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Moyen Orient et Monde - Décryptage

Les innombrables défis qui attendent le prochain gouvernement israélien

Si Benjamin Netanyahu se maintient au pouvoir, il lui sera particulièrement difficile de coordonner sa diplomatie avec Washington, pas seulement sur l’Iran, mais aussi sur nombre de dossiers. Jack Guez/AFP

Le prochain Premier ministre israélien n'aura pas le temps de se reposer sur ses lauriers : il lui faudra s'attaquer à des défis diplomatiques qui s'annoncent complexes, surtout si Benjamin Netanyahu est reconduit à ce poste après les législatives, selon des experts.
Au menu notamment : une crise de confiance inédite avec l'allié américain, le dossier palestinien, un accord nucléaire en gestation avec l'Iran et des tensions avec l'Europe au sujet de la colonisation. La réélection de M. Netanyahu, qui ambitionne un troisième mandat consécutif face à une coalition de centre gauche menée par le travailliste Isaac Herzog, pourrait entraîner des difficultés accrues sur tous ces fronts, estiment des spécialistes. La relation déjà difficile entre M. Netanyahu et le président américain Barack Obama a été mise à mal par la décision du dirigeant israélien de s'adresser au Congrès pour critiquer un accord en cours de négociation entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien. « Le prix à payer pour exprimer publiquement ces critiques et peser dans le débat public, ce qui a été fait par le discours au Congrès, est la perte d'influence dans les (réunions à) huis clos », souligne l'ancien porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.
Si M. Netanyahu se maintient au pouvoir, il lui sera particulièrement difficile de coordonner sa diplomatie avec Washington, pas seulement sur l'Iran, mais aussi sur nombre de dossiers dans lesquels les États-Unis apportent d'ordinaire un soutien sans faille aux Israéliens, estime Eytan Gilboa, expert des relations israélo-américaines de l'université Bar Ilan, près de Tel-Aviv. Parmi ces dossiers, les démarches unilatérales pour faire reconnaître l'État de Palestine par les Nations unies et les plaintes que les Palestiniens s'apprêtent à déposer contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI). « Par le passé, on pouvait compter sur les États-Unis pour bloquer ces démarches, mais avec un gouvernement (de droite) formé de justesse, la situation va changer », explique-t-il.

Européens en suspens
Il faudra aussi s'attaquer aux relations entre Israël et l'Union européenne (UE), son principal partenaire commercial, dont la chef de la diplomatie souhaite jouer un rôle plus actif dans la recherche d'une issue au conflit israélo-palestinien. L'Europe a engagé un processus pour annuler des exemptions fiscales sur certains produits israéliens fabriqués dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée et envisage de mentionner l'origine sur d'autres. Ces mesures traînent, en raison de leur complexité, mais aussi de l'imminence des élections israéliennes. « Les Européens ne voulaient pas donner l'impression qu'ils s'ingéraient dans le scrutin », explique Sharon Padro, directeur du Centre d'étude de la politique européenne de l'université Ben Gourion, à Beersheba. « Ils craignaient que si ces mesures étaient appliquées ou confirmées, cela servirait la droite israélienne, qui les accuserait d'agir contre le gouvernement Netanyahu. » Les liens avec l'Europe seraient renforcés par un changement de gouvernement, selon lui. « Si le prochain gouvernement est composé d'éléments que l'Europe considère comme plus modérés, on verra moins d'empressement européen (sur ce dossier) et plus de volonté d'écouter le (nouveau) gouvernement. »

Quid des Palestiniens ?
Le dossier le plus épineux sera sans doute celui de la relance des pourparlers de paix avec les Palestiniens, qui se sont effondrés en avril 2014. Peu importe le nom du prochain chef de gouvernement, il sera sous la pression de la communauté internationale pour retourner à la table des négociations, souligne Dore Gold, ancien ambassadeur aux Nations unies, qui a conseillé Netanyahu sur la politique extérieure jusqu'en janvier. Il lui sera demandé de faire des concessions « pour reprendre les négociations avec les Palestiniens », a-t-il souligné. Si M. Herzog a indiqué que son Union sioniste chercherait à reprendre le processus de paix avec l'aide d'alliés régionaux modérés, M. Netanyahu a quant à lui clairement affirmé que le moment n'était pas propice à des concessions territoriales. Pour M. Palmor, même sans reprise des pourparlers, Israël devra s'atteler à faire baisser les tensions avec les Palestiniens. « Étant donné l'absence de négociations directes avec les Palestiniens, Israël doit s'efforcer d'arriver au calme, pas à une solution, mais une forme d'accalmie sur le front palestinien, une forme d'équilibre, qui permettra le moment venu une reprise des efforts diplomatiques en vue d'un accord négocié », a-t-il estimé.

Jonah MANDEL/AFP

Le prochain Premier ministre israélien n'aura pas le temps de se reposer sur ses lauriers : il lui faudra s'attaquer à des défis diplomatiques qui s'annoncent complexes, surtout si Benjamin Netanyahu est reconduit à ce poste après les législatives, selon des experts.Au menu notamment : une crise de confiance inédite avec l'allié américain, le dossier palestinien, un accord nucléaire...

commentaires (2)

ON S'EN FOUT... AU CARRÉ QUI SÉPARE LE PREMIER FANATIQUE DU SECOND !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 56, le 14 mars 2015

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Commentaires (2)

  • ON S'EN FOUT... AU CARRÉ QUI SÉPARE LE PREMIER FANATIQUE DU SECOND !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 56, le 14 mars 2015

  • wlekk qu'il aille au diabllllllleeeee avec ses 40 voleurs !!!!!!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 04, le 14 mars 2015

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