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À La Une - irak

Les forces irakiennes préparent l'assaut final sur Tikrit

Le Kurdistan irakien accuse l'EI d'utiliser des bombes au chlore.

Un commandant irakien a tablé samedi sur une reprise de la ville clé de Tikrit "dans les trois prochains jours". AFP PHOTO / AHMAD AL-RUBAYE

Les forces irakiennes se préparent à lancer l'assaut contre les derniers jihadistes du groupe Etat islamique (EI) retranchés à Tikrit, un commandant tablant samedi sur une reprise de cette ville clé "dans les trois prochains jours".

Des milliers d'hommes de l'armée, de la police, des milices chiites et de tribus sunnites prennent part à l'offensive lancée le 2 mars pour reprendre Tikrit, située à 160 km au nord de Bagdad et aux mains de l'EI depuis neuf mois.
Les jihadistes, beaucoup moins nombreux, y sont complètement assiégés mais sont protégés par des francs-tireurs et des milliers de bombes qu'ils ont disséminées à travers la cité.
Cela a ralenti la progression des forces pro-gouvernementales qui cherchent à minimiser leurs pertes dans la ville, dont la reconquête constituerait leur plus importante victoire depuis la fulgurante offensive jihadiste en juin 2014.

La bataille pourrait prendre fin "dans 72 heures", le temps nécessaire pour chasser les derniers jihadistes de Tikrit, a affirmé Karim al-Nouri, le porte-parole des Unités de mobilisation populaire, un groupe composé essentiellement de miliciens chiites. Les jihadistes ne sont plus que "60 à 70" et sont "encerclés de toutes parts", a-t-il indiqué depuis la périphérie de Tikrit, près du village d'Awja.
Néanmoins, se voulant prudent, un lieutenant-colonel du service antiterroriste de l'armée a affirmé que "les combats dans les villes sont difficiles pour toutes les armées".

(Lire aussi : "Sunnites ou chiites, il n'y a pas de différence. Les circonstances ont contribué à unifier l'Irak")

 

Opération près de Kirkouk
Selon des journalistes de l'AFP présents à la limite nord de Tikrit, il y avait des dizaines de cratères dans une rue, creusés par l'explosion de bombes placées sous la chaussée.
Depuis le toit de l'Université de Tikrit, des membres des Brigades de l'imam Ali, une milice chiite, tiraient des obus en direction du quartier de Qadissiya. L'un d'eux a affirmé que plus de 200 obus avaient été tirés sur ce quartier ces cinq derniers jours.

Avant de parvenir à Tikrit, capitale de la province de Salaheddine, les forces pro-gouvernementales avaient "nettoyé" plusieurs localités sur leur chemin et brisé la défense de la ville mercredi.
Plusieurs opérations pour reprendre Tikrit avaient échoué ces derniers mois. Mais celle-ci est de plus grande envergure, avec la participation au départ de quelque 30 000 hommes et une implication de commandants iraniens en tant que conseillers. Une reprise de Tikrit ouvrirait la voie en direction de Mossoul, deuxième ville d'Irak et principale place forte des jihadistes dans ce pays.

Accroissant la pression sur l'EI, les forces kurdes étaient pour leur part impliquées dans une vaste opération lancée cette semaine au sud et à l'ouest de la ville pétrolière de Kirkouk (nord), avec l'appui aérien samedi de la coalition antijihadistes. Ils cherchent notamment à encercler Hawijah, un fief de l'EI.
Les autorités du Kurdistan irakien ont par ailleurs accusé samedi l'EI d'avoir eu recours à des bombes au chlore en janvier lors d'une attaque suicide contre les peshmergas. Selon la région autonome, qui dit disposer de preuves, l'utilisation par les jihadistes d'armes chimiques montre qu'ils ont "perdu l'initiative".

Non à un effondrement des institutions en Syrie
Outre l'Irak, l'attention de la communauté internationale est tournée vers la Syrie voisine, où le conflit, devenu complexe avec l'implication de l'EI, entre dimanche dans sa 5e année sans perspective de fin. Le groupe extrémiste sunnite contrôle de larges territoires en Syrie, où sa montée en puissance et ses multiples exactions ont largement éclipsé la rébellion contre le régime de Bachar el-Assad.


(Lire aussi : Un proche d'Assad et ex-roi de la contrebande assassiné à Qardaha)


Face à cette menace qui dépasse les frontières des deux pays, les pays occidentaux qui réclamaient à cor et à cri le départ de M. Assad en 2011, sont devenus moins véhéments.
"Aucun d'entre nous, Russie, Etats-Unis (...) ne veut un effondrement du gouvernement et des institutions politiques à Damas", a déclaré vendredi le directeur de la CIA John Brennan, tout en réaffirmant le soutien de son pays aux rebelles dits modérés.

Des avions de la coalition internationale dirigée par Washington mènent quotidiennement des raids en Syrie et en Irak contre l'EI. Depuis le début le 15 mars 2011 en Syrie d'une contestation pacifique contre le régime, réprimée dans le sang et qui s'est transformée en une guerre dévastatrice, les violences ont fait plus de 210 000 morts et déplacé 11,2 millions de personnes.

 

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