-ètre? Je pense que la confirmation de ce grand criminel sionisme "étatisé", est plus profitable à la cause Palestinienne, à l'Iran et à la région, qu'aun autre... car "ses copins" occidentaux, qui craignent la puissance économique, médiatique et pleurnicheuse de son organisation, savent au moins qui il est, lui. La seule note positive dans cette éléction dans notre Palestine soeur occupée, c'est le résultat de la coalition arabe qui s'est finalement unifiée et qui pourrait ralentir de l'intérieur, l'action de la machine criminelle des judéo-sionistes.

    Ali Farhat

    16 h 53, le 18 mars 2015

  • Peu après l'annonce de la victoire du Likoud, aux législatives israéliennes, le porte-parole d'Obama a fait part de la volonté de la Maison Blanche de "poursuivre ses coopérations avec le futur Premier ministre israélien". Le "NY Times" se paie même le luxe de souligner "à quel point le président se sent engagé à entretenir de très étroites coopérations avec le gagnant des législatives israéliennes, à œuvrer à ce que les liens Israël/Etats Unis soient des plus solides, des plus indéfectibles, des plus constructifs". Ces phrases ne devront, toutefois, surprendre que ceux et celles des analystes, qui ont cru, candidement, au cirque passionnel, qui s'est joué, depuis l'élection de Rohani, à la tête de l'exécutif iranien, entre les Etats Unis d'Obama et Israël "bibiste".. Le cirque, qui consiste à voir, à travers ce couple, un duo en constant conflit, sur les grands dossiers internationaux : Netanyahu refuserait que le bon Obama jette du leste, face à une RI, très malignement, en quête de la bombe atomique, et avec qui Obama est prêt à composer, pour le bien de l'humanité. Le chef du cabinet sioniste s'efforcerait, aussi, de pervertir les efforts du secrétaire d'Etat Kerry, qui a l'intention d'offrir, sur un plateau en or, un Etat aux Palestiniens, mais qui ne le peut, en raison de la politique de colonisation sauvage, menée par "Bibi". N'est-on pas en plein spectacle? Ted Cruz, le sénateur néo-conservateur nous aide à apporter une réponse assez logique à cette question.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 53, le 18 mars 2015

  • Conseil gratuit aux "p(roc)olitologues hamîîîrs" : Ne vendez jamais la peau du cochon avant de l'avoir tué !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 43, le 18 mars 2015

  • Le peuple d'israel qui n'a rien d'un peuple elu , mais bien comme tous les peuples du monde , s'est fait manipuler et a decider de donner carte blanche a babayahou et ses 40 voleurs d'y aller de plus belle . Les resistances en ont pris acte et pensent que, comme pour donner le change a babayahou et ses 40 voleurs , les occicons vont abandoner leurs vassaux traditionnels .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 45, le 18 mars 2015

  • Le fasciste revient encore plus fort !

    Halim Abou Chacra

    10 h 11, le 18 mars 2015

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