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À La Une - Syrie

Les États-Unis ne veulent pas d'un effondrement des "institutions" en Syrie

La coalition internationale a lancé dans la nuit des raids aériens contre des positions de jihadistes près de Tall Tamer, dans le nord-est de la Syrie.

Les États-Unis ne veulent pas d'un effondrement du gouvernement et des institutions en Syrie qui laisserait le champ libre aux extrémistes islamistes a expliqué le directeur de la CIA John Brennan. Photo AFP

Les États-Unis ne veulent pas d'un effondrement du gouvernement et des institutions en Syrie qui laisserait le champ libre aux extrémistes islamistes, dont le groupe État islamique (EI), a expliqué vendredi le directeur de la CIA John Brennan.

"Aucun d'entre nous, Russie, États-Unis, coalition (contre l'EI), États de la région, ne veut un effondrement du gouvernement et des institutions politiques à Damas", a déclaré John Brennan à New York devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations.

Des "éléments extrémistes", dont l'EI et d'anciens militants d'el-Qaëda, sont "en phase ascendante" dans certaines régions de Syrie, a soutenu M. Brennan. "La dernière chose que nous voulons, c'est de leur permettre de marcher sur Damas", a indiqué M. Brennan. "C'est pourquoi il est important de soutenir les forces de l'opposition syrienne qui ne sont pas extrémistes". La communauté internationale est favorable à une solution reposant sur "un gouvernement représentatif qui essaiera de répondre aux revendications à travers le pays", a-t-il noté.

Les États-Unis sont en train de mettre en place en Turquie un programme de formation militaire et d'équipement de rebelles de l'opposition modérée syrienne. Pour le Pentagone, la mission militaire de ces Syriens sera avant tout de défendre leurs communautés et combattre l'EI.

 

(Lire aussi : En Syrie, la lumière a quasiment disparu)

 

John Brennan a longtemps travaillé à la CIA avant de devenir le conseiller anti-terrorisme de Barack Obama, puis de revenir à la tête de la CIA en mars 2013. Interrogé auparavant en direct sur la chaîne publique PBS, le chef de la CIA a estimé que le fait que l'EI utilise les réseaux sociaux représentait un changement par rapport aux autres organisations extrémistes.

El-Qaëda et les autres mouvements islamistes par le passé avaient des structures "discrètes" qui pouvaient être "contenues", selon M. Brennan, alors que l'EI aujourd'hui exploite les réseaux sociaux pour répandre sa propagande et recruter des militants, d'une manière qui est difficile à repérer et à contenir. "L'EI montre un développement très inquiétant. C'est un phénomène qui fait boule de neige en termes de résonance et d'attrait", a-t-il expliqué.

Interrogé sur une potentielle coopération entre Washington et Téhéran en Irak, M. Brennan a suggéré que les deux pays collaboraient indirectement contre un ennemi commun, l'EI. "Il y a un alignement de certains intérêts entre nous et l'Iran" en ce qui concerne la lutte contre l'EI en Irak, a-t-il affirmé. "Nous travaillons étroitement avec le gouvernement irakien. Les Iraniens travaillent étroitement aussi avec le gouvernement irakien". Mais les États-Unis doivent s'assurer que l'Iran --chiite comme la majorité des gouvernements irakiens de ces dernières années-- ne fasse pas de "manipulation politique" en Irak qui puisse nuire à la stabilité du pays.

 

(Lire aussi : Le monde en partie responsable de la pire année en Syrie ?)

 

Raids de la coalition dans le nord-est

Par ailleurs, la coalition internationale a lancé dans la nuit des raids aériens contre des positions des jihadistes près de Tall Tamer, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué samedi une ONG Syrienne. Ces frappes interviennent après un appel à l'aide lancé par les forces kurdes alors que l'EI a lancé depuis fin février une offensive pour tenter de prendre Tall Tamer et la ville de Ras al-Ain, plus au nord, à la frontière turque.

Selon l'Observatoire Syrien des droits de l'Homme (OSDH), ces raids sont les premiers de la coalition, menée par les États-Unis, dans ce secteur nord-est de la province de Hassaké depuis que l'EI y a lancé son offensive. Il n'y avait pas dans l'immédiat de bilan des victimes des raids.

Vendredi, les Unités de protection du peuple (YPG) avaient appelé la coalition à les aider contre les jihadistes "pour empêcher tout massacre contre des civils sans défense". Le porte-parole des YPG Redur Khalil a affirmé que l'EI acheminait des renforts vers le secteur de Ras al-Ain et que les combattants kurdes s'attendaient à une "attaque imminente".

 

(Repère : Plus de 210 000 morts, 10 millions de déplacés... Les chiffres tragiques de 4 ans de guerre en Syrie )

 

Si l'EI s'emparait de Ras al-Ain et Tall Tamer, cela lui permettrait de contrôler les routes reliant ces localités à Mossoul, la deuxième ville d'Irak dont les jihadistes se sont emparés en juin, ainsi que de nombreux autres régions du pays. Aidées par les frappes de la coalition, les forces kurdes avaient réussi à chasser fin janvier les jihadistes de la ville de Kobané, à l'ouest de Ras al-Ain.

La révolte pacifique lancée le 15 mars 2011 contre le régime de Bachar el-Assad, réprimée dans le sang, s'est transformée en une guerre dévastatrice entre rebelles et forces gouvernementales. Le conflit est devenu plus complexe en 2014 avec la montée en puissance des jihadistes qui contrôlent des régions dans le nord et l'est du pays et combattent les différentes forces sur le terrain. En quatre ans, les violences ont fait plus de 210 000 morts et contraint 11,2 millions de personnes à quitter leur foyer.

 

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"Aucun d'entre nous, Russie, États-Unis, coalition (contre l'EI), États de la région, ne veut un effondrement du gouvernement et des institutions...

commentaires (6)

C'est la fable de la fontaine du "renard et les raisins". L'Iran et le Hezb le mieux structuré au monde ne sont pas à sa portée.

Ali Farhat

19 h 17, le 15 mars 2015

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Commentaires (6)

  • C'est la fable de la fontaine du "renard et les raisins". L'Iran et le Hezb le mieux structuré au monde ne sont pas à sa portée.

    Ali Farhat

    19 h 17, le 15 mars 2015

  • TROP TARD POUR SAUVER LE NAVIRE EN DÉTRESSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 35, le 14 mars 2015

  • Il ne faut pas prendre au sérieux ce directeur de la CIA Cela fait des années, et même depuis sa création que la CIA utilise la manipulation métaphysique De Cuba, Allende, en passant par le Vietnam, l'Afghanistan, l'Irak, le Congo Kinshasa et autres pays, le CIA magouille, dérive, s'échappe des saletés qu'il sème Alors, laissons parler ce prédicateur

    FAKHOURI

    17 h 37, le 14 mars 2015

  • Ya haram... c'est pathétique, des mensonges, de la mauvaise foi, des mauvaises prises de position, que dire d'autre?

    NAUFAL SORAYA

    17 h 17, le 14 mars 2015

  • ALORS... POURQUOI TOUT çA ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 55, le 14 mars 2015

  • Ecoutez bien il dit ce directeur de la cia john brenan , nous ne voulons pas que l'Iran NPR et les forces chiites irakiennes " ne manipulent" ...etc.... !!!! il est fort en manipulation lui ! il veut nous ramener des salafistes "modérés" dont il est le seul à connaître les frontières du bon et du méchant et il nous parle de "manipulation ???? mais il est fou ce directeur de la cia !!! il est fou !!! Voilà 4 ans qu'il cherche des salafowahabites modérés , mais en fait il ne trouve que les "bites" des waha....bites .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 39, le 14 mars 2015

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